A Dark High School: Bewitched

Chapitre 9 : Ma sorcière bien-aimée

5719 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/01/2022 17:10

Chapitre 09

Ma sorcière bien-aimée



Pourquoi se soucier du regard des autres ? Les autres, quand on ne veut pas avoir à les supporter, et bien... On les emmerde.



C'était enfin le lendemain de son annonce si particulière. J'étais encore tout de même un peu perdu ( si si c'est vrai). Imaginer que depuis si longtemps les sorciers vivaient parmis nous et bien c'était tout de même assez incroyable. Personnellement je n'avais jamais rien entendu d'aussi spécial, et à vrai dire jamais rien remarqué chez Sarah qui semblait indiquer un tel secret. Et son pouvoir... C'était vraiment à part. Il n'y avait qu'une chose que je n'arrivais toujours pas à comprendre et c'était bien ce dont Sarah m'avait parlé. La rivière devait m'évoquer quelque chose mais quoi alors là, je l'ignorais totalement. J'étais gamin quand je venais et personnellement depuis mon retour à Soul Springs je n'avais pas passé énormément de temps à la rivière. Je m'étais habillé tranquillement même si j'espérais plaire à une certaine sorcière. Ça me faisait un peu étrange de me dire ça mais cela commençait à me sembler assez normal. Je descendis alors rapidement, plus tôt encore que d'habitude, près à filer vers la porte quand j'entendis la voix de ma grand-mère.

- David? m'appela ma grand-mère.

- Oui... Désolé, je file, bonne journée, dis-je en posant ma main sur la poignée de porte.

- Tu peux venir s'il-te-plaît ? insista ma chère grand-mère.

Je soupirai de lassitude, j'avais clairement mieux à faire ( Moi pressé d'aller en cours... Qui l'aurait cru?). Je laissai alors mon sac à dos dans le couloir et j'ai avancé vers la cuisine en faisant tourner mes clefs. Ma grand-mère était assise devant une tasse de café comme mon grand-père. Ils étaient assis côte à côte comme stressé. Qu'est-ce que j'avais encore pu faire? Je me suis alors demandé si par le plus grand des hasards, une information en direct live depuis Radio Soul Springs et ses nombreuses balances n'était pas parvenu jusqu'à eux au sujet d'une légère bagarre. J'étais sur la défensive.

- Y a un problème ? demandai-je méfiant.

- Assieds-toi mon grand, fit alors mon grand-père en indiquant un siège devant lui.

Cela allait ressembler à un interrogatoire ou je ne m'y connaissais pas. Je me suis dirigé vers la chaise, la tirant vers moi lentement avant de poser mon cul.

- J'ai fait quoi cette fois? demandai-je alors légèrement nerveux.

- Ne sois pas immédiatement sur la défensive, me fit ma grand-mère.

- Bon... Alors? Dois-je appeler un avocat ? demandai-je légèrement plus détendu.

- Avec ta grand-mère, dit alors mon grand-père en ignorant ma vanne, nous avons remarqué ton comportement.

- Oui... Mais encore ? demandai-je alors.

- Tu sembles plus pressé de sortir et de te rendre en cours, fit alors ma grand-mère.

- Vous préféreriez que je sèche ? dis-je bêtement.

- Non, bien sûr, fit ma grand-mère en fixant mon grand-père.

Mais qu'est-ce qu'ils pouvaient bien avoir tous les deux pour être aussi mal à l'aise ? Ils savaient pour Sarah? C'était un peu mon inquiétude.

- Nous pensons que peut-être... Ce serait une éventualité... Bien-sûr on peut se tromper... On imagine... Mais rien n'est évident...

- Tu comptes tourner autour du pot encore longtemps ? demandai-je lassé.

- Avec ton grand-père, nous pensons que peut-être... Tu as rencontré quelqu'un... Une fille... Ou un garçon peut-être... On n'a aucun problème sur cela...

Je regardai mes grands-parents avec la furieuse envie de me taper la tête sur la table. Tout ce cirque pour ça.

- Oui, une fille, je suis hétéro... C'est tout? dis-je en me levant.

- Assieds toi, m'ordonna presque ma grand-mère.

- Justement... J'ai peut-être envie de la voir non? dis-je alors avec mesquinerie.

