L'oeuxteurminateur.

Chapitre 1 : Hydroduction.

3721 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/09/2021 13:51

Néo Paris. 2048. 20h48.


 La ville-lumière, capitale de la France, n'avait pas volé sa réputation. Des néons de toutes les couleurs couvraient aujourd'hui l'intégralité de la mégalopole, lui donnant des airs de feux d'artifice. Mais certains quartiers ne semblaient pas s'être mit d'accord avec cette révolution luminescente et des trous sombres se créaient, marquant des imperfections en ce lieu qui avait voulu y remédier. Contemplant ce spectacle pourtant quotidien pour lui, un homme mystérieux en suspension sur un planeur métallique rouge pourpre de forme rectangulaire muni de propulseurs gravitationnels crachant de l'air ondulée, scrutait l'horizon. Sa main gauche camouflée par une mitaine tannée portant une paire de jumelles, l'individu porta les loupes à la frontière de ses lunettes de marque Ray-Ban pour analyser les trous obscurs du camembert que représentait Néo Paris. En déviant son geste vers sa droite puis vers le bas, l'homme appuya sur un bouton minuscule situé juste au-dessus de la lunette gauche et son champ de vision passa en infrarouge. Admirant des femmes nues sous la douche ou en plein acte avec un léger rictus, le faisant presque oublier son objectif premier, cet être mystérieux aperçut plusieurs courses-poursuites avec la néo-police et des fusillades orchestrées par les gangs locaux qui voulaient se rebeller contre cet état qu'ils jugeaient capitaliste et anarchiste.


Trouvant leurs méthodes complètement contradictoires et névrosées, l'homme entendit une sonnerie en provenance de son oreillette gauche. Maquillée par un flux circulaire de couleurs arc-en-ciel, ce qui contrastait avec la silhouette du bonhomme auréolée par les lumières de la ville, ce dernier lâcha sa paire de jumelles et mit son index vers son lobe. Ayant entendu les directives données par l'appel, l'homme mit fin à la discussion et plaça ses mains sur sa coupe en brosse courte pour se la redresser. Aussitôt fait, l'individu fit un mouvement de pincettes sur le verre droit de ses lunettes de soleil et un flux de données lui donna la localisation du communiquant. En exécutant un écrasement sur le devant du planeur, l'appareil se mit à la verticale et l'appareil cracha ses propulseurs à pleine puissance, son propriétaire gérant la descente aussi habilement qu'un pilote de bombardier Stuka.


Regardant son bracelet montrant une horloge matérialisée numériquement par un hologramme sur son bras gauche, le chef de la néo-police semblait grimacer. Non pas que ses hommes semblaient être mis en difficulté par les membres du gang des Gladiateurs qui s'étaient embusqués dans les bâtiments aux alentours, leurs armes crachant des lasers verts, mais du fait que l'homme qu'il avait appelé n'était toujours pas arrivé. Porteur d'un simple képi et d'un uniforme classieux bleu foncé lui montrant ses différents rubans et médailles, ce dirigeant des opérations sortit de sa poche intérieure gauche un cigare et le pinça avec sa bouche avant de l'allumer avec une allumette qu'il avait flamboyé en l'ayant frotté contre la portière de la voiture sur laquelle il était accoudé. La flamme de sa tige de bois trahissait son âge avancé, ses poches sous les yeux et sa moustache blanchi étant plus que visible à cause de cette source de lumière. Se trouvant en plein centre d'un carrefour avec dans son dos un Carrefour, le véhicule du chef était en lévitation par un système d'air comprimée et était de couleur noire intégrale. Étant tombé dans une embuscade en poursuivant un des suspects présumés, le chef qui conduisait avait pu appeler des renforts qui avaient été déposés au centre du croisement des rues et non sur les toits par un hélicavion, un transport aérien crée à partir d'une fusion entre un avion et un hélicoptère. Les troupes de néo-police étaient équipées d'une tenue de protection intégrale dont les plaques de blindages grossières et le bouclier balistique dorsale leur donnaient une allure de tortue. Armés de FAP-42, un fusil d'assaut proche du FAMAS tirant des rayons, les troupes n'ayant que quelques gravats en guise de couverture faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour abattre leurs assaillants qui s'étaient retranchés dans un bâtiment entièrement vitré. Prenant une bouffée de son cylindre de tabac, l'aide de camp du chef de la néo-police passa entre les lasers et se mit juste à côté de son supérieur.


