Lupa

Chapitre 4 : Bestia

8091 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/07/2021 13:03

TW : Violences physiques et sexuelles.


Quand elle rouvrit les yeux, elle était dans une sorte de cave, suspendue par des chaînes métalliques qui lui faisaient saigner les poignets. L’homme qui se tenait devant elle lui souriait. Il était très élégant dans un costume de luxe, sa peau était pale et son aura puissante. Il avait des cheveux bruns et été doté d’yeux bleus.


-         Buongiorno, carina lupa*, lui dit-il avec une voix profonde.


*Bonjour, jolie louve.


Zaira explosa de rire.


-         Tu es un homme mort, Iacopo Bonarata.


Bonarata adressa un immense sourire à Zaira. Elle avait beaucoup entendu parler de lui par Wulfe, mais ne l’avait encore jamais rencontré. C’était un homme qui possédait beaucoup de charme, il avait l’air d’avoir 35 ans et dégageait quelque chose de beau, même si lui-même n’avait pas un visage des plus exceptionnels.


-         Mmh ma jolie, tu ne sais pas depuis combien de temps j’attends ce moment, ronronna-t-il. Rassure-toi, je n’ai pas l’intention de te faire du mal. Tu me serviras simplement d’échange, ajouta-t-il avec le même sourire.

-         D’échange contre quoi ? demanda Zaira par simple curiosité.


Elle savait que Iacopo Bonarata était mort. Il avait vécu pendant plusieurs siècles, était le maître de l’Italie et de tous ses vampires, il était craint et respecté dans le monde entier, mais Charles la trouverait rapidement, et tout aussi radicalement, il le tuerait. Iacopo inspira profondément, comme s’il était sur le point de raconter une longue histoire.


-         Wulfe m’a sous-estimé. Il a toujours cru que votre petite idylle était secrète, mais bien évidemment, j’ai fini par savoir. Je dois le lui accorder, il a été prudent. Je ne l’ai su que lorsqu’il est parti avec Marsilia, et c’était trop tard.

-         Trop tard pour quoi ? questionna-t-elle encore.

Iacopo lui sourit et dévoila ses crocs. 

-         Trop tard pour te kidnapper, petite louve. Wulfe est peut-être parti sans toi, mais il n’a jamais cessé de veiller à ta sécurité. Lorsqu’il est parti, il a jeté une sorte de sort ou de maléfice, je ne saurais le dire, lui seul connaît sa propre magie, sur toute l’Italie. Personne, jamais, n’a été en capacité de me donner des renseignements sur toi, sur où tu étais. Pas même ceux qui étaient au courant. Ils ne pouvaient tout simplement pas parler de toi, et crois moi ma jolie, j’ai essayé de les faire parler. Et puis, tu es partie d’Italie. J’ai su où tu étais à la minute où tu as posé le pied en Amérique. Et j’ai également su que mon plan fonctionnerait à la perfection, quand j’ai appris que Wulfe n’a pas pu résister à te rendre visite. Mais cette visite n’a pas donné ce qu’il espérait, je me trompe ?

-         Je suis prise, répondit-elle sèchement.


Iacopo lui adressa à nouveau un immense sourire.


-         Bien sûr. Mais le résultat est le même pour moi. Wulfe n’a jamais cessé de t’aimer, et il viendra pour toi. Et il restera avec moi, pour que toi, tu puisses repartir où tu le souhaites. Même si je dois avouer que ta compagnie me plaît, dit-il en s’approchant aussi prêt de son visage que possible, inhalant son odeur.


Zaira lui cracha au visage. Il eu un mouvement de recul, souri et s’essuya le visage avec un mouchoir en soie qu’il sorti de la poche de son costume.


-         Tu ne devrais pas m’exciter lupa, je risquerais de ne pas pouvoir résister, chuchota-t-il avec désir.


Bonarata était connu pour avoir une addiction aux louves-garous. Elles l’excitaient, alors il les rendait siennes, les assujettissaient, les rendaient faibles et les détruisaient, mais il les gardait sous sa coupe, se nourrissait de leur sang et les baisaient. La dernière qu’il avait eu avait été tuée lors d’une bagarre peu de temps avant, à ce qu’elle avait entendu. La place était libre, pensa Zaira avec un sentiment d’angoisse dans l’estomac. Ce n’était que maintenant qu’elle se rendit qu’elle était nue, attachées aux chaînes.


-         Crois-tu vraiment que Wulfe acceptera de revenir à tes côtés uniquement parce que tu me détiens ? Notre histoire remonte à un siècle, tu aurais dû te procurer Marsilia, ironisa Zaira.

-         Ne te sous-estime pas chérie, personne n’a jamais compris comment c’était possible, mais Wulfe est amoureux de toi. Et il le sera toujours. Nous autres les vampires somment comme cela, dit-il avec amertume, quand nous aimons, peu importe ce qu’il peut bien se passer et le temps qui passe, c’est pour l’éternité. Même si nous sommes trahis, ajouta-t-il gravement.


Bonarata était toujours amoureux de Marsilia, songea Zaira.


