Code Alpha 2.0: Rainy Days

Chapitre 14 : Chapitre 14: Les cendres qui sont dans nos coeurs

3374 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/08/2019 20:56

Zoé


Zoé attendait patiemment dans un coin de l'entrepôt, rongée par la culpabilité. Elle avait apprit ce qui s'était passé et la jeune fille restait persuadée qu'elle aurait pu empêcher tout ça. Mais elle avait choisi de rester inactive, à cause d'un sentiment de loyauté stupide qui la liait à une personne disparue depuis un an. Elle ignorait encore l'étendue des dégâts, mais c'était déjà trop. Elle qui s'était promise de protéger les innocents, elle avait complètement échoué.

« Vous devriez être ravie, agente Zoé. Nous rentrons enfin en scène, fit une voix âgée derrière elle.

C'était Camille Hériot. Le vieil homme qui avait abandonné Jérémie Belpois avec ses deux enfants. Le même qui avait laissé Ulrich et Mélissa se battre seul l'an passé, tout ça pour sauver sa propre peau. Et si on remontait encore plus loin, c'était lui qui avait relancé le projet Carthage avec Jérémie et Hannibal. Zoé le haïssait de tout son être, mais elle haïssait encore plus Hannibal. Et Camille était le seul à connaître la vérité à son sujet, à savoir qui était en réalité le pirate informatique qui avait mit William Dumbar à la tête de l'organisation la plus puissante de la planète.

La gothique se demandait parfois si le vieillard se sentait parfois coupable en pensant à toutes les morts qui avait eu lieu pour éviter la sienne. Probablement pas. Camille se voyait comme un général, loin derrière les troupes à planifier ses attaques. S'il sortait de sa cachette, c'était que l'assaut final devait se planifier.

- Je ne vois pas pourquoi avoir attendu aussi longtemps, répondit-elle sans le regarder.

- Parce que désormais, il ne reste plus qu'Antoine Belpois à éliminer. Nous avons laissé les monstres s'entretuer avant d'intervenir, comme je l'avais annoncé.

- Et vous allez tuer le fils d'un de vos anciens employé, comme ça ? Un ado en plus ?

Camille s'assit à côté d'elle. Elle avait l'impression qu'il essayait parfois d'avoir une relation père-fille avec elle, ce qui lui donnait envie de vomir.

- Antoine Belpois est compromis. Peu importe qui était ses parents, il est dangereux. Et qu'il soit encore un enfant ne change rien.Regardez-vous, vous avez le même âge et j'aurai peur de rester seul dans la même pièce que vous.

Zoé ne répondit rien. Il avait raison, elle en profiterait probablement pour l'étrangler.

- Vous savez, je ne vous apprécie pas et vous ne m'appréciez pas. Je n'appréciais pas non plus Jérémie Belpois, mais il n'a jamais été question d'amour entre mes employés et moi. Je cherche la compétence, pas la sympathie. Si vous êtes avec nous, Zoé, c'est que vous êtes compétente dans votre domaine. Je suis même persuadé que vous pourriez l'être encore plus, si vous appreniez à maîtriser votre mauvais caractère.

- Je ne sais pas comment je dois le prendre.

- Ce n'est pas un compliment ou un reproche, c'est un constat. Dommage que vous n'ayez pas accomplit toutes les tâches que nous vous avions confié sur cette affaire, cela nous aurait éviter de telle extrémité.

Il se leva et retourna voir ses hommes en noir. Ils étaient une quarantaine à s'armer. Le temps de la subtilité était terminé.

- Attendez ! L'interpella Zoé.

Camille se tourna doucement vers elle, le regard froid. Il détestait perdre du temps inutilement.

- J'ai peut-être une idée qui peut être moins risqué. Donnez-moi une heure avant votre assaut et je peux peut-être encore récupérer le virus qu'Antoine a créer pour détruire XANA.