« Chef Goudron ! Vous êtes certain que Jacky Mitchell arrivera à temps pour une fois ? Demanda l'officier de la trentaine d'années dont le visage était recouvert par une visière opaque à l'épreuve des balles.

-Je le vois à votre regard catastrophé que vous avez des doutes à son sujet. Mais il va venir. Bon ok, il est en retard comme d'habitude. Mais il va venir. On n'a pas mieux que lui. Rigola le vieil homme dont la bouche cracha de la fumée comme un dragon enragé.


Pas même le néomorphe ?


-Pas même lui non ! Vous plaisantez j'espère ! Cria Goudron en faisant tomber son cigare dans une flaque d'eau située juste à côté de ses pieds, ce qui l'agacera encore plus.


Ou même le néo-GIGN ? Ou le RAID v3.14159... ?


-...



-Ok là j'avoue vous marquez un point.


Deux plutôt. Vu que c'est un panier de basket. Annonça fièrement l'aide de camp en levant son index droit vers le ciel, comme pour affirmer son raisonnement.


-Oh hé ! Continuez comme ça je vais vous balancer dans le panier... à salade. » Rétorqua le chef Goudron en fixant son interlocuteur avec un regard inquisiteur.


Malgré la fusillade qui persistait, un enchaînement d'explosions se fit entendre juste derrière les deux officiers de police. Tels des confettis, des restes de vêtements appartenant aux membres des assaillants ainsi qu'à d'autres personnes se déversèrent dans les rues, ce qui donnait un semblant de fête macabre. Sillonnant la rue située à la droite de l'officier de police, le planeur de Jacky Mitchell se posa délicatement sur le sol gravillonné en plein milieu des troupes de la néo-police qui ne s'étaient pas arrêtées de tirer de tous les côtés, y compris dans la direction du bâtiment désormais détruit. Marchant nonchalamment, Jacky sortit à son tour un cigare de la poche intérieure gauche de son large manteau en cuir noir et l'alluma grâce à un tir perdu en provenance du bâtiment situé à sa droite. L'aide de camp du chef de la police en profitait pour analyser le futur intervenant. Il s'agissait d'un homme de quarante-deux ans aux cheveux gominés châtains dont les yeux étaient masqués par des lunettes de marque Ray Ban et portait des rangers avec un jean's couvert de chaînes et un médaillon avec un symbole relatant la paix et l'amour. Crachant une bouffée de fumée qui venait s’additionner avec la pétarade qui sonnait non loin de lui, le mercenaire vint devant les deux officiers de police.


« Salut Célestin. Ça boume, my fucking friend ? S'introduit d'une voix grave Jacky avec un léger sourire devant le dirigeant des opérations, avant de voir la silhouette de son aide de camp l'obstruer sa vue.


-Le chef Goudron n'est pas votre putain de friand. Vous devriez faire attention à ce que vous dites à l'avenir.


Je t'ai sonné toi ? Laisse moi avec ton boss et après on pourra parler tous les deux, you sonovabitch.


-Pierre Feu, écartez vous s'il vous plaît. L'aide de camp s'écarte en tournant son regard vers Jacky. Oui, bonsoir Monsieur Mitchell. Comme vous pouvez le voir, la situation ici est à un niveau tout à fait critique.


TIQUE ! Cria Jacky en ayant mit son index et son majeur sur son cigare pour éviter qu'il ne tombe.


-Bref. La chef du gang des Gladiateurs Irène Chiabien n'a pas perdu de temps. Les deux hommes décident de marcher en direction de l'entrée du dernier bâtiment tenant tête aux forces de l'ordre. Depuis son évasion de la prison de La Maladie, elle a organisé avec son bras droit une prise d'otages massive ici dans ce quartier.


Toujours pour manifester contre le capitalisme et l'anarchisme alors que les deux n'ont aucun rapport c'est ça ?


-Exactement. Nous nous trouvons dans une impasse terrible. Dans cette affaire, nous avons perdu zéro homme ni aucun véhicule. Il faut absolument que vous nous aidiez avant que ce lourd bilan ne s'aggrave.


Yes sir. Comptez sur moi ! Je connais une bande de malotrus qui va regretter d'avoir fini leur MacWrap ce midi.


-Vous êtes immonde Monsieur Mitchell. Le wrap des MacDo est dégueulasse ! » Hurla le chef Goudron, ses yeux étant aussi ronds que des billes prêtes à sortir de leur orbite.