-         Tu crois donc qu’il reviendra vers toi alors que tu m’as kidnappé ? Il te tuera bien plus probablement, avança-t-elle sans en être sûre.


Iacopo sourit à pleines dents.


-         Personne ne peut me tuer, dolcezza.


Zaira lui rendit son sourire.


-         Tu es un idiot, Iacopo. Tu aurais dû faire tes devoirs. Ce n’est pas Wulfe que tu dois craindre, mais quelqu’un de bien plus dangereux.

-         Tu n’as pas entendu la chanson ? Les loups sont ce que je préfère, ronronna-t-il avec excitation.



Charles sursauta alors qu’il senti que Zaira lui avait ouvert leur lien. Elle avait été enlevée, et se trouvait maintenant très loin de lui. Elle était si loin qu’il ne pouvait pas user de leur lien pour savoir exactement où, ni qui l’avait enlevée. Lui et Frère Loup laissèrent la rage ainsi que la terreur monter en eux. Il allait y avoir un carnage. Charles pensa qu’il se détestait de l’avoir laissée partir seule, que c’était sa faute à lui. Après tout, c’était son rôle de la protéger. Et il avait faillit à ses obligations. Mais il devait maintenant la retrouver. Il pourrait s’en vouloir plus tard, l’urgence était de la trouver, et de la ramener à la maison. Il coupa sa gazinière et prit la porte immédiatement, mais une surprise l’attendit lorsqu’il l’ouvrit. Il attrapa Wulfe et le plaqua contre le mur extérieur de sa maison en une prise bien trop facile, comme s’il s’était laissé faire. Mais Charles était également très rapide.


-         C’est Bonarata. Elle est à Milan, lui apprit-il sans autre forme de procès.

-         Comment le sais-tu ? demanda Charles avec une rage plus qu’audible dans sa voix.

-         Je la fais surveiller depuis que je suis parti, et je sais tout ce qui se passe chez Iacopo. Je n’y suis pour rien, se sentit obligé d’ajouter Wulfe, mais c’est pour moi qu’il l’a kidnappée. Il l’a prise en échange, pour que j’y aille, et que j’y reste. Il ne lui fera aucun mal, dit-il sans avoir l’air d’en être certain.


Charles le lâcha rapidement et parti en courant. Il devait aller à leur piste d’atterrissage, où se trouvait le jet privé de la meute.


-         Je viens avec toi, hurla Wulfe déjà bien derrière lui.


Charles s’arrêta.


-         C’est hors de question, et il vaudrait mieux pour toi que je ne te revoie jamais. Tu as de la chance que je n’ai pas le temps de te tuer maintenant.

-         Ne le prends pas comme une insulte, mais tu n’as aucune chance si tu y vas seul. Il ne te laissera pas repartir, et tu ne peux pas tous les affronter seul. Et puis, c’est moi qu’il veut. Il faut que je vienne avec toi.


Charles était sur le point de répondre (ou de le tuer) mais il s’arrêta un quart de seconde pour réfléchir. La première erreur dans ce genre d’affaire, c’était d’arrêter de réfléchir, et de foncer trop tôt. C’était exactement dans ce genre de situation qu’il fallait garder son sang-froid, et réfléchir autant que possible rationnellement. Alors, il réfléchit. Iacopo Bonarata était très puissant, il le savait, et il n’était pas seul. Mais Charles était également très puissant, et à cet instant, particulièrement dangereux. Mais ce qui comptait, c’était que Zaira lui revienne saine et sauve. Wulfe représentait un allié de taille dans ce combat, il était non seulement un vampire, mais également un magicien doublé d’un sorcier. Charles se força à nouveau à penser à la sécurité de Zaira alors qu’il était sur le point de dire non à Wulfe.


-         J’espère pour toi que tu coures vite.

-         Je suis véhiculé, annonça Wulfe.


Ce n’était qu’à cet instant que Charles remarqua la Porsche grise qui était garée dans son allée. Frimeur, pensa-t-il. Il prit le volant, même s’il détestait conduire, et qu’il détestait encore plus ce genre de voiture. Il était hors de question que qui que ce soit d’autre que lui prenne le contrôle de la situation, et encore moins le vampire ex petit-ami de sa compagne. Il n’était qu’à 15 minutes de la piste, mais il y arriva en sept. Ils montèrent dans le jet qui n’était actuellement gardé par personne, et s’envola rapidement. Charles pilotait. Il n’y avait que très peu de choses que Charles ne savait pas faire.


-         Pourquoi Bonarata utilise-t-il ma compagne pour te faire revenir ? demanda Charles une fois qu’ils étaient dans les airs, et qu’il savait qu’il ne pouvait pas lâcher les commandes pour effectuer un meurtre.

-         Il veut que je revienne à ses côtés, maintenant que Marsilia est bien installée. Et il sait que Zaira est importante pour moi.

-         Elle est à moi, ne put s’empêcher de grogner Charles.

-         Vous n’êtes pas encore mariés, fit remarquer Wulfe sans insolence, ce qui était surprenant de sa part.

