La vie est une épreuve, la mienne est un combat

Chapitre 3 : Chapitre 2 

3636 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:43

Chapitre 2 : La famille n'existe pas, ce n'est qu'un ensemble de personnes vivant en communauté, rien de plus.

 

Me voilà devant la porte, j'hésitais à entrer mais je n'avais pas vraiment le choix... il fallait que je me change ; la pluie m'ayant prise au dépourvue, j'étais trempée jusqu'aux os. Je n'étais pas vraiment pressée de rentrer, à tous les coups il m'attendait. Je respirai un bon coup, je pris sur moi et j'ouvrai la porte ; me voilà donc dans l'entrée. Je me risquai à regarder dans le salon : il était là, comme d'habitude devant sa télé. Sans plus de cérémonie je montai le plus silencieusement possible à l'étage et je rejoignis ma chambre. Je fermai à clé pour éviter toute intrusion et commençai à retirer ma veste, puis j'enlevai mes converses, allai voir dans mon placard et sortis un débardeur gris, un jogging noir ainsi que des sous-vêtements sec. Une fois équipée je déverrouillai la porte et me dirigeai vers la salle de bain. Le seul avantage à vivre avec lui c'était que j'avais l'étage pour moi toute seule : il ne montait presque jamais sauf pour une raison que je n'énoncerai pas. Une fois dans la salle de bain je fermai la porte, me déshabillai et je me dirigeai vers la douche.

 

Sentir l'eau sur ma peau me procura un bien fou. Une fois propre je sortis de la douche, je me séchai et je mis les habits prévus. Je me plaçai devant le miroir ; un hématome avait fait sont apparition sur ma pommette et ma lèvre était ouverte. Il ne ma pas raté cet idiot. Un sourire amer apparut sur mon visage. Je m'attachai les cheveux en une queue de cheval haute et sortis de la salle de bain prenant le chemin identique mais dans le sens inverse. Une fois dans ma chambre je me dirigeai vers la fenêtre : la pluie s'était arrêtée. Je décidai de l'ouvrir pour que l'air frais puisse entrer, puis je fouillai dans mon sac, pris ce qui m'était nécessaire. Je m'assis sur le rebord de ma fenêtre, pris mon paquet et mon briquet, et une fois la cigarette allumée, je laissai mon regard dans le vague. Fumer, la seule manière pour moi de me calmer et de faire retomber la pression après mes divers tracas quotidiens comme j'aime les appeler. Je me pourris peut être la santé mais eux c'est ma vie qu'ils pourrissent tous les jours.

 

Plus tard dans l'après midi, une fois mes devoirs finis, je me décidai à aller sur mon PC et me connecter sur le forum que j'avais l'habitude de fréquenter. Une chose que je trouve plutôt cool avec internet c'est que tu peux discuter de tout et de rien avec des gens sans être jugé. Une heure passe vite quand on discute, surtout quand le sujet vous passionne. J'ai parlé de musique avec un mec qui semble aussi fan que moi de certains groupes. Je regardai l'heure sur mon téléphone : il était déjà dix-huit heures et mon estomac me faisait entendre son mécontentement. Je sortis de ma chambre descendis les escaliers et me dirigeai vers la cuisine. Une fois la porte passée, je tombai nez à nez avec lui, je ne le regardai pas et je fis en sorte d'éviter tout contact physique en le contournant. Seulement lui ne l'entendis pas de cette oreille ; il m'attrapa le bras au niveau du coude et me tourna vers lui. Je me retrouvai avec ses yeux plongés dans les miens. Il me regardais, ou plus exactement il regardait mon visage. Les coups que j'avais reçu plus tôt dans la journée étaient apparus et le goût du sang dans ma bouche me rappela que j'allais passer un sale quart d'heure.

 

« Eh bien ! Je vois que tu ne perds pas ton temps. Dans quelle histoire tu t'es encore foutue, espèce de petite conne !!

Je n'ai rien fait ! Lâche-moi !!

Tu es sûre ? C'est quoi ces bleus sur ton visage alors ?

Rien... ce n'est rien.

Toi et tes histoires vous commencez vraiment à me soûler ! Tu es donc incapable de te comporter correctement ? Espèce de traînée !

