Pagne, Porte-jarretelle et Magnum 357

Chapitre 16 : Evasion !

3674 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/11/2021 09:11


Kaori se souvenait vaguement du trajet. Elle avait essayé de mémoriser les virages, les distances, comptant les secondes entre chaque changement de direction mais au bout de quinze minutes, son cerveau s'était embrouillé, bringuebalée comme elle était dans le coffre d'une des deux voitures des yakuzas.


De toute façon, il était totalement inutile de mémoriser le trajet puisque le traceur se trouvait dans les mains du chef de la petite bande et que Ryo avait le récepteur dans sa voiture et qu'il était très certainement en train de les suivre à distance et qu'il allait tous les envoyer au tapis et qu'il allait la sauver ... Encore une fois ... Elle eut un petit pincement au cœur. Elle avait vraiment l'impression d'être un boulet parfois ...


La voiture s'était enfin arrêtée et peu de temps après, un des hommes avait ouvert le coffre, l'avait chargée sur son épaule, comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une brindille. Elle en avait profité pour regarder autour d'elle : le port.


Comme d'hab, quoi ...


Bon, elle allait à nouveau se retrouver dans une arrière-salle d'un entrepôt désaffecté humide, froid, sale et puant le renfermé si ce n'est pas la vieille poiscaille moisie …


Quelques instants plus tard, son intuition s'était confirmée. Et en plus, oui, ça sentait le poisson ...


Elle s'était frottée les fesses car le géant l'avait balancée sans le moindre ménagement sur le sol en béton et elle avait senti qu'un bleu commençait déjà à apparaître sur sa hanche. Elle avait grimacé en se levant, et avait laissé ses yeux s'habituer à la pénombre.


La pièce dans laquelle elle se trouvait devait mesurer environ six mètres sur cinq. Les murs en béton eux aussi, montaient très haut avant d'atteindre le plafond : elle avait compté facilement cinq ou six mètres. Pas la peine d'espérer atteindre le toit en tôle pour s'échapper. La seule ouverture consistait en une unique lucarne, un simple trou dans le mur, mais située à presque quatre mètres de hauteur et large d'une trentaine de centimètres et haute de dix, impossible de se faufiler par là,  en plus, les murs étaient lisses. Restait la porte comme seule échappatoire.


Elle n’avait plus qu'à inspecter le matériel qu'elle pouvait trouver dans les coins. Car il restait souvent des petites choses dans les entrepôts désaffectés que les gros-bras-petits-cerveaux oubliaient souvent de débarrasser avant d'y enfermer leurs otages. Morceaux de bois, clous rouillés, caisses en métal, filets de pêches, bidons d'essence ... une fois, elle avait même trouvé une ancienne voile de bateau et des bouteilles d'alcool frelaté et avait réussi à fabriquer quelques cocktails molotov. Quand Ryo était arrivé, ils avaient fait un joli feu de joie ...


Là, elle n'avait pas vu grand chose, en dehors d'un vieux sac qui trainait dans un coin. Quand elle s'en était approchée, elle avait sursauté : ce n'était pas un sac mais une silhouette.

- "Nobuaki ..."


L'homme était resté un moment silencieux, très certainement surpris que la jeune femme connaisse son prénom.

- "Je ... Vous êtes très certainement l'assistante personnelle de mon grand-père ?"

- "Heuuu, oui ..."

- "Je dis ça, parce que vous portez ce costume ... Il essaie toujours de le refourguer ! Le plus souvent, les candidates font demi-tour quand elles le voient ..."


Kaori n'avait guère apprécié la remarque ni le ton sur lequel elle avait été prononcée mais elle s'était retenue de lui demander de préciser sa pensée. Ils n'étaient pas là pour ça. Elle devait tout simplement le sortir de là.

- "Mais je dois reconnaître qu'il vous sied à ravir, Mademoiselle ?"

- "Makimura. Makimura Kaori. Je suis effectivement l'assistante de Monsieur Sugimoto depuis trois semaines ..."

- "Et vous voilà kidnappée, vous aussi ? Vous devez être morte de peur ... Venez près de moi que je vous prenne dans mes bras ! Vous verrez, vous vous sentirez beaucoup mieux ensuiiiiite !"


Il s'était élancé vers elle, les bras écartés, de jolis petits cœurs roses dans les yeux. Elle avait soupiré intérieurement : les mecs sont tous des pervers en puissance ou c'est juste moi qui n'ai pas de bol ? Non, parce que entre Ryo, Mick, le Doc et lui ... Franchement ... Ou alors, je les attire ???