-         Pas encore, accentua Charles. Elle aurait pu partir avec toi, mais elle ne l’a pas fait, dit-il gravement après avoir prit une inspiration profonde.

-         Elle peut toujours le faire, répondit sincèrement Wulfe. Nous avons plusieurs décennies d’histoire. Tu la connais depuis… 3 jours ?


Cette fois il se montrait insolent.


-         Tu ne sais rien des loups. Ça ne fonctionne pas comme ça, dit sèchement Charles qui était inquiet de la véracité des propos du vampire.

-         Ah, ri Wulfe, touché chantonna-t-il comme un enfant fier de lui. 


Wulfe redevint sérieux au bout de quelques secondes et continua :


-         Pour être honnête, je pense que tu es bien pour elle. Mais pour rester honnête, je sais que je suis mieux pour elle.

-         Ce n’est pas à toi d’en juger, cracha Charles.

-         Oh, elle le sait aussi. Je ne sais pas pourquoi elle a choisi de rester avec toi. Peut-être que j’y suis aller trop fort, et qu’elle a besoin de temps. Mais elle est consciente que tu ne peux pas lui offrir ce que moi je peux lui offrir. Et tu ne peux pas l’aimer comme moi je l’aime.

-         Je ne crois pas en l’amour inconditionnel, dit Charles avec sincérité. Ce n’est pas de l’amour. Les gens qui nous aiment vraiment veulent ce qui est le meilleur pour nous. Ce qui est bon.

-         Et tu es certain que l’aider à mettre de côté toute une part d’elle-même, parce que toi tu juges qu’elle n’est pas bonne, c’est ce qui est le meilleur pour elle ?


Charles voulut répondre mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Il réalisa soudain que le vampire avait peut-être raison.



             Iacopo Bonarata s’approcha à nouveau dangereusement de Zaira avec des yeux excités.


-         Mes renseignements m’ont appris qu’un jet privé avait quitté le Montana il y a quelques instants. On dirait que les renforts arrivent pour toi, dolcezza.


Zaira souri à grandes dents, et senti une vague de soulagement traverser son corps. Charles arrivait. Il n’était plus très loin. Elle ne sentait pas encore leur lien devenir plus fort, mais elle savait que ce n’était plus qu’une question de temps. Il serait bientôt là. Et Bonarata serait bientôt mort.


-         Tu devrais aller profiter de tes dernières heures de vie, dit-elle avec un immense sourire.

-         Trésor… Je vais faire tuer ton loup juste sous tes yeux, lui chuchota-t-il à quelques centimètres de son visage. Le célèbre Charles Cornick, enragé, seul, et faible.


Elle entoura ses jambes ballantes autour de la taille de Iacopo et l’attira violemment vers elle pour lui donner un coup de boule. Il recula, un peu sonné, et très excité. Elle n’avait pas agi intelligemment, pensa-t-elle un peu tard. Il saisit son visage d’une main puissante en enfonçant ses doigts dans ses joues.


-         Une vraie petite coriace, n’est-ce pas ? De celles que je préfère, se languit-il. Je n’ose imaginer le plaisir que je prendrais à te détruire, petite louve. A te voir hurler, chuchota-t-il avec des yeux fous, te voir pleurer, te voir supplier. Te voir me céder. Je m’étais promis de ne pas t’abîmer mais… je peux peut-être jouer un peu. Wulfe ne m’en voudra pas, dit-il avec un air absent, parti dans sa folie d’addict. 


La respiration de Zaira se fit plus rapide, ce qui plaisait beaucoup à Bonarata, qui bien sûr pouvait l’entendre. L’anxiété monta en elle alors que le monstre s’approcha dangereusement de son corps nu.



             Ils arriveraient dans une petite heure, pensa Charles en essayant d’oublier ce que lui avait dit Wulfe. Il pensait jusque là qu’il était la bonne personne pour Zaira. Le bon choix. Mais il n’en était plus si sûr. Il ne voulait pas qu’elle se sente forcée d’être quelqu’un d’autre, ni qu’elle ait à lui cacher ou pire à réprimer une partie de celle qu’elle était pour pouvoir rester avec lui. Elle était au courant que la culpabilité de Charles le rendait malade. Peut-être que le fait qu’elle-même ne ressente pas de culpabilité finirait par la rendre malade, à cause de Charles et de ce qu’il lui renvoyait. Il ne voulait pas cela pour elle. 


-         Temps que tu ne l’épouse pas, elle a le choix, avait lâché Wulfe quelques minutes avant qu’ils n’atterrissent.

-         Elle aura toujours le choix, le corrigea Charles. Et maintenant cesse de t’immiscer dans mon couple pour tes propres intérêts.

-         Les seuls intérêts qui m’intéressent sont les siens. Tu es amoureux, et elle, elle est dans le déni. C’est ton boulot de faire en sorte qu’elle soit heureuse, conclu Wulfe.