Camille se mit à sourire à l'idée

Constance



Lorsque j'étais sorti du proto-scanner construire par Mathilde et sa clique, la maison était vide. Judith n'était pas là. Lorsque je sortais dans la rue, il pleuvait à nouveau. Une immense fumée provenait du lycée Kadik. Je marchais quelques temps, sans savoir où j'allais. Les paroles de Melvin résonnait dans ma tête. Je voulais revoir Mathilde. Je voulais qu'elle me serre contre elle, qu'elle me rassure, qu'elle me dise que tout allait bien. J'avais envie de l'embrasser, comme Ambre avait eu autrefois envie d'embrasser Jean.

A Kadik, ils évacuaient les blessés. Le lycée avait explosé. Puis, il y avait eu une sorte de bagarre générale, de ce que je comprenais. Je passais quelques temps avec les médecins et les pompiers, affirmant chercher ma sœur en donnant la description de la rouquine qui m'avait redonné espoir. La plupart du temps, ils ne m'écoutaient pas ou ne savaient pas. A part l'un d'entre eux qui sourcilla en entendant ma description. Il m'emmena voir un corps étendu sous un drap. Il me parlait en même temps, sauf que je ne pouvais pas l'entendre. Mon cœur battait la chamade.

Lorsque je vis son visage, quelque chose se brisa en moi. Son si beau visage. Son visage qui avait été porteur de temps d'espoir... Il était meurtri, ravagé... Elle n'avait pas l'air paisible, mais davantage triste, abandonnée. J'aurai dû être là... J'aurai dû faire de mon mieux sur Lyoko plutôt que de me faire avoir. J'y avais cru, à tout ce qu'elle m'avait dit. Je suis sûre que elle aussi. Ça aurait été possible... On aurait pu répandre le bien autour de nous, toutes les deux. On aurait pu être... heureuse.

« Je suis désolé, fit le pompier. Est-ce que vous pouvez me donner son nom ?

- Elle s'appelait Mathilde. Et c'était quelqu'un de bien, fis-je avant de partir. »

Il m'interpella, mais c'était trop tard. Je marchais dans la rue, désespérée. Encore une personne de plus, morte par ma faute. Ma quête de liberté avait été sanglante pour tout ceux qui m'avait approché. Il était temps d'y mettre fin.


Antoine


J'étais rentré à l'usine, triomphant. La victoire m'était servie sur un plateau d'argent. J'avais contré l'offensive de mes ennemis et je leur avais assigné un sacré coup dont ils allaient mettre du temps à se remettre ! Temps qu'ils ne possédaient pas. Car une fois à l'usine, j'allais lancer une nouvelle attaque qui attendait patiemment sur l'écran du super-calculateur. J'avais tout préparé à un point qui surpassait la perfection... Puisque Judith aimait les explosions, j'allais lui faire goûter sa propre médecine et faite sauter leur planque. Le moi du futur de cet été n'avait pas eu le temps de me donner sa position exact mais désormais il me suffisait de remonter la source de leur attaque. Tout était parfait !

Assit dans un coin se trouvait Melvin et sa sœur, Lucie. Ce n'étaient que des pions, fébriles et remplaçables mais ils avaient montré aujourd'hui que je pouvais leur faire confiance.

« Bravo à tous les deux, vraiment. J'imagine que j'aurai pu me débrouiller sans vous, mais votre aide, si petite soit-elle, fut appréciable.

Melvin me lança un regard noir et ne répondit rien. Sa frangine eut un grand sourire.

- Rose, où-est Violette ?

Ma création la plus réussie baissa les yeux. Quelle mauvaise nouvelle allait-elle encore m'annoncer ?

- Elle est introuvable, Antoine...

Violette. Mon premier exploit. La première preuve de mon génie. Une création désormais antique, qui faisait preuve une fois de plus que je ne pouvais plus lui faire confiance. Je dévisageais Rose. Combien de temps avant qu'elle aussi ne soit plus à la hauteur de mes attentes ? Il fallait rapidement que je travaille sur sa remplaçante. La longueur d'avance que j'avais réussi à maintenir depuis cet été m'avait assuré cette victoire, je ne pouvais pas me permettre de la perdre maintenant.

- Tant pis, fis-je en haussant les épaules. Elle était trop expérimentale pour convenir à nos besoins. Tu feras très bien l'affaire toute seule, Rose.

- Oh ! me répondit-elle en rougissant. Merci Antoine.

- Eh, m'interpella Melvin.