Avant d'ouvrir la porte avec un coup de pied en direction de la serrure, le mercenaire conclut sa réflexion en approuvant les dires de Célestin et en avouant qu'il va leur faire régurgiter ce poison pour le bien de leur estomac. Les deux alliés s'adressèrent un sourire. Le mercenaire enleva son long manteau pour dévoiler une musculature imposante maquillée par un marcel blanc, une ceinture de grenades à fragmentation et d'une mitrailleuse MILF-35 additionnée avec un katana dans le dos. En passant l'ouverture aisément, Jacky sortit de son holster gauche un pistolet-mitrailleur Kama-Té muni d'un silencieux qui tirait des balles traditionnelles. Se trouvant en bas d'un escalier dans une large pièce qui devait ressembler à une galerie marchande avec des étales ci et là de prothèses robotiques et de nouvelles batteries pour les téléphones iPhone 24, l'homme solitaire et aussi silencieux qu'un félin aux pattes de velours grimpa les larges marches marbrées de l'immeuble, les néons restants dessinant sa posture le montrant en train de tenir son arme de poing avec ses deux mains en hauteur vers son oreille droite.


Se trouvant en haut et ayant fini sa courte ascension, Jacky colla son épaule sur la porte mosaïquée qui allait le mener aux otages et aux agresseurs. Cependant, il aperçut à travers les formes géométriques et bosselées de la vitre la silhouette de trois membres du gang des Gladiateurs. En effet, leurs lunettes de soudeur collées sur le front ainsi que leur tee-shirt vert foncé étaient le signe distinctif de la majeure partie de cette bande de criminels. N'écoutant que son impulsivité et sa soif d'action, Jacky tourna son pistolet en-dessous de sa tête pour lui présenter devant ses yeux opaques le sélecteur de tir de l'arme. Tournant le commutateur vers l'annotation ''Patate de forain'', l'outil métallique se greffa au bras gauche de son porteur telle une sangsue voulant pomper tout le sang de sa malheureuse victime. Désormais, des bandes digitales d'une couleur fluorescente verdâtre parcouraient l'ensemble du membre de Jacky. Reculant d'un pas pour prendre son élan mais ayant oublié qu'il se trouvait en haut d'un escalier, le mercenaire chuta des marches aussi lourdement qu'un éléphant. Son bras ayant été modifié pour détruire n'importe quelle surface existante, la majorité de l'escalier fut ravagé par cet accident. Le commissaire ayant entendu ce vacarme épouvantable, celui-ci passa la porte forcée et vint aider son allié.


« Qu'est-ce qui vous est arrivé ? Une mauvaise surprise ? Demanda Célestin en aidant Jacky à se relever en le prenant par ses dessous de bras.


-Un peu oui. La résistance du gang est plus forte qu'à l'accoutumée. Ils m'ont surpris ces mozeurfuckers ! Ça craint teint de cheval ! Avoua le mercenaire en secouant sa tête tout en redressant ses lunettes.


Mais... La porte est fermée pourtant.


-Ça doit être une nouvelle arme faite à partir d'ondes. J'ai été propulsé à cause de ça. Des ondes qui transmettaient des images de nudistes. Des nudistes... octogénaires. Dit Jacky en s'essuyant le pantalon tout en prenant un ton solennel et un visage austère.


C'est une arme terrible. Vous devez absolument leur régler leur compte et récupérer ce jouet pour que l'on puisse trouver des contre-mesures. » Cria Célestin en se rongeant la visière du képi, signe de sa forte anxiété.


Scrutant le sélecteur de tir sur le dessus de sa mitaine gauche, Jacky le fit tourner sur l'indication ''Grappin''. Son bras reprit sa forme et sa teinte d'antan et l'arme revint dans son poing. Son propriétaire ayant appuyé sur la détente, le crochet de boucher traversa la vitre de la porte et la raideur de la chaîne indiqua au mercenaire que l'accrochage venait d'être effectué. En un éclair, Jacky passa du rez-de-chaussée à l'étage et sa posture imposante éclata la mosaïque, ses restes se dispersant dans le corridor sombre et malodorant. Effectuant une galipette, l'individu remit son arme en état de létalité et pointa son viseur sur les silhouettes qu'il avait aperçu quelques instants plus tôt. Cependant, ce dernier baissa rapidement son Kama-Té en faisant la moue. En effet, ses fameux adversaires n'étaient en réalité que des mannequins parés de costume de grenouille.