Charles senti soudain leur lien bien plus fort. Il saisit où elle était, et s’y dirigeait rapidement. Je suis là, j’arrive, lui avait-il dit à travers leur lien. Il senti un profond soulagement d’avoir retrouvé leur lien. Elle n’était pas morte. Mais soudain, il sentit autre chose. Quelqu’un la touchait. Contre son gré. La rage et la peur de Zaira l’empêcha de respirer pendant quelques instants, puis il accéléra encore.



             Je suis là, j’arrive, venait de lui dire Charles. Zaira ri à pleine voix, ce qui surprit Bonarata qui était en train de s’approprier son corps. Il leva vers elle des yeux interrogateurs.


-         Sei morto, figlio di puttana*, lui cracha-t-elle au visage.

T’es mort, fils de pute*.


La porte qui se tenait au fond de ce que Zaira avait cru être une cave se révéla être la porte d’un garage lorsque Charles, sous sa forme de loup, la défonça. Son loup était roux et particulièrement grand, pesant dans les cent trente kilos facilement, le plus grand loup-garou qu’elle n’avait jamais vu. Sept vampires étaient présents. En l’espace de quelques secondes, Charles mangea la tête du premier en lui sautant dessus sans aucune forme de procès. Le deuxième vint le prendre par les côtes, mais Charles se retourna violemment et l’aplati au sol alors qu’il le faisait redevenir poussière. Zaira hurlait de rire, elle jouissait du spectacle. Elle savait qu’il viendrait pour elle, et elle savait qu’il les tuerait tous. Le loup imposant arracha la tête du troisième qui fonçait sur lui sans aucune difficulté, mais dû se battre quelques secondes avec les deux autres vampires qui étaient arrivés derrière lui. Il prit de l’élan en courant sur le mur parallèle gauche et fit perdre l’appui du quatrième vampire qui se tenait là, lui donna un violent coup de griffe en sautant, lui tranchant la gorge, alors que le cinquième vampire suivait sa danse. Charles se retourna sans prévenir et lui arracha les deux bras. Bonarata envoya le sixième vampire à l’étage, probablement pour chercher de l’aide. Iacopo prit place au milieu de la pièce devant le loup qui se retroussait les babines et grognait à pleine voix. Zaira riait toujours, elle était même excitée. Charles ne laissa pas plus de temps à Bonarata pour se préparer et lui sauta dessus. Zaira aurait pensé que Iacopo se défendrait un peu, mais c’était à quel point Charles était puissant, et à quel point il était plein de rage. Il bondit et ne fit qu’une bouchée du célèbre Iacopo Bonarata. Ce n’était qu’à cet instant que Zaira remarqua que Wulfe était présent, accoudé à la porte défoncée du garage, spectateur de la scène. Quand Charles eut fini, il applaudit.


-         Je dois reconnaître que je t’ai sous-estimé, reconnu Wulfe.


D’ordinaire, un homme ne se changeait pas en loup, puis ne rechangeait pas aussi vite en humain. Le changement demandait beaucoup d’énergie et était particulièrement douloureux. Mais Charles le fit. Il se tenait à présent face à Zaira. Il la défit de ses chaînes et la serra fort dans ses bras lorsqu’elle s’écroula sur lui. Elle inspira profondément son odeur et le laissa l’aider à se calmer et à se recentrer grâce au contact de sa peau chaude.


-         Partez, leur ordonna Wulfe prenant place au milieu du garage en position de combat. Je m’occupe de la suite.


Zaira lui adressa un signe de tête avec un pincement au cœur, et s’en alla avec son compagnon.



             Une fois embarqués dans le jet et une fois seulement qu’ils avaient décoller, Charles prit la parole. Il avait eu besoin de quelques minutes avant de pouvoir se recentrer. Il l’avait récupérée, et avait tué ses ravisseurs, elle était là, avec lui, mais il ignorait si elle allait bien, elle avait refermé le lien qu’elle avait ouvert pour l’avertir de sa disparition, et Charles savait ce que Iacopo Bonarata lui avait fait subir. Nous aurions dû le tuer plus lentement, chuchota Frère Loup, le faire souffrir. Charles était d’accord, mais la rage avait pris le dessus.


-         Comment tu te sens ? avait-il demandé en serrant les dents.


Elle tourna le visage vers lui, même si lui ne pouvait pas la regarder alors qu’il pilotait l’avion. Il sentait qu’elle lui souriait.


-         J’ai hâte de me doucher, lui avait-elle chuchoté.


Il ne savait pas s’il fallait insister, et la pousser à plus lui parler, mais lui en avait besoin. Il devait savoir comment elle allait, comment elle gérait ce qu’il venait de se passer. Ce qu’on lui avait fait subir.


-         Est-ce que ça va ? ajouta-t-il assez maladroitement.


Elle sourit encore avant de répondre :


-         Ça va. Je savais que tu viendrais. J’ai apprécié le spectacle, dit-elle avec amusement. Et, ajouta-t-elle quelques instants plus tard, tu es arrivé vite. Il n’a pas eu le temps d’en faire beaucoup, dit-elle en essayant de le rassurer, il le savait. Je vais bien, continua-t-elle.