- "Non mais ça vaaaaa paaaas !" Elle lui avait envoyé un coup de pied dans l'estomac. "Tenez-vous tranquille, espèce de pervers ! Obsédé !"


Ne s'attendant certainement pas à une telle réaction, Nobuaki avait été facilement projeté contre le mur en face. Pendant qu'elle avait dominé sa colère, elle en avait profité pour le détailler. C'était vraiment dommage qu'il se comporte de la sorte car, malgré les cernes et sa barbe naissante, c'était un bel homme, tout comme Ryo et Mick, elle avait bien dû le reconnaître. Plutôt grand, la petite trentaine sportive, ses cheveux noirs et taillés courts mettaient en valeur un visage harmonieux. Assis sur le sol, la tête basse, il n'avait pas arrêté de pleurnicher et elle avait senti sa patience s'étioler petit à petit.

- "Snif, snif ... Moi qui croyais avoir trouvé le grand amour de ma vie ..." Il s'était soudain jeté à ses pieds, les mains tendues vers elle en signe de supplication : "Dès l'instant où je vous ai vue entrer dans cette abominable cage qu'est la mienne, vous avez éclairé mon monde d'une clarté indescriptible. Mon cœur vous appartient, beauté divine !!!"


Elle l'avait regardé, interloquée.

- "Vous ne dites rien ?" avait-il demandé.

- "Je préfère me taire que de vous faire de la peine ..."

- "Dites-moi touououout ! Puisque nous sommes des âmes sœurs, nous pouvons tout nous dire ! Absolument tououououout ! Et si votre cœur est déjà pris, je saurai le conquérir !" Il était revenu à la charge, saisissant une de ses mains dans la sienne.

- "Ça marche vraiment votre technique, là ? J'en connais des lourdingues mais là, je dois dire que, dans le genre pathétique, vous êtes plutôt doué ... Y'a vraiment des femmes qui se font avoir et qui gobent votre baratin ?"


Si elle l'avait giflé, il n'aurait certainement pas sursauté autant.

- "Qu ..." Il était devenu blême.

- "Non, sérieux ? On vous a jamais dit que votre technique de drague était nulle ?"


Il avait relevé le nez, manifestement vexé. Et pas qu'un peu.

- "Non. Sachez, Mademoiselle Makimura que j'ai toujours eu beaucoup de succès ..."

- "Mouais ... Bah, pas grâce à votre talent ou votre personnalité, si vous voulez mon avis ..."

- "Je vous demande pardon ?"

- "Ecoutez, je ne suis vraiment pas une spécialiste de la question, loin de là. Mais, je peux vous assurer que les femmes qui se laissent avoir par ce genre de discours n'en ont très certainement rien à faire de vous ... En tous cas, pas comme vous aimeriez, je suppose."

- "Je ..." 


Kaori s'était éclairci la gorge :

- "Oui, bon ... Hum, hum, hum ... On peut remettre cette conversation à plus tard ? Comme dit, je ne suis peut-être pas une spécialiste de la drague et des questions de cœur mais un chose dont je suis la spécialiste, c'est les évasions de ce genre d'endroits. Alors, laissez-moi faire ..."

- "Hein ? Mais vous êtes qui en fait, vous ?" avait demandé Nobuaki en faisant deux ou trois pas en arrière.

- "Je vous ai dit : Kaori Makimura. Je ne suis l'assistante de votre grand-père que de manière ... disons ... temporaire. Sinon, je suis la partenaire de City Hunter." Elle lui avait tendu la main en signe de trêve.


Il l'avait serrée, mais sans grande conviction. En le voyant aussi décontenancé, elle avait presque regretté ses propos mais il l'avait bien cherché après tout. Il était temps que quelqu'un d'autre que son grand-père lui dise la vérité.

- "Bon, c'est pas tout ça, Nobuaki. On va préparer notre plan d'évasion ..."


Le jeune homme avait eu un petit rire hautain : 

- "Parce que vous comptez nous sortir de là ? Hahhhha, alors, ça ! J'aimerai vraiment voir comment ! Parce que je suis ici depuis trois jours maintenant et je peux vous dire qu'il n'y a aucun moyen de sortir d'ici, si ce n'est par la porte ..."

- "Oui, je suis d'accord avec votre analyse de la situation ..."

- "Et vous pensez qu'ils laissent la porte ouverte peut-être ? C'est fermé à clé ... hein ..."

- "Je m'en doute bien ... Mais ça ne signifie pas qu'on ne peut pas sortir !"