Tournant rapidement la tête à droite ainsi qu'à gauche telle une girouette prise sous une forte rafale de vent soudaine, Jacky entendit les détonations des armes des Gladiateurs vers sa droite. Peinant à distinguer les formes et les couleurs dans l'obscurité de ces lieux, le chasseur de gangs fit une pincette sur le dessus de son verre de lunette droit et passa en vision nocturne. La teinte opaque de ses carreaux était devenue verte et dévoilait un regard plissé marqué de pattes d'oie et froncé. En progressant dans le couloir maquillé de plantes tropicales, d'enseignes éteintes et de comptoirs d'accueil, Jacky arriva à l'autre bout et se plaqua contre un mur à proximité de l'ouverture menant à la pièce où se tenait tous les criminels. En désactivant discrètement sa vision nocturne, le justicier analysa la pièce où il allait effectuer sa boucherie. Cet immense lieu était un restaurant avec une vue plongeante sur le carrefour situé juste-en dessous. Des palmiers couverts de néons, des tables munis de fourchettes et couteaux à tranchage laser ainsi que des aquariums étaient disséminés tout le long. La demi-douzaine d'otages étaient bâillonnés et placés au centre du restaurant surveillés par un Gladiateur muni d'un pistolet à un coup derringer tandis que le reste de la bande qui était niché à proximité de la verrière brisée de la vue surplombant la rue continuait à faire parler l'énergie.


« Mais combien de bastos ils peuvent encore tirer sans déconner ? » Songea Jacky tout en remettant son arme à la partie inférieure de son visage pour voir le sélecteur de tir. Cependant, un Gladiateur armé d'un fusil automatique VZ-40 qui était une imitation du SVD mais couvert essentiellement de câbles de faible section, habillé d'un marcel vert et coiffé d'une crête entendit le cliquetis du bouton. Quelques secondes plus tard, le mercenaire sortit de sa cachette et fonça en direction du groupe avant de sentir un canon se pointer à l'arrière de son crâne.


« Un conseil, retire ton pétard de ma tête ou toi et tes potes allez avoir un gros trou de balle en plus !Prévint Jacky en gardant ses bras pointés sur le banc de Gladiateurs qui s'agitait en face de lui.


-Désolé mec. T'es pas trop en position pour exiger quoi que ce soit là. T'as joué ton Roi alors que j'ai joué l'As de Pique. Pas de bol. Rétorqua le brigand en faisant détoner son arme, le corps de son captif tombant irrésistiblement comme un pilier qui aurait été séparé de ses supports de maintien.


Joker, tête de nœud ! » Siffla une voix en provenance du dos du meurtrier. Apeuré et surpris par cette voix qui était la même que celle de sa victime, le Gladiateur se retourna et vit Jacky en plein centre de l'ouverture, son bras droit imposant tenant sa MILF-35 tandis que son bras gauche tenait la lourde et longue bandelettes de munitions.


Levant son fusil bien trop tard à cause du raidissement de ses membres, le criminel prit une salve phénoménale de balles de la part du mercenaire. Voulant malgré tout impérativement vider son large chargeur, Jacky ne lâcha pas la détente exprès et poursuivit son travail morbide. En continuant d'avancer en marchant lentement, ses cris de bête enragée étant ponctuée par la chute des douilles de sa mitrailleuse, le mercenaire parvenait à tout saccager sur son passage sans réfléchir. Les morts s’additionnèrent et la bandelette se raccourcissant, Jacky cessa de laisser le feu et la poudre nourrir la pièce. Ravi de ce carnage exécuté sans sommation ni aucune blessure, le mercenaire remit son arme lourde dans son dos et sortit à nouveau son arme de poing. En tournant le commutateur de l'arme, Jacky fit disparaître le cadavre holographique le représentant. Rangeant son Kama-Té dans son holster, le mercenaire se recoiffa avec la satisfaction du devoir accompli, ses pieds piétinant les cadavres des otages et des membres du gang en même temps.


