The Legend of Zelda : Le dernier Cataclysme

Chapitre 5 : L'attaque

2291 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/11/2023 15:19

Link n’avait pas une seconde à perdre. Après avoir enfourché Carotte, il partit au galop vers le nord, direction Toal. L’examen pouvait bien attendre, ses proches étaient en danger de mort ! Aller jusque Toal au trot lui avait pris au moins 8 heures. Il espérait donc pouvoir arriver avant le lendemain matin au galop. La nuit était tombée et la jument commençait à fatiguer, mais il ne pouvait pas faire de halte, pas avec cette menace qui planait peut-être à quelques kilomètres de lui.

 


Marine c’était endormi le cœur lourd, attristé par le départ de son amie d’enfance. Elle allait beaucoup s’ennuyer sans lui. Et déjà là elle avait du mal à trouver le sommeil. Chaque fois qu’elle s’endormait, Marine faisait des rêves si étranges que ça la réveillait en sursaut au bout d’une heure à peine. Mais là, son rêve était vraiment anormal : il était très lumineux et bruyant. Elle mit plusieurs minutes à comprendre qu’elle était bien réveillée et que quelque chose n’allait pas dehors. Elle se leva et jeta un coup d’œil à la fenêtre et aperçut des drôles de forme au loin… Et ces formes ressemblaient à des monstres armés ! Prenant peur, elle partit réveiller son père.

 


Link était enfin proche du village. Plus il se rapprochait, plus l’angoisse lui tordait le ventre. Quant à Carotte, elle donnait tout pour maintenir son galop, mais elle était sérieusement épuisée. Quel animal fidèle. Il revoyait maintenant les collines de son village, ces collines qu’il avait arpentées et qu’il connaissait par cœur, son chez lui. Comme pour Adeya, il sentait quelque chose d’anormal. Mais comme il faisait nuit, ce qui lui faisait peur n’était pas le silence, mais bien l’agitation qu’il entendait. Des lumières étaient allumées et il entendait des cris. Aucun doute, les bokoblins étaient passés à l’action. Mais Link n’était pas arrivé trop tard, les cris qu’il avait entendus étaient humain, les habitants étaient donc toujours en vie et lui était armée. Prenant son courage à deux mains, Link dégaina son épée et son bouclier. A cheval, il avait l’avantage sur ses ennemies. Il s’engouffrait enfin dans le village. Quelques maisons brûlaient, et il voyait des habitants au loin courir vers le pont du village. Ce pont était proche du vieux moulin, il traversait la rivière Hylia et menait vers la Grande Plaine d’Hyrule. C’était donc là que fuyais les villageois ! Pas bête, s’ils se dispersaient dans la Plaine, les monstres auraient du mal à les attraper. C’était là que Link devait se rendre.

Arriver dans une des rues du village, Link trouva un groupe de deux bokoblins isolé. Il les chargea. Les deux monstres, armés d’arme de corps à corps très courte, prirent peur. Link décapita le premier en passant et le second fut piétiné à mort par Carotte. C’était définitif, à cheval et avec ses talents, il pourrait peut-être les arrêter. Puis il continua son chemin jusqu’à la place centrale, toujours en tuant des groupes de monstres qui passaient sur son chemin. De la place, il avait enfin vu sur le pont. Et là-bas, la situation était critique. Les bokoblins étaient nombreux et bien armés. Et surtout, au centre se trouvait un monstre plus massif que les autres : un chef boko armé d’un énorme gourdin. Devant le chef, se dressait un autre guerrier. C’était Orco ! Il risquait de se faire tuer ! Link engagea Carotte au grand galop. Mais le groupe de bokoblins l’avait repéré, il n’avait plus l’avantage de la surprise. Tant pis il lui fallait quand même foncer dans le tas s’il voulait sauver Orco, cet homme qui en héros couvrait le pont pour que les habitants fuient et avait engagé le combat face au colosse qui se tenait devant lui.