Je vis ma grand-mère sourire un peu en coin ( non mais je vous jure). Elle regardait mon grand-père avec insistance.

- On ne te demandera pas qui c'est, c'est toi que cela regarde, fit ma grand-mère. Chéri ?

Je tournai la tête vers mon grand-père qui semblait extrêmement mal à l'aise.

- Tu sais... Tu arrives à un âge où l'on est attiré par les filles, et il y a certaines choses que tu dois savoir... Par rapport aux relations..., fit mon grand-père me choquant un peu.

- Les garçons ne naissent pas dans les choux? dis-je désireux de le titiller.

- Ce n'est pas drôle David... Quand on grandit certains changements... Hum...

- Allez chéri, insista ma grand-mère.

- C'est dur, j'ai eu une fille alors... C'était toi..., marmonna mon grand-père.

- Bon je vais vous arrêter avant le massacre... Maman m'a parlé de sexe il y au moins trois ans... Peut-être quatre. Je sais comment on fait des gosses, le sexe, les mst et tout le toutim, dis-je alors.

- Aussi tôt ? demanda mon grand-père.

- Ben ouais... Elle s'est mieux démerdée en tout cas, dis-je en riant.

- Tant mieux..., fit mon grand-père.

- Donc on a pensé que tu avais besoin de certaines choses, fit ma grand-mère. J'ai envoyé ton grand-père et...

- En bref, il est allé acheter des capotes, dis-je plutôt gêné. C'est gentil mais je suis assez grand pour aller en acheter moi-même dans l'éventualité où j'en aurais besoin.

- Ha tu n'en es pas encore là alors, fit mon grand-père des plus rassurés.

D'un coup je m'étais posé la question de la vitesse à aborder dans une telle situation. Je n'avais jamais eu de "relation de couple", quelques amusements certes mais rien de sérieux. Ni de relations sexuelles concrètes en fait ( ben ouais c'est pas un crime).

- Et non... Je suis puceau si ça peut vous rassurer. Vous pouviez demander à Maman, elle vous l'aurait dit, leur annoncai-je.

- Tu parles de sexe avec ta mère ? demanda ma grand-mère légèrement étonnée.

- Ben ouais... Bienvenue aux vingt-et-unième siècle, dis-je alors en riant. Si j'avais des questions, elle me répondait. Elle préfère ça que je me débrouille tout seul... Autre chose? Si ça vous intéresse de savoir je ne suis pas intéressé par les plans à trois...

- David! me fit mon grand-père. Quand même...

- Rhooo ça va..., dis-je lassé avant de voir la tête de ma grand-mère. Quoi?

- Euh... Je peux savoir qui c'est ? demanda-t-elle avec un sourire oubliant avoir dit ne pas me le demander quelques minutes plus tôt.

Je l'ai regardée légèrement surpris de sa curiosité mais en même temps je n'avais rien à cacher.

- Sarah, répondis-je. On s'est juste embrassé mais...

- La fille des Corey? demanda alors mon grand-père choqué.

- T'es choqué de quoi là ? demandai-je vexé. Que j'ai une copine ou qu'une fille comme elle soit intéressée par moi?

- Ne te vexe pas... Je suis juste surpris...

- C'est vrai que vous vous tourniez autour au festival du miel, fit ma grand-mère pensive.

- Et tu ne me l'as pas dit? fit mon grand-père choqué.

- Bon... Je peux y aller ou le moment gênant va continuer encore longtemps ? demandai-je.

- Tiens, fit mon grand-père en posant une boîte de préservatifs sur la table.

Je regardai la boîte et mon grand-père amusé. Il était si mal à l'aise que c'était risible.

- Tu aurais fait comment avec un fils? demandai-je en riant.

- Tu te protèges d'accord ? répondit simplement mon grand-père.

- Tu crois quoi ? Que je vais lui sauter dessus à la seconde ? demandai-je alors.

- On ne sait jamais... Mets en dans ta voiture, fit mon grand-père.

- Bon d'accord, dis-je en prenant la boîte. Mais honnêtement, un pick-up ça fait cliché...

- Ha..., fit alors ma grand-mère très gênée en regardant mon grand-père.

- Euh..., hésita-t-il d'ailleurs.