Charles savait qu’elle mentait. Il était un loup-garou, et un très vieux loup-garou, d’autant plus capable donc de détecter le mensonge. Il songea cependant qu’elle n’avait pas envie d’en parler, et d’ailleurs il sentit que c’était quelque chose qui lui était déjà arrivé, dans le passé. Il tenta de contenir sa colère ainsi que son inquiétude, et continua de piloter l’avion.


-         La prochaine fois je t’accompagnerais acheter du vin, conclu-t-il.


Elle rit, mais elle acquiesça.


-         Je suis désolée, pour ton pick-up, dit-elle doucement.


Charles ne savait pas ce qu’il en était advenu, mais il devina donc qu’elle avait été accidentée avant d’être enlevée, et que son pick-up était sans doute mort à l’heure qu’il était. Il l’avait depuis longtemps, mais il ne s’attachait pas au matériel. En vérité, il ne s’attachait à rien, ni à personne. Sauf à son père, son frère, et elle. Elle était désormais tout ce qui importait. Il se sentait mal qu’elle ait éprouvé le besoin de s’excuser de l’état de sa voiture alors qu’elle avait kidnappée et violée, comme si une voiture avait la moindre importance. 


-         Ne dis pas de bêtises, répliqua-t-il alors plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. La seule chose qui compte c’est toi, ajouta-t-il en se reprenant. Tu pourras choisir notre nouvelle voiture, dit-il avec un soupçon d’amusement dans la voix.

-         Mmh, ronronna-t-elle. Que dirais-tu d’un gros 4x4 Range Rover ?

-         Ça te plairait ? demanda-t-il gaiment.


Il avait aimé l’entendre prononcer « 4x4 » et « Range Rover » dans la même phrase, son accent italien avait roulé les r de la plus élégante façon possible. Cela l’avait un peu détendu.


-         Oui, chuchota-t-elle.

-         Alors va pour le gros 4x4, conclu-t-il.



La voiture de Bran était garée dans l’allée de Charles lorsqu’ils arrivèrent chez lui. Ils étaient rentrés à pied de leur piste d’atterrissage, et Charles avait insisté pour porter Zaira. Elle s’y était opposée, dominante comme elle l’était, mais elle avait fini par céder. Charles obtenait toujours ce qu’il voulait. Charles songea alors qu’il aurait dû prévenir son père de ce qu’il se passait, mais il n’en avait pas eu le temps. A vrai dire, il n’y avait même pas pensé une seule seconde. En effet, tout ce qui comptait, c’était elle. Le reste n’avait guère plus d’importance. Le père de Charles était assis sur son canapé et leva des yeux inquiets et un peu en colère vers eux lorsqu’ils passèrent la porte.


-         Où étais-tu ? demanda sèchement Bran sans se lever.

-         Va te doucher, dit Charles à Zaira, sentant que c’était tout ce qu’elle souhaitait.


Et il le voulait aussi. Il pouvait sentir sur elle l’odeur du vampire. Elle parti alors en direction de la salle de bain après que Charles eu déposé un baiser sur ses lèvres. Il prit ensuite place sur le canapé.


-         Zaira a été enlevée, apprit Charles à Bran.

-         Qui ? demanda son père soudain moins en colère, et bien plus inquiet.

-         Iacopo Bonarata. Elle était partie acheter du vin, et une voiture lui est rentrée dedans. Ils l’ont emmenée dans les airs, et nous maintenons encore notre lien fermé. Elle l’a ouvert mais elle était déjà trop loin pour que je sache où elle était. Mais quand je suis sorti pour aller la chercher, Wulfe, des Tri-Cities, m’a dit qui la détenait.

-         Que faisait Wulfe ici ? questionna Bran.

-         Il est venu la nuit dernière. Il est… Zaira a eu une histoire avec lui, il y a un siècle. Quand il a appris qu’elle était en Amérique, il a voulu la voir. Il n’est pas resté longtemps, Zaira l’a renvoyé chez lui, dit-il fièrement.

-         Pourquoi Bonarata l’a-t-il kidnappée ? demanda Bran même s’il commençait à comprendre.

-         Pour récupérer Wulfe, apparemment. Il pensait qu’il était toujours amoureux de Zaira, et qu’en la proposant en échange, Wulfe accepterait de revenir en Italie avec lui. Wulfe m’a accompagné, mais c’est moi que Iacopo a trouvé.

-         Que s’est-t-il passé ?

-         Je l’ai tué, répondit Charles.


Bran ne répondit rien pendant quelques secondes et regarda son fils gravement. Charles savait que tuer le maître des vampires d’Italie n’était pas une bonne chose. Cela était comme déclarer une guerre entre la meute de son père, voire tous les loups-garous, contre tous les vampires. Bonarata était craint mais il était également respecté.


-         Merde, finit par chuchoter Bran.


Charles était conscient que son père savait qu’il n’avait pas eu d’autre choix. Certes, il aurait été plus avisé de ne pas déclarer une guerre ouverte à tous les vampires. Mais pour aucune raison au monde il n’aurait laissé la vie sauve au monstre qui avait kidnappé sa compagne sur son propre territoire, l’avait attachée, humiliée, et violée. Pas même si cela signifiait qu’il déclarait une guerre mondiale.