Tu n'es pas mon père, alors ferme là ! »

 

Une douleur me prit à la joue gauche, d'abord faible, puis de plus en plus présente... Cet enfoiré m'avait giflé. Soudain, je me sentis poussée vers l'arrière et ma tête heurta le bois du meuble de cuisine. J'entendis une voix lointaine dire des mots que je ne comprenais pas, puis tout devint noir. Je sombrai dans l'inconscience.

 

Je ne saurai dire combien de temps je suis restée inconsciente ou comment je me suis retrouvée sur le canapé du salon, mais une douleur aiguë résonnait dans ma tête. Je me redressai sur mes coudes histoire de retrouver peu à peu mes esprits. J'avais la tête qui tournait et des vertiges apparurent : la position assise pour laquelle j'avais opté était bien plus confortable. Tout était silencieux, pas un bruit ne se faisait entendre : il n'était pas là. Une migraine se montra et je n'avais qu'une envie : l'apaiser. Je me dirigeai donc à l'étage vers la salle de bain ; mes pas étaient lents et indécis. J'arrivai finalement dans la pièce, le placard où se trouvait les médicaments était juste en face de moi. Les maux de tête reprirent de plus belle et je m'appuyai au lavabo pour ne pas perdre l'équilibre. Le comprimé avalé, je me dirigeai vers ma chambre. Je m'écroulai de fatigue sur mon lit où le sommeil m'attendait avec impatience.

 

Je ne suis pas du matin, alors pour moi me lever est une tâche compliquée. Heureusement pour moi, c'est avec mon téléphone et la musique que je me réveille. Mon réveil sonna, c'était avec du métal à bas volume ; je sortis doucement du pays des rêves et je me redressai en position assise dans mon lit. Le mal de tête de la veille avait disparu et je me sentais un peu plus légère et mobile qu'hier. Pour me réveiller totalement, rien de mieux qu'une bonne douche bien chaude. Je pris dans mon armoire mes vêtements de la journée qui se résumaient à des sous-vêtements, un débardeur gris clair, un short noir et un collant résille. Les habits dans mes bras, direction la douche.

 

J'étais présent propre, habillée, légèrement maquillée et, avec à mes pieds mes bottes fétiches. Je descendis les escaliers pour prendre mon déjeuner : là encore aucun bruit. Soit il dormait, soit il n'était pas à la maison. Ce qui était bizarre puisque, normalement il était toujours là quand je me levais . Enfin je ne vais pas me plaindre. Après avoir fouillé dans les placards pour trouver ce dont j'avais besoin, je déjeunai tranquillement en repensant au fait que je n'avais rien mangé la veille au soir.. Je pris mes affaires de cours, je fermai la porte à clé, la musique dans les oreilles, et ce fut parti : direction l'enfer ! Pour ce qui était du temps, il faisait beau et plutôt chaud également. Une belle journée s'annonçait ! Mais quelle naïveté, ce sera juste une journée comme les autres. Le chemin pour aller au lycée me prit environ vingt minutes de marche et j'en profitai donc pour griller une clope, histoire de me détendre un peu avant de voir toute cette populace.

Pour une fois, j'arrivai à l'avance et il y avait peu de monde devant les grilles et dans la cour. J'avançai tranquillement dans l'entrée de la cour en prenant le soin de finir ma cigarette, quand une main se posa sur mon épaule. Ethan... J'arrêtai la musique et retirai mes écouteurs, et lui, il était là devant moi avec un stupide sourire sur le visage.

 

« Coucou Alie !

Salut Ethan... Tu n'as toujours pas comprit que tu ne devais pas traîner avec moi ?

Si j'ai entendu ce que tu avais à dire... Seulement je ne te laisserai pas seule tu es mon amie quoiqu'il disent ou quoiqu'ils fassent, ce n'est pas eux qui vont décider de mes fréquentations !

Si tu le dis.

Au fait ça va ? Je veux dire depuis que l'autre bouffonne et son copain s'en sont pris à toi hier.

Oui ça va j'ai vu pire, mais vraiment... Tu ne devrais pas rester avec moi tu vas avoir des problèmes.

Et alors ? Des problèmes tout le monde en a et puis tu as de jolies blessures de guerre sur le visage. Ça te fait mal ? Dit-il en me caressant la joue.