- Je veux pas savoir, dis-je en me levant. Et surtout pas de détails... Salut!

- Sois gentil avec elle, me lança ma grand-mère tandis que j'étais dans le couloir. C'est une gentille fille un peu timide...

Je refermai la porte de la demeure complètement consterné.

- Franchement si la conversation avec Maman était identique, pas étonnant qu'elle soit tombée en cloque aussi jeune..., marmonnai-je en regardant la boîte tout en avançant vers le garage.

Il avait vraiment pris les plus basiques, ce que j'aurais fait également d'ailleurs. J'avais déjà essayé d'en mettre, après que ma mère m'ait dit qu'il valait mieux essayer avant le moment crucial pour ne pas faire une erreur le moment venu. Je me demande, alors que je montais en voiture, pourquoi ils avaient cru que Maman ne m'avait rien dit. Après tout, mère célibataire jeune, elle allait forcément me mettre au courant. J'ai ouvert la boîte et prit un petit lot de trois capotes, séparant l'une du lot ( direct dans le porte feuille) puis je plaçais deux dans ma veste dans une poche à fermeture éclair fermée. Le reste de la boîte finit dans la boîte à gants d'ailleurs. Valait mieux être prêt au besoin même si cela m'étonnerait que je m'en serve à la seconde surtout au vu de son passif.

- J'espère ne pas être en retard, je vous jure..., marmonnai-je en démarrant.

J'ai été un peu rapide au niveau de l'accélération ( enfin autant que la poubelle pouvait me le permettre) et j'ai foncé jusque dans l'allée du manoir Corey même si je m'étais garé très loin de la grille. J'étais ensuite sorti du pick-up en attendant de voir passer la voiture. Je l'entendis d'ailleurs assez vite la belle Rolls-Royce et elle ralentit quand elle s'approcha de moi. Une fois arrêtée, je vis Sarah descendre complètement étonnée. Elle avait son look habituel même si ses cheveux étaient relâchés ( je les préférais comme ça d'ailleurs mais bon).

- David? m'appela Sarah étonnée tandis que Maurice descendait également de la voiture.

- Tu veux que je t'emmène ? dis-je avec un sourire.

Sur son visage surpris, la fameuse surprise disparut pour laisser place à un immense sourire ( elle avait l'air contente de mon idée). Je la vis juste hocher la tête et approcher du pick-up.

- Encore merci pour l'autre soir, dis-je à Maurice.

- Faites attention à Mademoiselle d'accord ? fit il en fixant Sarah.

- Vous inquiétez pas, dis-je en voyant arriver Sarah.

Elle me fixa alors après s'être arrêtée à quelques centimètres de moi. Elle tourna la tête rapidement vers Maurice et soudain, elle se hissa sur la pointe des pieds et m'embrassa très rapidement en nous cachant de sa main.

- À tout à l'heure Maurice, fit-elle en faisant le tour du pick-up. Si tu pouvais éviter de rentrer trop vite...

- Je ferai attention à ne pas éveiller les soupçons de vos parents, fit-il alors avec un léger sourire.

- Merci, dit-elle en montant dans le pickup.

Je fis de même et je la vis déjà attachée, légèrement impatiente et je souris bêtement ( haaa les ados...). Visiblement elle était contente que je l'emmène et moi c'était pareil.

- Je peux te demander pourquoi tu remercies Maurice? demanda Sarah en regardant la Rolls-Royce disparaître du champ de vision.

- Pendant que je t'attendais, il a débarqué, dis-je alors en démarrant.

- Quoi? Mais il n'a rien dit...

- Il sait être discret, ai-je répliqué.

- C'est vrai que Maurice et Rosa m'adorent, me dit-elle.

- Au fait... Ce sont aussi des..., hésitai-je encore un peu perdu

- Des sorciers ? Non, mais ils savent, dit-elle alors que je la regardais surpris. Tu n'es pas encore apte à tout comprendre, on ira doucement.

- Oui patronne, dis-je alors.

- Je suis contente que tu ais choisi de m'emmener, fit-elle alors avec une pointe de timidité.

- Cela te surprend? Tu aurais préféré la jouer discrétion ? demandai-je surpris en approchant déjà du lycée.