- "Essayez toujours en demandant, peut-être que, venant de vous, ça marchera ..." continua-t-il sarcastique.

- "Bah, vous voyez quand vous voulez ? Vous n'êtes pas si niais finalement ..." répliqua-t-elle avec un sourire. "Tenez-vous prêt. Dès que mon partenaire sera là, on agit."

- "Votre partenaire ? Et comment saurez-vous qu'il est ici, votre partenaire ? Il va peut-être vous téléphoner ?"

- "Oh, ça suffit, vos remarques désobligeantes ! Si vous ne vous tenez pas tranquille, je vous laisse moisir ici, moi !"


Elle avait à peine terminé sa phrase qu'elle avait entendu le moteur d'une voiture au loin, à travers la lucarne. Un son familier. Elle avait souri à son partenaire du moment :

- "Il est là. A nous de jouer maintenant !


Elle avait attendu un peu et puis ils avaient entendu un bruit de tôle et des pas précipités dans le couloir. Aucun doute, Ryo était entré dans le bâtiment. Son cœur s'était serré comme à chaque fois qu'il combattait mais elle devait avoir confiance. Il était le meilleur. Le numéro un du Japon.


Elle avait enfin perçu des mouvements derrière la porte fermée et le bruit significatif d'une clef qui tourne dans la serrure. Nobuaki avait ouvert démesurément les yeux. Il avait commencé à paniquer.

- "Ne vous inquiétez pas, il est le meilleur dans ce genre de combat .." avait-elle murmuré près de son oreille.

- "Parce qu'en plus il est tout seul !!!" lui avait-il répondu, horrifié.

- "Non, puisque je suis là ..." avait soufflé Kaori. "Faites nous confiance. Essayez juste de résister un peu quand ils vous emmèneront ..."

- "Hein, quoi ?"


La porte s'était ouverte et une silhouette massive était entrée, suivie d'une deuxième et d'une troisième. Comme ils étaient attaqués, ils venaient sécuriser leur monnaie d'échange ... Classique.


Elle s'était tenue prête. Elle avait été immédiatement aveuglée par un faisceau de lampe torche dans les yeux. Elle avait entendu une première voix dire :

- "Viens par là toi !"

- "Aïe, lâchez-moi, vous me faites mal !" s'était exclamé Nobuaki.

- "Oui, oui, on sait, on sait ... allez viens !"


Et deux des hommes avaient emmené Nobuaki qui tentait tant bien que mal de rester debout et de les retenir en arrière. Elle avait souri intérieurement. Il s'était repris et tentait de faire ce qu'elle lui avait demandé : résister pour que deux des hommes le tiennent, lui. Comme ça, il ne lui en restait plus qu'un. Ce dernier lança à ses acolytes :

- "Merci les gars, moi je peux m'occuper de la jolie poupée ..."

- "Heyyy, toujours les mêmes qui s'amusent, c'est p..."

- "Discute pas trouduc ..."


Elle s'était concentrée et avait répliqué d'un ton enjôleur :

- "Et montre moi un peu à quoi tu ressembles, mon grand ... Parce que tu dois être sacrément beau gosse avec une voix pareille ..."


Elle avait vu l'homme hésiter un moment alors elle avait levé un peu sa jupe, découvrant le porte-jarretelle dans une posture provocante. Après tout, maintenant qu'elle maîtrisait la technique …


L'homme s'était approché, baissant sa lampe torche sur le haut des cuisses de Kaori. Elle s'était avancée vers lui, de son pas chaloupé, n'oubliant pas de mordiller son index tout en défaisant le premier bouton de sa blouse. Elle en avait rajouté une couche en murmurant :

- "J'ai toujours adoré les types bien charpentés, comme toi, tu sais ... Si tu venais plus près, que je t'explique ce que je pourrais te faire ..."


Elle s'était encore rapprochée de lui et l'avait délesté sans trop de problème de son arme à feu, restée dans son holster. Il s'était rendu compte trop tard qu'il s'était fait avoir et le reste s'était passé très vite : elle lui avait asséné un bon coup de crosse en plein sur la tempe et, une clé de bras plus tard, elle lui avait ficelé les mains avec ce qu'elle avait trouvé dans sa poche et avait rapidement terminé de saucissonner son yakuza au sol. Elle lui avait attaché les mains derrière le dos, reliées à ses chevilles. L'homme, face contre terre, avait été complètement immobilisé. Elle avait ensuite retiré un de ses bas et le lui avait fourré dans la bouche.