- Qu'est-ce que tu me veux, Ron ? J'ai beaucoup de travail qui m'attend.

Ce qui était parfaitement vrai. Une fois que le jeu d'Hannibal allait s'arrêter, une fois qu'il m'aurait livré ses secrets, j'allais pouvoir me consacrer à un de mes objectifs principaux : récupérer et sauver Ambre.

- Pourquoi les vêtements de Rose sont tâchés de sang ? Qu... Qu'est-ce qui s'est passé au lycée ?

- Quelque chose de nécessaire. Nous sommes en guerre, Melvin. Combien de fois vais-je devoir te le répéter ?

- Je vois...

- Encore une fois, vous m'avez été très utile tous les deux. Surtout toi, Ron. Et comment ça aurait pu être autrement ? Toi et moi, les mal-aimés, ceux que tout le monde méprise... Je n'oublierai pas le soutien que tu as été lors de ma scolarité, je te l'assure. Tu auras une place de choix, c'est promis.

- Une place de choix dans quoi... ?

- Dans le nouveau monde qu'Hannibal et moi, nous allons bâtir. Tu ne comprends pas ? Tout ça, c'était un test pour que je lui prouve ma valeur. Mon père aurait pu le faire, mais il a été trop lâche ! Moi je ne suis pas un lâche. Et je vais modeler un monde parfait.

Melvin me regardait fixement, le teint livide. Mon discours était censé l'impressionner mais ça n'avait pas fait effet.

- Tout ça... Tout ce qu'on a vécu depuis l'année dernière... C'était juste... un test pour toi ?

- Exactement.

Je l'ignorai au départ. C'était Antoine du futur qui m'avait expliqué les véritables intentions d'Hannibal. Melvin continuait de me jauger, serrant le poing et les dents, laissant apparaître une immonde grimace sur son visage.

- Je pense que vous avez tous les deux besoins d'un repos bien mérité. Rentrez-chez vous, dormez et revenez demain. »

Il était possible que Judith, Augustin ou Zoé tente de s'en prendre à eux pendant la nuit. Je ne pouvais pas garantir à 100 % que j'allais les achever tous les trois pendant la nuit. Si Melvin et sa sœur venait à disparaître, ça serait... fâcheux mais je n'avais aucun moyen d'assurer leur sécurité. Il était hors de question de les garder ici avec moi une nuit de plus. C'était un risque qu'il fallait prendre.

Ron hocha la tête. Ils quittèrent rapidement les lieux, Lucie et lui. Enfin un peu de tranquillité. Je pouvais lancer l'attaque calmement. J'envoyais Rose paître ailleurs, elle m'agaçait à sans cesse vouloir me coller. Quelques touches sur le clavier, et ça y était, ça allait en être fini de mes rivaux. Je restais vigilant, au cas où ils enverraient quelqu'un sur Lyoko désactiver la tour mais dans ce cas là, Rose se ferait un plaisir de s'occuper d'eux.

H : Bonjour Antoine.

« Tiens, tu es déjà là !

H : Je comptais te donner les coordonnées de Judith, mais je vois que tu n'en as pas besoin.

- Tu es venu me féliciter ? »

H : Oui et non. Je suis devant l'usine. Laisse-moi monter, je dois te parler.

Hannibal lui-même venait me rendre visite ! J'étais excité mais d'un autre côté, cela signifiait qu'il se livrait entièrement à moi. Si jamais je décidai de disposer de lui... Je le pouvais. l'idée était intéressante, je n'y avais pas songé. En même temps, comment aurais-je pu savoir qu'il serait assez stupide pour se présenter à ma porte ? Je le laissais rentrer en utilisant le monte-charge, impatient de le rencontrer, de l'interroger et d'en finir avec lui.

Lorsque les portes s'ouvrirent, je cru bien que je n'avais jamais vu la gueule de ce type. j'étais presque déçu. Puis, il me sembla familier : c'était monsieur Guidon, le professeur principal à la voix rocailleuse ! Il me guettait de ses yeux vitreux et vides. Maintenant que j'y repensais, il avait complètement l'allure d'un scientifique fou.

« Bonjour Antoine...

- Hannibal, c'est ça ?

- Exact.