- Je me disais que... Tu ne voulais peut-être pas te montrer avec moi... Enfin tu vois, pour les ragots tout ça..., fit-elle gênée en triturant ses doigts.

- Franchement le regard des autres, je m'en branle totalement,. dis-je alors. Ce n'est pas ton cas ? ai-je demandé.

- Tu sais qu'à la différence de New York, ici tout le monde va y aller de son commentaire... Tu vas te garer pile devant ? demanda-t-elle étonnée.

- Et oui, dis-je en le faisant. Tu n'as pas à t'inquiéter des commentaires... C'est des cons...

- Mais ça va jaser..., argumenta Sarah.

J'ai alors attrapé son menton pour la pencher un peu et l'embrasser. Je sentis dès le contact une légère pression sur mon corps, au final cette impression n'était pas désagréable, presque addictive.

- Désolée, fit-elle gênée. J'ai été surprise...

- Je sais, défense automatique... Tiens, dis-je en plaçant un Airpod dans son oreille.

- Qu'est-ce que tu fais? dit-elle alors étonnée.

- Tu verras... Je t'ouvre la porte.

Je descendis rapidement avant de faire le tour, je pouvais déjà remarquer des regards légèrement étonné de mon comportement, Radio Langues de Putes était prête à émettre. J'ai alors sorti mon téléphone et envoyé la chanson pour motiver Sarah. Gayle, la chanteuse, avec son tube ABCDEFU, juste pour la première phrase de la chanson. Je vis Sarah sortir de la voiture et sourire en entendant la phrase "fuck you anymore". C'était bien ça, il fallait tous les envoyer se faire foutre.

- Très à propos, me fit Sarah.

- Je te l'ai dit, je n'ai jamais honte de rien, dis-je en prenant son sac dans une main.

L'autre main? Elle finit sur son épaule, je voulais vraiment lui montrer que je m'en branlais réellement totalement des autres et des qu'en dira-t-on. Elle me sourit et on avança vers la porte ( manquait que des lunettes de soleil pour se la péter totalement). Malgré la musique je les entendais les commentaires sur Miss Naïve et Trash ( bon ils n'avaient aucune imagination sur les surnoms vu qu'ils avaient recyclés celui de la poubelle). Je la sentais légèrement crispée, surtout qu'elle me jetait des regards en coin. Pourquoi elle s'en souciait ? Ça j'en savais rien. Visiblement les ragots pouvaient la toucher mais je me disais qu'elle pourrait faire chier bien des gens avec sa psychokinésie. Heureusement que ce n'était pas moi qui avait cette capacité. On s'était dirigé vers son casier en premier et je découvris qu'elle était voisine de Danielle quand je vis celle-ci dans le couloir. Elle nous regarda légèrement surprise et tout à coup, elle sautilla presque.

- Je ne suis pas en train de rêver ? dit-elle alors à Sarah.

- Non, fit cette dernière en ouvrant son casier, on est venu ensemble, ajouta-t-elle tout bas en mode midinette.

J'ai regardé cela en riant quand je remarquai le passage de Calvin sur le côté. Je ne l'avais pas loupé et j'avais bien envie de recommencer quand je vis son regard mauvais sur Sarah. Je l'ai alors regardé attentivement et j'ai juste agité la main en montrant mon visage ( un peu de provocation ne faisait pas de mal).

- Mais il sait ? demanda alors Danielle attirant mon regard.

- Je lui ai dit, fit alors Sarah en rangeant ses affaires.

- Tu comprends pourquoi je t'ai boudé alors, me fit Danielle me laissant stupéfait. T'étais pas censé te trouver là et en plus vu ce que tu as fait... J'étais contrariée.

- Euh... De quoi tu parles ? dis-je alors.

- Ben de l'autre fois quand... commença Danielle avant de se retrouver avec la main de Sarah sur la bouche.

- J'ai pas tout dit, fit alors cette dernière sèchement.

J'ai regardé alors le visage de Danielle se décomposer et me fixer. Mais qu'est-ce que je pouvais avoir encore loupé ? J'étais dubitatif.

- J'ai manqué un épisode là non ? dis-je alors en me penchant vers les deux jeunes filles.

- Hmmphffff, fit alors Danielle avant de baisser la main de Sarah. On t'expliquera... Mais ça te choque pas plus que ça... Qu'elle soit une artiste.