Pour ce qui est de ça ne t'inquiète pas comme je te l'ai dit hier j'ai l'habitude. Mais Ethan vraiment... Tu ne devrais pa-

Ça suffit Alie, quoi que tu veuilles maintenant je ne te lâche plus !

– … Merci.

De rien princesse.

Au fait ?

Hum

Retire ce stupide sourire de ton visage, ça m'énerve.

A vos ordre chef ! »

 

Ethan éclata de rire tout seul pendant que j'écrasai ma clope pour la jeter dans une poubelle non loin. Il ne m'a fait aucune remarque sur la cigarette, soit il n'a rien à dire soit il attend le bon moment. Il était presque l'heure, nous nous dirigeâmes vers l'entrée de notre classe mais personne à l'horizon. Le couloir était désert. Je trouvais ça bizarre puisque nous étions censés avoir cours d'histoire. La curiosité prenant le dessus, je me tournai dans le sens inverse et commençai à marcher.

 

« Alie où tu vas ?

À la vie scolaire, le prof devrait déjà être là ! Suis moi, ça te permettra de visiter un peu. »

 

Ethan courut pour me rattraper et se plaça à côté de moi. Il synchronisa ses pas aux miens pour que nous marchâmes à la même cadence. Nous avions donc fait le tour du bahut puis nous sommes allés à la vie scolaire pour demander notre information et apparemment c'était une journée banalisée pour les premières. Pourtant les profs n'ont rien dit ou alors je n'écoutais déjà plus, ce qui est fort probable ! Après quelques minutes de réflexion dans le couloir nous décidâmes de quitter le lycée et de nous promener en ville. Bien évidemment j'étais sa guide. Nous sommes allés dans le parc non loin du lycée et nous avons parlé, de lui, son arrivée en ville, ses ambitions etc...

 

La matinée passa tellement vite que nous ne vîmes pas le temps filer. Nous avions longuement parlé de tout et de rien, puis dans les environs de midi nos estomac respectifs se manifestèrent et nous allâmes manger. Nous mangeâmes dans un fast-food dans le centre ville, puis à sa demande je lui montrai certains recoins où j'aimais bien passer mon temps. Nous allâmes dans l'un de mes endroits favoris, sous un pont près d'une route à l'abandon. Très peu de voitures passaient encore là, ce qui en faisait un endroit parfait. Une fois assis en dessous du pont Ethan essaya de me faire rire avec ses blagues mais elles n'eurent pas toutes le succès escompté. Au final plus un bruit ne se fit entendre ; je pris mon sac pour chercher mon paquet et me griller une clope. Je me levai, je l'allumai et j'inspirai profondément pour ensuite recracher la fumée.

 

« Alie depuis quand tu fumes ?

Ça doit faire deux ans maintenant, pourquoi ?

Je n'aime pas voir des gens fumer...

Pour être honnête j'ai commencer à fumer après la mort de mes parents. Dans un sens ça me soulage quelque peu. Mais bon ce sont des futilités.

Ce ne sont pas des futilités au contraire c'est important pour toi. Je suis désolé de t'avoir rappelé ces mauvais souvenirs.

J'ai l'habitude ne t'inquiètes pas va, dis-je avec un faible sourire sur le visage.

Alie ! Je te ferai arrêter cette saleté, promis !

Pourquoi ? Je veux dire, qu'est ce que ça va t'apporter de plus ?

Je ne sais pas vraiment non plus mais je dois te faire arrêter, c'est ce dont je suis convaincu !

Ne fait pas de promesse que tu ne pourras pas tenir.

Dans ce cas je te promets d'essayer.

Alors bonne chance. »

 

Je souris de bon cœur car je savais à quel point ça risque d'être compliqué. L'après-midi se passa lui aussi superbement bien : nous avons continué notre familiarisation avec Ethan et nous avons marché à travers la ville comme de parfaits étrangers à la société. Après quelques salutations nous nous sommes quittés et j'ai repris la route seule.