 


Orco était face à son destin. Ils restaient quelques habitants qui n’avaient pas encore fui. Et lui avait déjà vaincu beaucoup de monstres. Les corps d’une demi-douzaine de bokoblins en témoignaient. Maintenant, leur chef se présentait à lui. Qu’il en soit ainsi, lui et son harpon, qui était son arme favorite allaient leur faire mordre la poussière. Le chef était énorme, au moins l’équivalent de trois bokoblins en hauteur, et deux en largeur. Il était gras et bedonnant, mais loin d’être maladroit, et la gigantesque corne au sommet de sa tête pourrait bien le faucher. Celui-ci engagea le combat avec un premier coup horizontal de son gourdin, obligeant Orco à reculer. Il ne devait pas laisser ce monstre gagner du terrain. Il le chargea, harpon bien en main et lui donna un coup d’estoc. Malgré sa rapidité le chef boko ne bougea pas d’un poil et se mit en position pour arrêter l’attaque. Le harpon vint s’enfoncer avec force dans le gourdin qui ne cassa pas. Le monstre, lui recula juste de quelques pas à cause du choc. Le harpon c’était bloquer dans le gourdin. Orco tira de toutes ses forces, mais rien n’y faisait. Le chef boko avait repris ses esprits et avait l’intention de lancer son gourdin à sa droite. Orco, toujours proche du monstre au moment de l’action, fut projeté violemment à la rampe du pont, à moitié sonné. Le vieux maître d’armes allait être battu d’un instant à l’autre, il le savait. Mais derrière le monstre, il aperçut Link ! Il était revenu. C’était le dernier espoir du village et il allait charger bêtement dans la masse de bokoblins ! Il risquait de se faire tuer !

 


« - Link ! »

Orco cria son nom. Et il était sur le point de perdre. Link devait urgemment passer le barrage. Et il en n’était plus très loin, plus que deux mètres, un mètre… La charge à cheval de Link détruisit la première ligne. Le jeune homme se dit que finalement, les bokoblins étaient primitif et peu organisés. Mais ce qu’il ne vit pas, c’était l’archer embusqué au coin du mur. Le monstre tira sa flèche qui se logea dans la tête de Carotte. La jument s’écroula, elle était morte sur le coup. Et Link tomba du cheval, fit plusieurs culbutes et ne put se réceptionner correctement. Il était face contre terre, encerclé par au moins cinq monstres, et assistait, impuissant, à la mise à mort d’Orco. Le chef boko pris son élan, baissa la tête et fonça sur Orco, qui fut embroché par la corne du monstre. Ensuite, le monstre prit le corps inanimé du vieux maître d’armes et le jeta quelques mètres plus loin. Il arracha enfin le harpon de son gourdin et le planta dans la jambe d’Orco qui poussa un dernier hurlement. C’était fini. Le dernier défenseur du pont était mort, et Link pensait qu’il allait le rejoindre dans plus très longtemps.

Non, ça ne pouvait se finir ainsi, Link avait toujours son épée en main, et n’avait pas perdu espoir. Dans son cœur, la détermination et le courage ne cessèrent de croître en lui ! Puis soudainement, une forte lumière couleur d’or s’échappa de sa main. Sur celle-ci brillait une Triforce. Link se leva et mit son épée en garde. Les bokoblins se précipitèrent sur lui. Ils y en avaient cinq, chacun à des positions différentes. Link testa alors une toute nouvelle attaque qu’il avait imaginé enfant, mais jamais mit en pratique : une attaque circulaire. Il concentra sa force dans son bras et trancha les cinq monstres presque en même temps. La Triforce à sa main cessa de briller aussi soudainement qu’elle était apparue.

La voie était enfin libre. « J’ai triomphé, mais un peu trop tard » pensa Link. Il sentait en lui un désir de vengeance monter en lui à chaque seconde. L’archer qui avait tué Carotte était encore en vie. Ce sera donc lui sa prochaine victime. Link se rua à la vitesse de l’éclair sur lui. Le bokoblin archers encocha une flèche qui vint s’écraser sur le bouclier de Link, puis la seconde d’après, le guerrier l’embrocha avec son épée. Un de moins. Il ne restait que le chef. Le colosse avait remarqué Link avec toute la lumière dégagée par la Triforce. Il s’était tourné et voyait en face de lui une potentielle menace. Link le chargea. Le chef boko répliqua par un coup latéral de gourdin dans sa direction. Link esquiva au dernier moment. Puis bien sur ses appuis, il donna à son tour un coup vertical qui trancha le monstre et le tua sur le coup. La bête s’écroula. Link avait triomphé, le soleil se levait, et les rares monstres encore en vie s’enfuyaient à toutes jambes.