-         Tu te rends compte de ce que ça signifie, n’est-ce pas ? amena Bran doucement.

-         Oui, répondit Charles.

-         On ne peut pas se le permettre Charles, ajouta Bran. Je vais annoncer au monde entier que les loups-garous existent. Il ne peut pas y avoir de guerre entre vampires et loups maintenant, dit-il gravement.

-         J’en suis conscient, répliqua Charles tout aussi sérieusement. J’en prendrais l’entière responsabilité, tu n’auras pas à t’en mêler, ni la meute.


Bran ri doucement.


-         Ne dis pas n’importe quoi. Tu es mon fils. Quiconque est en guerre avec mon fils est en guerre avec moi. Disons simplement que c’est très mauvais pour les affaires, il va donc falloir régler ça au plus vite. J’imagine que tu ne comptes pas t’excuser auprès de moi ? demanda le Marrok.

-         Non, répondit Charles.

-         Bien, acquiesça Bran. La prochaine fois que ta compagne se fait kidnapper, essaye de me prévenir. Et, ajouta-t-il alors qu’il s’était levé pour s’en aller, fait attention à ce vampire. La réputation de Wulfe n’est plus à faire. S’il veut ta femme, il reviendra pour elle.

-         Il n’a qu’à essayer, répliqua Charles.


Bran sourit.


-         Tu es amoureux mon fils. J’en suis heureux pour toi, ajouta-t-il.


Il regarda son fils quelques instants avant de demander :


-         Que me caches-tu ?


Charles refusait de parler à son père de l’épisode cauchemar ou folie que Zaira avait eu la veille. Cela lui trottait dans la tête depuis, mais il savait que s’il en parlait à son père, il lui dirait qu’il allait falloir la tuer bientôt, et ce n’était pas une option. Il ne le laisserait pas faire, même si cela signifiait qu’il devrait combattre son propre père.


-         Rien que tu as besoin de savoir maintenant, répliqua Charles sans mentir.


Le Marrok faisait confiance à son fils, Charles le savait, ainsi il parti sans plus de cérémonie, même si Charles savait que son père était inquiet. Il l’était aussi. 



             Zaira se douchait encore quand le Marrok était parti. Elle sentait que Charles se tenait devant la porte fermée de la salle de bain depuis un moment, ne sachant pas s’il pouvait se permettre d’entrer ou non. Elle avait maintenu leur lien ouvert quand Iacopo Bonarata l’avait touchée contre son gré, parce qu’elle savait qu’il le fallait pour que Charles soit en capacité de la localiser. Et Seigneur il l’avait fait, pensa-t-elle avec un sourire alors que l’eau coulait sur son visage. Elle n’avait pas douté de lui une seule seconde. Dès l’instant où elle avait compris qu’elle s’était faite enlever, elle avait eu confiance. En réalité, maintenant qu’elle y réfléchissait, elle n’avait même pas vraiment eu peur. Charles n’était pas le genre d’homme qui laissait place au doute, quelque doute que ce soit d’ailleurs. Charles était un homme de certitude. Il y avait cette énergie chez lui, cette aura qui était profondément ancrée dans le présent. Il était là. Il était fort. Il l’aimait. Il la protégeait. Il combattrait. Il n’y avait de doute sur rien. Il les tuerait tous. Elle ne le connaissait que depuis très peu de temps, et pourtant elle savait tout cela. Il était le genre d’homme dont on ne pouvait pas rater la présence. C’était cet homme fort et stable, infaillible, présent, ancré sur Terre, sûr et serein. Puissant, pensa-t-elle en commençant à être excitée. Elle n’avait jamais connu une telle stabilité de toute sa vie.


-         Tu peux entrer, avait-elle dit à la porte.


La poignée se baissa et Charles apparut. Il se tenait droit devant la douche, il la regardait dans les yeux. Elle savait qu’il ne savait pas quoi faire, elle commençait à le connaître un peu. Il n’était pas vraiment doué avec les gens, et encore moins lorsqu’il y avait des difficultés. Il réglait les problèmes physiquement, mais mentalement c’était une autre paire de manche. Il était démuni, et inquiet. Elle lui sourit.


-         Tu peux aussi entrer dans la douche si tu veux, avait-elle ajouté.


Il resta planté là à la regarder. Elle songea qu’il avait peur de mal faire, peur de faire quelque chose qui lui aurait fait du mal, mais il ne le pouvait pas. Zaira ne se sentait pas bien, mais elle ne se sentait pas affreusement mal non plus. Elle avait été salie, mais elle se lavait. Elle était une femme très, très âgée. Ce n’était pas la première fois que ce genre de chose lui arrivait. Elle savait qu’elle aurait dû être abattue, qu’elle aurait dû se sentir affreusement mal, pleurer peut-être, ne pas vouloir être touchée pendant des mois et faire des cauchemars de ce qu’elle avait vécu. Mais elle n’était pas comme cela. Elle ignorait si c’était elle, sa dominance, sa louve, ou bien une quelconque folie. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’allait pas mal, et qu’elle avait envie de partager un peu de tendresse avec son compagnon.