- Artiste... Vous n'avez rien de mieux ? demandai-je en riant.

- On dit toujours qu'on est des artistes, fit alors Danielle en haussant les épaules.

Je regardai Sarah qui s'était tournée vers son amie et devait l'avoir regardée sévèrement. Mais bordel j'avais pas manqué un épisode mais une saison entière... C'était vraiment bizarre cette situation. J'entendis soudain des pas précipités derrière moi et j'entendis immédiatement Henry qui s'adressa à nous.

- Hey, il y a un truc dans l'eau ou quoi? Des gens disent que vous êtes venus ensemble, fit alors Henry en nous montrant. Et même que c'était assez chaud sur le parking, et que t'as dû te recoiffer, ajouta-t-il en regardant Sarah.

Je vis Sarah appuyer son front sur son casier en rougissant bêtement. Moi j'étais un peu choqué que la version ait été autant modifiée en aussi peu de temps.

- Et ben, en pleine seconde guerre mondiale, j'aurais plaint les juifs de Soul Springs, dis-je alors en riant. Hey c'est rien, dis-je tout de même en touchant le bras de Sarah.

- Mais... C'est gênant, on a rien fait sur le parking, on s'est même pas embrassés, dit-elle alors.

- Euh..., fit alors Henry. Y a une part de vrai dans tout ça ?

- Venu ensemble, dis-je alors. J'aime bien le côté artiste, dis-je alors en souriant.

- Ho... C'est génial, ça fera un peu bizarre mais on pourra parler librement désormais, fit Henry avant de voir le regard mauvais des filles.

- Franchement vous savez que c'est exaspérant ? dis-je consterné.

- On lui dit ? demanda Henry suppliant presque.

J'aurais presque pu supplier également quand je vis Sarah quitter son casier en le regardant méchamment.

- J'ai déjà enfreint tu sais quoi, fit-elle en vérifiant que personne n'écoutait. On va y aller doucement sinon... Il risque d'être traumatisé, fit-elle en me regardant comme désolée.

- Au fait... Moi aussi, j'ai quelque chose à avouer, dis-je en leur faisant signe d'approcher.

- Je me demande c'est quoi ton secret, fit Henry.

- Je suis kryptonien, dis-je avec un grand sourire.

Je remarquai le petit sourire de Sarah, le regard clairement consterné de Danielle et surtout la bouche ouverte d'Henry.

- Henry... C'est une blague, dis-je alors.

- C'est qu'il se croit drôle, fit alors Danielle tout de même amusée.

- Légèrement mesquin, fit alors Sarah.

- J'avais compris hein... Mais tu riras moins, me dit-il alors en me fixant avec un sourire assez sûr de lui.

Ce sourire n'était pas habituel et bizarrement, je mourrais d'envie de savoir. Je les regardais tous et Sarah semblait la plus mal à l'aise.

- Arrêtez, vous allez finir par faire une bêtise..., les supplia t'elle.

- Ouais mais c'est tellement rare d'avoir quelqu'un qui l'apprend..., fit Henry.

- Mais ça n'a pas posé de problème ? demanda alors Danielle. Tes parents ne sont pas trop pour...

- Ben en fait..., fit alors Sarah mal à l'aise.

- Ho merde..., marmonna Henry. Ils ne sont pas au courant ? Ça veut dire que t'as pris la décision seule... Ouf...

- J'ai l'impression d'être une petite source de problème là..., marmonnai-je. Bon faut que j'aille poser mes affaires. À tout de suite.

Je me suis approché lentement de Sarah et je l'ai rapidement embrassée, elle sourit alors gênée de faire ça devant ses amis. Moi et Henry sommes alors allés vers nos casiers.

- C'est quand même incroyable, elle te l'a dit, fit Henry.

- En quoi ça te choque, c'est sa décision non? lui dis-je alors étonné.

- Ce n'est pas ça David... Je la trouve moins perturbée, me fit alors Henry.

- Je comprends pas là, marmonnai-je en ouvrant mon casier.

- Elle était très renfermée, elle s'est un peu ouverte par la suite mais elle était comme froide avec tout le monde... Là elle est un peu enjouée, m'expliqua Henry. Et c'est étrange.