- J'ai tellement de questions à...

- Comment savais-tu que Judith allait attaquer aujourd'hui ?

Il m'avait interrompu de sa voix insupportable. Mon cœur battait à toute vitesse dans ma poitrine. Malgré mon envie de lui hurler que personne ne me coupait la parole, je l'avais écouté jusqu'au bout. Je n'avais pas peur de lui ! Bien sûr que non ! J'étais juste... un peu intimidé.

- Euh... je pense que c'est moi qui pose les...

- Comment savais-tu que Judith allait affaiblir Violette au point qu'elle nécessiterait un remplacement ?

Cette fois c'était trop, j'explosai.

- Bon, on va mettre les choses au clair dès maintenant. J'ai attendu ce moment depuis très longtemps ! Tu m'as promis des réponses ! Des explications sur mes parents ! Maintenant que j'ai gagné ton petit défi à la con, j'exige que tu tiennes ta part du contrat ! J'ai prouvé que j'étais un génie, je mérite d'être traité en tant que tel !

Grand silence. Il ne bougea pas d'un sil, ne cligna pas une seule fois les yeux.

- Comment connaissais-tu les identités de tes adversaires ?

Il se foutait de ma gueule ! J'hurlai à Rose de venir. Elle déboula à toute vitesse et je lui fis signe de frapper Hannibal. On allait voir qui était le plus intelligent des deux ! Elle le cogna et il se laissa faire. Elle le cogna et il ne cria pas, ne tenta pas de se défendre. Il était à terre, son sang coulait et il ne grimaçait même pas. Mais qui était ce type ?

- C'est bon, il a eu son compte. Maintenant il va me répondre sagement...

- As-tu dernièrement utilisé le super-calculateur pour voyager dans le passé ?

Je me levai et allais moi-même lui écraser le visage avec mon pied. Il était étendu sur le sol, tel Mélissa l'année dernière, entraînant ses secrets avec lui dans la tombe. Il m'avait cherché aussi ! C'était de sa faute, à ne pas m'écouter ! Je... Je n'y étais pour rien ! Et tant pis pour les mystères, je trouverai les réponses seuls !

H : Comment avais-tu accès à ses informations ? Qui te les as donné ?

- C'est pas possible, c'est un cauchemar...

H : Croyais-tu vraiment être le seul capable de créer la vie à partir du néant ? Ou que je me présenterai face à toi de cette manière ? Je sais que tu es intelligent, Antoine, mais nous savons tous les deux que tu es émotionnellement instable. Il te faudra travailler là-dessus.

- Vous êtes humain au moins ?

H : Je l'étais.

- Qui... qui êtes vous ?

H : J'ai une question qui nécessite d'être répondu avant de continuer. Et qui va déterminé si oui ou non nous pouvons travailler ensemble.

- La... laquelle ?

H : Est-ce qu'Alpha t'a parlé depuis l'année dernière ?

- Mais bien sûr que oui ! Pourquoi aurait-il arrêté ?!

A : Parce qu'Alpha, c'est moi. Ça a toujours été moi.

Je ne pouvais pas y croire. Le monde s'effondrait autour de moi. J'avais l'impression d'avoir été manipulé depuis le début.

A : Depuis que tu as allumé l'ordinateur de ton père l'an passé, c'est avec moi que tu communiques. J'étais surpris de te rencontrer. Tu es arrivé pile au bon moment, Antoine. J'étais à deux doigts de me résoudre à choisir quelqu'un parmi Augustin, Mathilde Judith ou Zoé. J'ai tout de suite senti le potentiel en toi. Je t'ai d'abord fait affronter XANA et William, pour voir si tu pouvais t'en sortir. Quand j'ai vu que c'était d'une facilité déconcertante pour toi, j'ai voulu voir jusqu'où tu pouvais aller. Te confronter à tes potentiels rivaux.

- Depuis... Depuis le début c'était toi ?

A : Et lorsque je me suis révélé à toi sous le nom d'Hannibal, j'ai cessé de prétendre être Alpha. Est-ce que quelqu'un d'autre a communiqué avec toi sous cette alias ? C'est important que je le sache. Quelqu'un essaie d'interférer. De t'empêcher de me rejoindre.