-         Je veux que tu viennes, avait-elle alors corrigé.


Charles s’était alors déshabillé et était entré dans la douche avec elle. Elle s’était blottie dans ses bras lorsqu’elle comprit qu’il ne comptait pas faire le premier pas vers elle, et il l’avait serrée très fort. Elle songea qu’il en avait autant besoin qu’elle. Sentir le contact de sa peau contre la sienne était le seul antibiotique dont elle avait besoin. Il lui permettait de recentrer sa louve, de la recentrer elle, et de faire plus de place dans son esprit. Ce n’était pas quelque chose que les humains pouvaient comprendre. C’était surnaturel. Il la serra pendant quelques minutes alors que le jet de la douche leur coulait dessus quand elle releva le menton vers lui, et le regarda dans les yeux.


-         Embrasse-moi, chuchota-t-elle.


Il baissa la tête, saisi son visage d’une main forte et laissa sa langue parler pour lui alors qu’il lui donnait un des plus doux baisers qu’elle n’avait jamais reçus. Pendant plusieurs minutes ils restèrent ainsi, sous la douche, à s’embrasser langoureusement, doucement et incroyablement tendrement. Elle finit par sentir le sexe dur et gonflé de Charles contre son ventre, et sachant qu’il ne ferait rien, elle grimpa sur lui en enroulant ses jambes autour de sa taille, et alors qu’elle initiait le rapport, Charles lui fit l’amour le plus tendrement, et le plus amoureusement qu’on ne le lui avait jamais fait.



             Ils avaient mangé le repas que Charles avait commencé à préparer avant que tout ne parte en vrille puis ils étaient allés se coucher. L’ambiance s’était allégée depuis qu’ils avaient fait l’amour, ils en avaient eu tous les deux besoin. Zaira n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps avant de s’endormir. Avant, elle pouvait tourner pendant des heures avant de trouver le sommeil, inquiète du lendemain ou bien frustrée de devoir contenir sa dominance, ou encore en combat avec sa louve pour la contenir alors que tout ce qu’elle voulait c’était exploser. Mais depuis qu’elle avait rencontré Charles, elle s’endormait paisiblement. Elle savait qu’il était là, de toute façon, et qu’elle n’avait plus besoin de se cacher. Il était plus dominant qu’elle, et c’était un soulagement pour elle ainsi que pour sa louve.

             


             Zaira était à Milan, c’était l’année 1901. L’Italie était dirigée par Giovanni Giolitti et elle commençait sa « Belle Epoque ». Elle travaillait depuis quelques petits mois dans ce cabaret de luxe, et gagnait relativement bien sa vie. Ce travail lui permettait d’apporter un minimum de protection à son frère dont elle avait la garde depuis que leurs parents étaient décédés, longtemps auparavant. Et puis elle adorait danser et provoquer chez les hommes des désirs qu’ils ne pourraient jamais assouvir. Le cabaret était un endroit magnifique, baigné dans une lumière tamisée rouge, les tables étaient disposées en rond, et au milieu se trouvait un long rideau rouge qui cachait la scène sur laquelle elle dansait souvent. Elle avait fini son spectacle, il était une heure du matin, et aimait se pavaner ensuite au bar. Il y avait souvent des hommes très riches et très puissants, c’étaient ceux qu’elle préférait faire languir. Son patron, Antonio, un homme riche et qu’elle appréciait plutôt, lui avait chuchoté à l’oreille alors qu’elle buvait du vin qu’un homme puissant voulait qu’elle danse pour lui. Cela arrivait parfois. Le cabaret regorgeait de pièces à l’arrière-plan protégées par de longs rideaux rouges en velours, et les filles qui étaient demandées par des hommes réputés dansaient pour eux seuls. Certaines acceptaient parfois de coucher avec pour beaucoup plus d’argent, ce n’était pas le cas de Zaira. « Il fait parti du Conseil des Ministres » lui avait dit Antonio. Zaira avait donc accepté, il s’agissait d’un des hommes qui dirigeaient son pays. L’homme en question n’avait pas été nommé, mais elle pouvait sentir qu’il était influent, son aura ne mentait pas. Elle l’avait pris par la main quand son patron lui avait montré de qui il s’agissait, et l’avait emmené dans une de ses pièces reculées. Elle installa l’homme confortablement sur le canapé rouge et elle dansa pour lui. Il était très excité, ce qui plaisait à Zaira. Elle n’avait jamais peur, elle savait qu’au besoin elle pourrait largement se défendre. Au fond, il lui semblait que c’était ce qu’elle préférait. Les hommes s’autorisaient à penser qu’ils pouvaient la contrôler, qu’ils pourraient la payer, ou qu’ils pourraient l’abuser si elle refusait d’assouvir les désirs qu’elle faisait naître en eux, mais c’était toujours elle qui les dominait. Lorsqu’elle eu finit de danser, l’homme se leva du canapé et s’approcha d’elle. Elle souriait. Ce qu’elle préférait, c’était quand ils en voulaient plus, et ce qu’elle aimait encore plus, c’était quand elle avait légalement le droit de leur foutre une râclée. Lui, il en voulait beaucoup plus. Il la regardait avec des yeux excités quand il chuchota à son oreille :


-         So cosa sei tu, bestia*.