Je le regardai dubitatif, j'avais quelques informations mais effectivement quand je l'avais croisée la toute première fois, elle était réellement glaciale. Me dire cela éveilla également une certaine suspicion sur les propos de sa mère vis à vis d'un certain manque d'efficacité. Il y avait vraiment quelques informations que je ne possédais pas.

- Te monte pas la tête, me fit alors Henry.

- Quoi ? lui dis-je étonné.

- Les s... Les artistes ont toujours été très bizarres, beaucoup de secrets tout ça, me fit alors Henry.

- Donc ce n'est pas ton cas, compris je enfin.

- Oui, je ne suis pas comme elle et Danielle non plus même si techniquement elles sont plus liées qu'on ne le croit, fit-il éveillant mon intérêt mais me laissant perplexe.

- Donc toi ce n'est pas aussi lié ? Tu te rends compte à quel point cela devient compliqué pour moi? demandai-je en souriant.

- Bienvenue dans un nouveau monde, me fit Henry.

- Très très drôle..., marmonnai-je.

Je regardai alors sur le côté et je vis deux filles qui chuchotaient en me montrant ostensiblement ( et oui j'ai du vocabulaire) du doigt. Vive la discrétion du patelin. J'entendis tout de même la conversation ( Radio Soul Springs n'avait pas un volume discret). Je fus alors sidéré quand je réalisai qu'officiellement, moi et Sarah étions libérés sur le sexe, faisant ça dans mon pick-up dans le drive-in ( ce serait vachement discret évidemment) ou dans la forêt entre nos deux habitations ( ça pourrait être romantique si dans la bouche des pimbêches, ça ne sonnait pas comme de la perversité).

- C'est normal ça ? demandai-je alors à Henry.

- Les ragots ? Bah à la prochaine esclandre on vous oubliera, me fit Henry.

- Mouais... Je hais les petits patelins, marmonnai-je.

- Un véritable enfer, moi aussi je préfèrerais San Francisco, me fit Henry.

- Je te comprends, ce bled me rend dingue, dis-je alors en fermant mon casier.

- En plus si Sarah entend ce genre de choses, elle va être rouge pivoine, me fit Henry.

- C'est clair...

- Au fait, me fit alors Henry en attirant mon regard.

- Ouais quoi? dis-je surpris.

- Évite de la faire souffrir, me dit Henry.

- Serait-ce une menace? dis-je alors légèrement étonné.

- Pas moi, mais Danielle te le fera payer mais très cher, alors évite les ennuis, me fit Henry.

Je regardai assez étonné Henry, cela signifiait donc qu'en réalité une fille aussi douce, gentille et renfermée que Danielle était quelqu'un de dangereux. J'aimerais de plus en plus savoir ce que ces deux là étaient mais étonnement je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus et c'était assez contrariant dans cette situation. J'espérais néanmoins qu'ils me feraient assez confiance pour me le dire prochainement, j'en avais déjà plein le cul de me poser dix mille questions.

- Prêt à aller en cours ? me demanda alors Henry.

- Ouais, c'était facile à lire comme auteure, dis-je alors sachant qu'on allait en cours de littérature.

- Tu avais déjà lu avant? demanda Henry.

- Little Women reste un grand classique de la littérature après tout, même les plus cons du monde doivent bien avoir vu une version cinématographique ou télévisée, avouai-je.

- D'ailleurs j'ai pas trop aimé la dernière version moi, me fit Henry. On était allé le voir.

- Disons que le mélange flashback et flashforward complique, ils pouvaient simplement le mettre dans le sens logique.

À coup de discussion sur les adaptations diverses et variées, un dessin animé qui avait presque le double de notre âge étant officiellement l'adaptation la plus correcte à nos yeux, nous nous rendîmes en cours. Le professeur était déjà là d'ailleurs, tout comme Sarah et Danielle qui s'étaient assisses côte à côte. Sarah me regarda comme pour s'assurer que cela ne me gênait pas et j'ai simplement haussé les épaules. Nous n'étions en couple que depuis peu de temps ( malgré radio langues de putes) et je ne me voyais pas imposer de rester chaque seconde de la journée collés l'un à l'autre. Je m'assis simplement comme d'habitude à côté d'Henry qui recommençait bêtement notre conversation me parlant même d'une adaptation par Anna Todd, l'auteur rendue célèbre sur Wattpad par After, qui avait écrit une version moderne appelée Spring Girls. J'ai un peu vanné Henry sur un éventuel côté cochon vu la teneur d'After lui même. Henry me révéla écrire des fictions amateurs sur ce même site, toutes se déroulant dans des univers fantastique à coup de dragon et d'elfe ( encore un qui a été bercé par Tolkien et Game Of Thrones).