 

 

 Les villageois, qui pour la plupart étaient restés près du pont et avaient vu Link se battre, retournèrent vers lui pour l’assister. L’adrénaline était retombée et le sauveur de Toal tenait à peine debout. Ce fut Marine, qui en première vint aider Link. Elle aussi ne paraissait pas de bonne humeur, très attristée par la mort d’Orco et la destruction de Toal.

« - Tu es venu nous sauver, tu es toujours en vie ! »

Ensemble, les deux amis partirent vers Orco. Celui-ci avait bien quitté ce monde. Il ne respirait plus et était mort avant d’avoir vu le village sauvé. Link sentit les larmes lui monter aux yeux et essaya de réprimer un sanglot. Mais il était fatigué et surtout anéanti par la mort de sa deuxième figure paternelle. Cet homme avait été son père adoptif en plus d’être son maître d’armes, et il avait vécu presque 10 ans avec lui comme seul parent. Le voir ainsi mutilé lui fendait le cœur. Et maintenant Link regretta amèrement de ne pas être resté plus longtemps à Toal. « Personne n’aurait péri si j’avais été là quand il le fallait » pensa-t-il.

« - Mais pourquoi êtes-vous tous réveillés en pleine nuit ? Vous avez vu les monstres arriver ?

-  Je n’arrivais pas à dormir. J’ai donc entendu les monstres, et prenant peur, je suis allé réveiller mon père qui a lui-même réveillé tout le village. Moi, j’ai foncé jusqu’à la maison d’Orco pour lui dire de partir, mais il a préféré prendre les armes contre l’envahisseur. Sans lui, personne à Toal aurait survécu. »

Tous les villageois étaient enfin retournés dans le village. Orco n’était bien sûr pas la seule victime. Et pour éviter une épidémie à cause des cadavres en décomposition, les corps des victimes furent incinérés. Ensuite, les villageois se réunirent en cette fraîche matinée pour parler de la marche à suivre. C’était le maire de Toal, un homme du nom de Dotour, qui présidait cette assemblée. Il donna d’abord la parole à Link qui résuma son petit voyage jusque Adeya.

« - Cela veut donc dire que les monstres n’étaient pas à leur premier coup d’essai, dit un fermier.

 - Et aussi que Link et Orco sont plus efficaces qu’une brigade anti-monstre. 

-  Cela veut surtout dire que quelqu’un doit informer le Roi de la situation, dit Dotour. 

- Je me porte volontaire pour y aller sur-le-champ ! » cria Link.

- Il est vrai que tu es le mieux placé, tu es le seul témoin pour Adeya, et surtout, cette mystérieuse lumière d’or qui s’est matérialisée à ton bras… Tout cela est vraiment étrange, lui répondit le maire.

- Vous oubliez un détail ! répondit l’un des fermiers. Toutes nos bêtes ont fui, ou ont été tuées. Link va donc devoir faire tout le chemin à pied.

-  Ou alors je peux me rendre à pied au ranch Lon-Lon et prendre un cheval pour aller jusque Bourg Hyrule. Toute façon rien ne m’arrêtera. Je vais partir quoi qu’il se passe. C’est ma mission, j’ai une promesse envers quelqu’un à tenir.

-  Je pense que le jeune Link est le plus déterminé à partir. Laissons-le accomplir cette mission, il est digne de confiance » dit Dotour, clôturant ainsi le débat.

C’est ainsi que Link prit un nouveau départ. Il ne dormit qu’une heure, prépara à nouveau ses affaires, et partit, en espérant ne pas être de retour à Toal de sitôt. Il aimait toujours son village, mais la mort de son père adoptif avait rouvert une vielle blessure en lui. Et il était presque heureux : pour la première fois de sa vie, il allait traverser la Grande Plaine d’Hyrule. C’est comme si ce lieu l’appelait, il s’en sentait irrémédiablement attiré. Il commença donc à tracer sa route sans un regard en arrière.

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