- "Tu n'as pas intérêt à faire de bruit, beau gosse ..." lui avait-elle murmuré en agitant son arme devant son nez. "Sinon, je reviens ...


Elle avait sursauté quand elle avait entendu les premières détonations résonner dans tout l'entrepôt. Elle était sortie de sa cellule, avait longé les murs en béton, les sens en alerte. Quand elle était arrivée vers le centre de l'entrepôt, la fête était déjà finie. Ou presque.


Comme souvent, tous les hommes s'étaient précipités dans la bagarre et comme souvent, ils gisaient tous sur le sol. Il ne restait qu'un grand gaillard, qui se donnait des allures de militaire américain avec son treillis à camouflage. Elle avait soupiré en pensant : On est en plein cœur de Tokyo, qu'est-ce que cet idiot pense nous faire croire avec cet accoutrement ridicule ?


Seulement ce gaillard avait beau avoir l'air ridicule, il tenait Nobuaki en otage, comme un bouclier humain, une arme à feu placée sur sa tempe.


Elle s'était approchée discrètement à pas de loups et avait alors entendu :

- "Bon, bon, bon. Tu es très fort, je dois le reconnaître ! C'est Sugimoto qui t'a engagé ?"


Ryo restait silencieux. Elle ne pouvait que sentir sa présence car il restait dissimulé quelque part.

- "Je suppose que c'est lui que tu veux ..."

- "Lui et la fille ..." entendit-elle. 


Elle repéra d'où venait sa voix : il devait être dissimulé derrière un des deux piliers centraux. L'hurluberlu en treillis reprit :

- "La fille ne devrait pas tarder ... tu sais, j'attends juste de vérifier que ma marchandise fonctionne bien et je te les donne volontiers tous les deux." dit l'homme en se rapprochant d'une table sur laquelle était posé un ordinateur portable.


Kaori se mordit la lèvre. C'est là que son plan foirait. Quand l’homme se rendrait compte que la puce n’était absolument pas une sauvegarde informatique, il pourrait faire payer le prix fort au jeune homme.


La lumière de l'écran formait un halo bleuté autour de Nobuaki et de son ravisseur qui continua :

- "Je le vendrai très très cher. Je pense même proposer une petite vente aux enchères, je suis sûr que ça pourra monter haut. Je serai enfin riche ! Je pourrais enfin avoir ce que ce salopard de Sugimoto m'a refusé pendant des années !!! Des années de bons et loyaux services à travailler comme un fou, renonçant à mes vacances, à ma vie de famille ... Pour quoi ? Pour quelle récompense ? hein ? Pour donner la succession de son entreprise à cet incompétent ? Ce coureur de jupons ? Ce type volage et sans morale ? Ce type qui ne comprend même pas comment une entreprise fonctionne ? Laissez-moi rire !!!!"

- "Je peux vous donner mes parts, si vous voulez, Docteur Uchida ..."

- "La ferme, toi !"

- "Vous avez raison, Docteur Uchida, je ne suis pas digne de prendre la succession de mon grand-père, ce n'est pas faute de le lui répéter encore et encore ..." poursuivit Nobuaki d'une voix étranglée.

- "Essaie pas de gagner du temps, toi ..."

- "Non, non, je ... vous avez raison ..."


Et puis soudain, elle eut une idée. Derrière elle, se trouvaient quelques vieux bidons. Restant dissimulée dans l'ombre, elle s'en approcha sans faire de bruit : ils étaient vides ...


Pendant ce temps, le Docteur Uchida continuait de parler : 

- "Je suis sûr que tu ne sais même pas de quoi il s'agit, sale gosse de riche prétentieux. Tu ne sais même pas ce que contient cette puce et ce que peut faire cette molécule ..."


Et l'homme emboîta la petite puce dans une sorte de disquette et l'inséra dans le lecteur de l'ordinateur d'une main, tenant toujours Nobuaki en joue. Kaori crispa les poings : si elle avait été à sa place, elle en aurait profité pour se saisir de l'arme et le repousser loin d'elle pour que Ryo puisse tirer mais le jeune homme ne pouvait pas avoir ce genre de réaction ... Il restait figé, tétanisé par la peur. Bon en même temps, il y avait de quoi. La première fois qu'elle avait vu une arme à feu, elle non plus n'avait pas pu bouger pendant un long moment. Même que Ryo avait dû la porter sur son dos ...