En tendant l'oreille, Jacky entendit les armes des néo-policiers continuer de cracher leur salve énergétique. En faisant un roulement des yeux, l'homme solitaire reprit le chemin par lequel il était passé pour quitter les lieux du crime, des néo-policiers frôlant son épaule pour constater les faits de leur sous-traitant. Curieux malgré tout, Jacky voyait les forces de l'ordre grimper par la porte vitrée brisée en effectuant un léger bond. En effet, ces derniers s'étaient mit à califourchon l'un par-dessus l'autre et effectuaient des courtes-échelles à tour de rôle, afin de permettre au policier voulant suivre ses camarades, de gravir la chenille humaine dressée comme un cobra prompt à l'attaque, l'escalier ayant été ravagé par la chute de Jacky. Ainsi, pour descendre, ce dernier fit un salto avant suivi d'un triple axel aérien et d'un atterrissage en plongeon qui brisa le sol de la galerie. En ressortant de son trou telle une taupe ayant fini de ravager les terres d'un terrain boueux, le mercenaire vit du coin de l'oeil le coroner et le médecin-légiste lui accorder une note holographique de huit et neuf sur dix respectivement en levant leur poing gauche montrant leur bracelet électronique. Sortant enfin de ce lieu délabré, Célestin accueillit l'homme solitaire en se trouvant non loin devant la porte d'entrée avec un large sourire tout en allumant un nouveau cigare avec des restes de l'explosion, le manteau de son homme se trouvant dans sa main droite. En enfilant son vêtement dont la largeur fit une rafale de vent telle que des journalistes se firent emporter par la bourrasque créée, Jacky attendait le débriefing de son patron.


« Encore une mission accomplie ! Vous avez fait du bon boulot, Monsieur Mitchell.


-Thanks boss. Je n'ai fait que mon devoir de citoyen. Mais toute tâche mérite salaire. Montre moi les beaux petits billets mon joli.


J'imagine que les otages sont sains et saufs hein ? Chaque otage sauvé rapporte 5000€ en plus de votre prime normale pour rappel. Précisa Célestin en tenant une tablette qui s'apprêtait à matérialiser l'épargne en petites coupures.


-Ouh bordel de meeeeeeeeerde ! S'indigna Jacky en mettant sa main gauche devant sa bouche.


Qu'y a t'il ? Ne me dites pas que tous les otages ont été tués ?


-Précisement... Avoua le mercenaire qui n'avait pas changé sa posture.


De la main des Gladiateurs ? Demanda le chef Goudron en fronçant les sourcils tout en annulant sur la tablette le montant supplémentaire.


-Non ! Mais ils étaient dans ma ligne de mire aussi ! J'ai fait de mon mieux pour ne pas les toucher mais c'était tout simplement impossible. Sachant qu'ils s'agissait de gars qui taffent à SOS Marxisme, c'était pas facile de ne pas pointer mon canon sur eux. Enfin euh... j'veux dire que les Gladiateurs avaient prit les otages en boucliers hu...


Ils travaillaient à SOS Marxisme ? Je vois... Interrompit Célestin en reprenant sa tablette pour effectuer malgré tout le virement sur le compte de son sous-traitant. Ce dernier ouvrit alors son application en tapotant avec son index deux fois sur le verre gauche de ses lunettes et vit que la prime des otages avait été versée. Ravi, Jacky ne put s'empêcher de poursuivre avec un sourire tout en éteignant son écran.


-Et bien je suis content de voir que je ne suis pas le seul à me dire que cette association est cérébralement morte depuis toujours. Et donc que si on bute un buté, cela s'annule.


Vous pigez vite, Monsieur Mitchell.


-That's cool ! Merci pour tout. Dit Jacky en mettant ses doigts dans sa bouche pour faire le sifflet du mâle afin d'appeler son planeur. En posant ses pieds violemment sur son appareil volant, le mercenaire décida de conclure la conversation. On se rappelle, on se fait une bouffe ou on va se faire un petit tour en darkroom si tu veux. See ya ! » Mettant son engin à la verticale, Jacky décolla, la pression des propulseurs éteignant le cigare du chef Goudron.


Malgré le boucan provoqué par l'alternateur, l'homme entendit les râlements produits par son recruteur ce qui le fit rire à s'en vider les poumons. Se trouvant de nouveau en hauteur à admirer le phare lumineux de la Tour Eiffel, Jacky voulait comme à son habitude pour célébrer une nouvelle journée achevée, se faire une collation chez ce qu'il considérait comme le meilleur restaurant du Monde, à savoir ''Au Dodo de Saumure'' et à sa spécialité culinaire. Sans trop tarder, Jacky fit une pression sur ses lunettes pour trouver la localisation exacte du lieu. L'ayant repéré, l'homme effectua sa descente en direction de son objectif.


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