- Faudra que j'aille lire, lui dis-je alors. Ça m'intéresse.

- Ouais mais laisse des commentaires, j'aime bien, me fit Henry.

- Tu te rends compte que je pourrais les dire en face? dis-je consterné.

- Oui mais ce n'est pas pareil, là tu partages ton avis, me fit Henry. C'est toujours bien des commentaires tant qu'ils sont un tant soit peu constructif.

Ce n'était pas faux, bien mieux que les classiques "j'aime", "j'aime pas", "c'est de la merde" et j'en passe. Les commentaires étaient un peu le paiement de la fiction pour son auteur. Je vis, alors que je sortais de quoi noter, une ombre obscurcir mon banc. Je levais la tête, découvrant Nicole, en tenue de pom-pom Girls ( ça doit quand même être vachement pratique le matin, pas besoin de se faire chier à chercher une tenue). Elle semblait contrite.

- C'est vrai? me demanda la copine de Georges.

- Quoi donc? dis-je alors.

- Tu baises Miss Naïve ? demanda-t-elle sèchement.

Je la regardais assez étonné de son comportement plutôt disgracieux. Je pus même remarquer le regard assez contrit de Sarah qui devait se rendre compte à cet instant là, à quel point les ragots avaient circulé assez aisément.

- Ça te regarde pas, lui ai-je alors répondu.

- Sérieux ? Elle? fit-elle choquée.

- T'as franchement pas envie de me lâcher ? dis-je alors consterné.

- T'as des goûts de chiotte ma parole, en plus j'ai essayé de te faire comprendre que...

- Tu vas arrêter ton cirque? demandai-je énervé tout en l'interrompant en pleine phrase.

- Mais...

- Ferme ta gueule, ok? dis-je laissant ressurgir mon sale caractère. De un je fais ce que je veux avec qui je veux et putain c'est clair que ça ne te regarde pas. Ensuite au cas où, t'es censée avoir un mec, même si vu le niveau mental, il doit être tellement sous stéroïdes que sa queue ne doit pas suivre.

- Mais... Mais...

- Ta gueule j'ai dit, répliquai-je. Et si t'as tellement le feu au cul que tu supportes pas qu'on te repousse, je peux passer un appel à deux trois potes de New York pour qu'il vienne s'occuper de toi. Par contre les connaissant, ce sera en tournante et tu vas prendre dans tous les trous, ils vont tellement gicler que tu resteras collante pendant des semaines. Alors maintenant tu dégages de devant moi et t'arrête franchement de me briser les burnes car je me les viderai pas avec toi. C'est assez clair?

La pom-pom girl me regardait avec une certaine stupeur ( et surtout horreur, visiblement les plans à plusieurs n'étaient pas son truc). Elle était tellement choquée que j'ai cru un instant qu'elle allait chialer mais sa réaction fut toute autre.

- Sale porc! fit-elle avant de me gifler et de fuir la classe.

Je la regardais partir en quatrième vitesse tout en me massant la joue. Réaction disproportionnée, clairement et forcément pour ma gueule. Je remarquai alors le visage de Sarah. Elle était visiblement aussi touchée que je la défende que choquée de mes propos. J'ai juste haussé les épaules, je me foutais littéralement du ressenti de la pauvre pouf. J'avais du cul, le prof n'avait pas vraiment remarqué grand chose, à l'inverse des élèves ( je m'attendais même au pire avec les futurs ragots, heureusement que je m'en moque totalement de ma réputation). Cependant je remarquai immédiatement le regard d'Henry, comme saisi de stupeur.

- Quoi? dis-je complètement lassé de ce bordel.

- C'était assez limite comme propos, me fit Henry.

- Je lui ai demandé de dégager, elle a pas compris, j'allais pas prendre des pincettes, me suis-je justifié.