Elle perçut un infime mouvement derrière un des poteaux métalliques de l'entrepôt. C'était le moment. Elle se jeta de toutes ses forces sur la pile de bidons qui s'écrasa, provoquant un effroyable vacarme qui fit sursauter le preneur d'otage. A cette seconde précise, elle entendit une détonation et son cœur se figea un instant même si elle avait parfaitement reconnu le son significatif de l'arme qui avait été utilisée.


Un Magnum 357.


Entraînée par son élan, elle perdit l’équilibre et s’affala sur le sol, entre les bidons qui roulaient dans tous les sens.


Elle leva ensuite les yeux : Ryo se tenait debout, droit, inflexible, le bras tendu devant lui, son arme à la main. Il avait atteint son but : l'arme et l'index d'Ushida.


L'homme se tenait la main, gémissant de douleur. Ryo s'approcha de lui, ramassa l'arme qui était tombée à quelques mètres pour la glisser dans sa ceinture et se dirigea vers Kaori. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever au milieu de ces fûts qui n'en finissaient pas de rouler.

- "Bravo, partenaire ! Bien joué la diversion ..."


Elle saisit sa main et il l'attira à lui. Ce doux mouvement lui parut durer une éternité, un peu comme si elle le vivait au ralenti. Quand elle se tint à nouveau sur ses pieds, elle se trouva à nouveau très proche de lui, toute proche ...


Mon Dieu, qu’il est beau quand il est comme ça …


Elle fit semblant d'épousseter sa blouse pour se redonner une contenance et dissimuler le rouge de ses joues qu'elle sentait devenir chaudes en murmurant pour elle-même :

- "Ça sera plus mettable, ça ! J'espère que Sugimoto ne le retiendra pas sur mon salaire. Quoique, c'est diablement efficace. Je commence à mieux comprendre la technique des sœurs Nogami soit dit en passant ..."


Elle tira sur sa jupe pour couvrir un peu plus ses jambes mais elle ne réussit qu'à approfondir son décolleté, qu'elle s'empressa de dissimuler en refermant les boutons restés ouverts. Ryo lui demanda alors en désignant l'homme en treillis kaki qui pleurait comme un bébé en se tenant sa main :

- "Tu n'aurais pas quelque chose pour le ligoter ?"


Elle sortit de sa poche un bout de tissu brun foncé et le tendit. Ryo l'examina puis lui demanda :

- "C'est quoi ce machin ?"

- "Ah, ça ? ... C'est les bas de contention de Monsieur Sugimoto. Ça peut paraître étrange mais c'est super résistant, ces trucs. J'ai ficelé un pas-futé avec ça par là-bas ..." dit-elle en désignant la petite porte ouverte derrière elle. "Combien de fois je t'ai dit de prendre des serre-joints ? C'est vraiment efficace, prend très peu de place, ça ne coûte pas cher ... tu devrais toujours en avoir en réserve dans tes poches ..."

- "Mmmm ... Ouais ... y'en a plus, la boîte est vide ..."

- "Ah oui ? Et tu vas prétendre que tu ne sais pas où se trouve le magasin de bricolage le plus proche ?"

- "Oh, d'habitude, c'est toi qui fais les courses ... moi je sais pas faire ce genre de trucs..."

- "Ohhhh ! tout ça pour me faire culpabiliser de travailler ailleurs qu'avec toi ..."

- " Non, pagzrthztou ! Ce qu'il y a ... ce qu'il y a, sejifzior pohjé knan tufhmzeof la ... tu meuh niantgh, tu sais."


Les cris du Docteur Ushida s'étaient intensifiés et avaient couvert les paroles de Ryo. Elle hurla pour se faire entendre :

- "Tu as dit quoi ? J'entends rien avec l'autre-là, qui pleure comme un bébé ..."


Elle souleva un peu sa blouse et défit l'attache de son dernier bas et le retira rapidement. Elle le tendit à son partenaire qui cria pour couvrir le bruit de fond :

- "Non mais tu fais quoi, là ?"

- "Ah ... Euh ... tiens, prends ça pour le bâillonner ... il me donne mal à la tête à chouiner comme ça."


Ryo roula le délicat tissu et alla l'enfourner dans la bouche du forcené. Immédiatement, le bruit se réduisit à un hurlement étouffé. Kaori soupira, soulagée même si elle sentait encore ses oreilles bourdonner. Elle se tourna vers Ryo :

- "Tu disais quoi ?"

- "Nan, rien ... laisse-tomber. Une journée de merde reste une journée de merde !" Lâcha-t-il avant de regarder sa montre. "Quoique ... Techniquement ..."


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