 

J'entrai dans la rue et je marchai vers une maison particulière, celle où je logeais depuis deux ans. Je n'avais absolument aucune envie d'entrer... Comme d'habitude. La voiture de mon oncle était là, il était rentrer. Je pris la poignée de la porte dans ma main, j'osai la tourner et entrer dans la maison. En entrant, une odeur était omniprésente, celle de l'alcool, il avait encore bu. Je fis le tour du rez-de-chaussée pour ouvrir les rideaux et certaines fenêtres pour aérer un peu. Lui, il était là sur le canapé en train de dormir comme si rien ne s'était passé et que tout allait bien. Je fis une fois de plus le tour pour ramasser les canettes et les bouteilles de bières et autres alcool qui traînaient. Je ne saurai dire combien de déchets j'avais ramassé tellement il y en avait. Quelques temps plus tard j'avais fini de tout ranger et débarrasser. J'allai dans la cuisine, je lavai la vaisselle sale et une fois de plus je rangeai tout. Lassée de cette situation quotidienne je montai dans ma chambre pour me changer les idées. Je m'activai dans mes devoirs et dans les lectures que je devais faire pour les cours.

 

Environ deux heures plus tard quand tout fut fini, je me couchai sur mon lit me recouvrant d'un simple plaid fin en activant la musique pour faire passer le temps jusqu'au dîner. A l'heure du dîner je basculai mes jambes par dessus le lit pour me lever et descendre dans la cuisine pour préparer un semblant de repas. Arrivée dans la cuisine mon oncle m'attendait déjà. Les bras croisés devant sa poitrine, tout en me dévisageant.

 

« Tu as encore séché les cours, n'est-ce pas ?

Je ne vois pas de quoi tu parles ?

Je pense au contraire que si, tu ne serais pas rentrée aussi tôt sinon.

Comment peux-tu savoir tu étais ivre mort. J'ai encore du ramasser les cadavres de ton alcoolémie maladive !

Espèce de sale petite conne je ne te permets pas de me parler sur ce ton !

Et que comptes-tu faire si je continue, me frapper une fois de plus ? »

 

Passant à ses côtés je cherchai dans le réfrigérateur un sandwich ; celui-ci trouvé je refermai le frigo. Mais mon cher oncle avait visiblement une autre idée en tête que de me laisser passer. Je tentai à plusieurs reprises de passer à côté seulement à chaque nouvelle tentative il entravait mes mouvements ne m'autorisant pas le passage. Je pris donc la décision de m'offrir mon propre passage, bloquant le sandwich entre mes dents et posant mes fesses sur la table au milieu de la pièce passant par dessus. Je repris ensuite le chemin vers ma chambre. Une fois dans ma chambre, assise sur le rebord de ma fenêtre j'observais le monde tout en mangeant silencieusement mon sandwich. Mon téléphone se mit à sonner ; me demandant qui pouvait bien m'appeler je partis décrocher me demandant qui pouvait bien être mon interlocuteur.

 

Allo ?

Bonsoir princesse !

Ethan ? Mais comment tu as mon numéro ?

Ben c'est toi qui me la donné aujourd'hui, idiote, dit-il en rigolant.

Hum oui effectivement j'avais oublié désolé.

Je vois ça, alors comment ça va ?

Ethan tu m'as vu aujourd'hui, tu as vu comment j'allais !

Oui je sais mais je m'inquiétais...

Espèce d'idiot, on s'est quitté il y a moins de trois heure, ai-je ri.

Oui eh bien euh voilà !

Eh bien quel répartie venant de toi, ça m'épate !

Serais-tu en train de te moquer ?

Oui je crois bien.

Méchante !

Idiot !

 

Suite à ma réplique nous avons tout deux ri de bon cœur, collant l'appareil à mon oreille je cherchai mon paquet de cigarette dans mon sac, celui-ci en vue je pris une cigarette et mon briquet. Retournant à la fenêtre m'asseyant une fois de plus j'écoutais Ethan tout en fumant tranquillement, bercée par le son de sa voix, répondant de temps à autre. Nous avons parlé durant presque une heure et nous avons d'un commun accord décidé d'arrêter la conversation. Après avoir raccroché, je me mis à sourire, ce garçon avait le don de me rendre le sourire que j'ai perdu il y a longtemps, il me rend plus vivante. Je changeai de tenue, revêtant un débardeur rouge et un pantalon de toile noir, des habits simples et agréables rien de mieux pour dormir. Je m'endormis quelques minutes plus tard, un sourire collé sur le visage.  

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