Cela faisait un an que je partageai tout mes plans avec Alpha. Depuis notre victoire sur XANA, je... je lui avais accordé ma confiance. C'était le programme de mon père, c'était logique qu'il me serve, non ? Mais... mais si ce n'était pas Alpha qui m'avait parlé depuis tout ce temps... qui était-ce ?

- Oui... Alpha... Alpha n'a jamais cessé de me parler...

H : Je vois. Nous réglerons cela ensemble. Nous avons beaucoup de travail qui nous attend, Antoine. Il faut commencer dès maintenant.


Melvin


Lucie et moi nous étions silencieux sur le chemin du retour. Nous avions aperçu la fumée s'élever du lycée. Nous avions entendu les sirènes. Nous avions vu les gens pleurer et les barrages de police. Quelque chose s'était brisé en moi. J'avais participé à tout ça. J'étais tout autant responsable qu'Antoine. L'année dernière, nous affrontions XANA, une machine infernale mais nous étions encore pire qu'elle. L'hécatombe à laquelle j'avais participé n'avait aucune logique, aucune raison d'être. Des gens étaient morts... pour rien. Comme Jean. Comme Ulrich et Mélissa. Plus rien ne serait jamais comme avant.

Le pire dans tout ça, c'est que je n'étais même plus triste. Lucie avait pleuré en voyant ce qu'il resté de notre lycée. Pas moi. J'avais essayé, mais c'était impossible. Je m'étais endurci, habitué à cette horreur. Elle devenait presque banale. Et tout ça pour « tester » Antoine. C'était tellement futile... Ce qui s'était passé était absurde. La vie était absurde. J'aurai souhaité pouvoir revenir au Melvin d'il y a un an, le Melvin triste parce qu'il n'avait pas d'amis. Il n'y avait plus de retour en arrière désormais. J'allai retourner à l'usine demain. J'allai continuer à soutenir Antoine, complice jusqu'au bout.

Sur le chemin, quelqu'un m'interpella. Je ne me retournai pas. Je continuai à avancer avec Lucie. La personne insista. Je fini par faire face à cette personne que j'avais par le passé rejeté. Peut-être que ça avait été ma plus grande erreur.

« Yo, me dit-elle sans une once de joie.

- Yo, lui répondis-je par dépit.

- Je vais pas te demander comment tu vas, ça se comprend direct vu la gueule que tu tires.

- Merci, fis-je en grinçant des dents. Écoute, je suis désolé pour la dernière fois. J'aurai dû...

- T'inquiète, j'ai pas été hyper douillette avec toi-non plus. Je voulais t'éviter de te mêler à tout ça. T'es dedans jusqu'au cou maintenant si j'comprends bien.

- Ouais.

Lucie me regardait d'un peu plus loin en tapant du pieds. Je lui criai de continuer sans moi, que je la rejoindrai plus tard. Bien sûr, ça n'était pas vrai.

- Du coup, vu que je suis déjà impliqué, t'auras pas à culpabiliser de m'impliquer encore plus, affirmai-je froidement à Zoé.

Elle se gratta le dos avec un petit air gêné.

- Il faut qu'on arrête tout ça, Melvin. Le bain de sang a déjà eu lieu, j'sais pas ce sera quoi la prochaine étape.

- Tu n'as pas besoin de me convaincre. Peu importe pour quoi tu as besoin de moi, j'en suis.

- T'es sûr ? Ce que je vais te demander de faire... Même pour moi, ça ne serait pas simple.

Je baissai les yeux et m'arrêtai sur une flaque d'eau. Mon reflet me faisait peur. Je n'étais plus aussi joufflu qu'avant. J'étais loin d'être maigre, très loin, mais j'avais des creux dans les joues et des cernes noires sous les yeux, encore plus noires que le maquillage de Zoé.

- Mon père me disait souvent qu'on doit tous faire face à nos responsabilité, un jour ou l'autre. Je t'ai pas écouté. J'ai participé à tout ça. Il faut que j'assume. »

Il pleuvait toujours autour de nous. La pluie était juste mélangé aux cendres de Kadik désormais. Elle me tendit la main. Je me contentai de taper dedans.


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