- Ok... T'énerve pas, fit Henry. Je disais cela comme ça moi...

- Ouais ben, c'est bon..., marmonnai-je alors.

Au final le cours se passa plutôt calmement, comparé au reste de la matinée. Je commençais surtout à en avoir littéralement ras le cul des regards des autres élèves. Je détestais être jugé et je m'en moquais littéralement. Heureusement, Sarah avait tendance à agir de façon assez mignonne. Je la voyais faire assez amusé d'ailleurs. Quand le professeur ne regardait pas, elle me jetait un petit regard discret souvent agrémenté d'un petit sourire très mignon. C'était peut-être un peu cliché mais au vu de sa personnalité, je n'étais pas réellement étonné. Elle avait même osé ( bravant sans doute sa timidité et sa peur de se faire remarquer puis sanctionner par le professeur) me faire un petit signe de main. Je m'étais alors dit qu'effectivement, elle avait du mal à se sentir à l'aise pour être aussi gênée. Moi, j'étais légèrement inquiet de ses réactions vis à vis des ragots, complètement faux et pouvant sans doute la traumatiser. Le cours finit tranquillement ( enfin je dirai même) et, tandis que je rangeais tranquillement mes affaires de cours, je remarquai l'approche de Danielle et Sarah. Cette dernière toujours aussi timide d'ailleurs tandis que la première devait désormais être inquiète pour son amie ( je devais pas ressembler au mec idéal après mes derniers propos, il faut bien le concéder). Ce fut finalement Sarah qui prit la parole.

- Au fait, on a pas cours après-midi, prof absent, se justifia-t-elle.

Cool, j'allais pouvoir me détendre sans me faire chier sur un banc. J'espérais pouvoir passer du temps avec elle mais il y avait également les deux loustics.

- On fait quoi alors? demanda Henry.

- On pourrait se faire un truc sympa tous les quatre, proposa Danielle.

J'étais partant moi, une petite ballade, un peu de shopping même, ou simplement ne rien faire mais à l'extérieur. J'espérais bêtement m'amuser mais j'avais un peu oublié le type de personnes autour de moi.

- J'ai une idée, me fit alors Sarah titillant mon intérêt.

J'étais peut-être trop optimiste, les câlins ne seraient pas pour tout de suite.

- C'est vrai qu'on est lundi, fit alors Danielle.

Ha... mon intérêt baissait un peu par rapport à un éventuel moment avec Sarah mais peut-être allions nous amuser. Peut-être un cinéma ou même encore un fastfood.

- J'espère que ça t'intéressera, me fit alors Henry.

Ho ça y était, j'étais titillé, je voulais savoir désormais. J'espère pouvoir glander en ville, piquer un peu dans les magasins ( bon d'accord vu le trio, j'avais d'énormes doutes) ou peut-être enfin savoir pour eux deux ( tout aussi peu probable). J'étais impatient quand Sarah s'approcha.

- C'est le jour le plus important, me fit alors Sarah avec un sourire. Des fois on a même droit à des séances dédicaces ou des lectures, me dit-elle.

Je l'ai alors fixée du regard intrigué. Elle avait parlé de lecture.

- On va où alors? demandai-je soudainement méfiant.

- Ben..., fit alors Sarah étonnée. La bibliothèque municipale bien sûr, en plus on va pouvoir réviser les cours, ajouta-t-elle enjouée.

Et paf... Tout mon entrain venait de filer dans le ciel, comme un oiseau effrayé. Une sortie à la bibliothèque municipale était donc l'endroit où se trouver pour ces trois là. J'étais assez consterné malgré tout. Cependant, le regard extrêmement triste de Sarah en réponse à ma réaction ( sans doute visible, je devais avoir l'air d'avoir bouffé un dictionnaire) me fit réagir et me sentir mal.

- Tu ne veux pas venir? demanda-t-elle en mode Chat Potté de Shrek.

- Si bien sûr, dis-je pour lui faire plaisir ( elle en a de la chance...).

- Super, fit-elle prête à partir.









Et c'était ainsi que pour la première fois de ma vie, la sortie à la mode fut la bibliothèque municipale... J'allais devoir m'y habituer à ce genre de choses putain... Heureusement, j'avais une motivation et j'espérais que leurs secrets seraient intéressants.



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