*Je sais ce que tu es, monstre.

Zaira cessa de sourire, mais ne laissa pas la panique la gagner.


-         Tu vas faire ce que je te dirais de faire, dit-il avec des yeux fous alors qu’il sorti un revolver de son dos et le lui mit sur la tempe. Les balles sont en argent, ajouta-t-il avec un grand sourire. Si tu refuses, tout le monde saura ce que toi et ton frère vous êtes. Et ne penses même pas à me tuer, tout le monde sait où je suis, et avec qui. Je suis quelqu’un d’important tesoro*, il y aura une enquête, et je ne crois pas que ce soit ce que ton frère et toi vouliez.


*Chérie.


Zaira serra les mâchoires tellement fort qu’elle se faisait mal, fixant son agresseur dans les yeux alors qu’il lui empoigna les cheveux de sa main libre et la balança sur le canapé. La louve en elle hurlait, mais elle demeura muette. Elle pensait à son frère. L’homme lui donna un coup de poing en plein visage avant de l’empoigner et de l’embrasser de force, puis il lui cracha au visage.


-         Monstre, cracha-t-il encore.


Zaira fut réveillée par le poids assommant d’un corps lourd sur le sien, elle se débattit un instant avant de réaliser qu’elle était dans son lit, et que Charles lui hurlait dessus en lui empoignant les poignets. C’est à cet instant qu’elle réalisa qu’elle avait dans la main le Beretta chargé qu’il lui avait donné. Elle le lâcha et se rendit compte que son visage était mouillé. Charles lâcha ses poignets en voyant qu’elle s’était réveillée mais resta assit sur elle. Elle lui raconta le rêve qu’elle avait fait.


-         Est-ce vraiment arrivé ?

-         En partie, avait-elle répondu. C’est le soir où j’ai rencontré Wulfe.


En réalité, Wulfe faisait parti du public ce soir-là. Elle l’avait bien sûr repéré, parce qu’un vampire ça sent fort pour les loups-garous. Elle n’avait pas voulu chercher les embrouilles alors qu’elle était sans meute, et étant donné qu’il n’était pas venu lui parler, elle l’avait surveillé toute la soirée mais n’était pas allée vers lui. Elle se disait qu’il ne devait pas savoir ce qu’était un loup-garou, Wulfe avait une apparence de jeune homme. Il pouvait très bien ignorer l’existence de son espèce, et simplement trouver qu’elle avait une drôle d’odeur. Mais lorsque l’homme l’avait balancée sur le canapé, il avait fait son entrée par le rideau de velours. L’homme était dos à lui et ne l’avait pas entendu, les vampires étaient doués pour se faire très discrets s’ils le souhaitent. Elle, elle l’avait vu. Il avait attrapé l’homme politique par la nuque et l’avait mis à genoux face à Zaira, s’était accroupi à son niveau, et lui avait chuchoté tout en fixant Zaira qu’il allait partir du cabaret sur le champ, rentrer chez lui, qu’il allait tuer sa propre femme ainsi que sa fille, qu’il allait ensuite se couper le sexe et qu’il s’assiérait et ne ferait plus rien que de se vider de son sang, attendant sa mort à côté du cadavre des femmes de sa vie. Zaira avait senti la magie dans les mots que Wulfe déversaient sur son agresseur. Le lendemain matin tout le monde parlait de cet homme politique qui avait perdu la tête, tué sa fille et sa femme, et s’était vidé de son sang sur leurs cadavres.


-         Pourquoi est-ce que je tenais le flingue ? demanda Zaira à Charles.


Il la regarda gravement, inquiet.


-         Je me suis réveillé quand je t’ai entendue le saisir sur la table de nuit, tu l’as chargé d’un doigt et tu l’as mis sur ta tempe alors que tu pleurais. Si je n’étais pas intervenu, tu aurais tiré. Ton doigt était en train de presser la détente, lui apprit-il à bout de souffle.


Zaira reprit son souffle doucement. Elle ne trouvait rien à dire. Elle n’avait jamais été somnambule avant, et surtout elle n’avait jamais eu ce genre de comportement. Cela ne lui ressemblait pas, ni à elle, ni à sa louve. Charles, toujours assit sur elle, était visiblement tout aussi perdu.


-         Eh bien, finit-il par dire avec une voix qu’il forçait à être moins grave, je veux bien te trouver un doudou, mais en tout cas les armes au lit c’est fini. 


J'espère que cet avant dernier chapitre vous aura plu !!! Dites le moi dans les commentaires, j'adore savoir ce que vous en pensez ! Vous pouvez également voter pour ce chapitre et pour cette fic :) A très vite !


Liv Stivrig


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