Je t'attendrai
Chapitre vingt-sixième,
Après s’être rincé les cheveux, la jeune femme les essora et tourna le robinet pour arrêter l’eau. Elle s’empara d’un petit morceau de tissu et se sécha la chevelure avec soin et précaution. Ensuite, elle attrapa une nouvelle serviette blanche et s’enveloppa dedans avant de sortir de la douche, prudente. Elle s’essuya les pieds sur le tapis de douche, puis s’avança jusqu’au grand miroir accroché au-dessus du lavabo.
Elle entreprit de se sécher, quand elle croisa son reflet dans le miroir. Elle dévisagea quelques secondes l’image que lui offrait le grand bout de verre. Ses yeux sombres n’étaient plus cernés, elle n’avait plus aucune trace de blessure sur son visage et ses cheveux bleus étaient maintenant coupés en un audacieux carré droit. Outre ce fait, elle n’avait pas particulièrement changé, du moins, physiquement. Mais pour une raison qui lui échappait, elle ne se reconnaissait pas. Ou plutôt, si, elle se trouvait enfin dans ce reflet qui était le sien. Estel se passa une main sur le visage. Elle avait bien changé, depuis sa rencontre avec Elena. Elle s’était trouvée.
La jeune femme laissa tomber sa serviette sur le sol et s’examina dans la glace. Elle se tourna et contempla la cicatrice qui ornait maintenant son dos. Elle ne pouvait s’empêcher de la caresser, du bout des doigts, pour autant qu’elle parvenait à l’atteindre. Cette plaie semblait illustrer la mort de celle qu’elle avait été. Elle semblait incarner sa résurrection... sa Renaissance.
Estel sursauta quand on vint taper à la porte de la salle de bain.
Tu es prête, Estel ? S’enquit une voix calme qu’elle reconnut comme étant celle de Robin.
Presque. J’arrive dans dix minutes !
La jeune femme, rappelée à l’ordre, s’empara d’une brosse et entreprit de se coiffer. Aujourd’hui, elles avaient passé leur journée entre filles. Robin, Nami, Elena et elle-même s’étaient rendues dans le quartier commerçant de la ville dans laquelle les Mugiwara venaient d’accoster, pour profiter de ces moments de tranquillité. Visites, shopping, massages, sources chaudes, restaurants, bars dansant, concours en tout genre et même combats de rues : elles avaient tout expérimenté. Elena et Nami avaient d’ailleurs craqué au moment où elles avaient aperçu cette sorte de moto à trois roues alignées alimentée par un étrange système de propulsion. Elena avait supplié le vendeur de la laisser essayer, mais avait fini par s’écraser contre un mur. Nami, qui avait vu en cet appareil une similarité avec le Waver qu’elle avait obtenu à Skypea, n’avait quant à elle pas demandé la permission, et avait fauché l’appareil, faisant honneur à sa réputation de voleuse. Ainsi, elle avait pu sauver Elena des griffes du vendeur qui voulait la forcer à payer les réparations. Estel et Robin, quant à elles, avaient dû faire appel au pouvoir du fruit du démon de cette dernière pour les rattraper et échapper au vendeur. Estel ne put s’empêcher de glousser à ce souvenir. Il s’agissait sûrement là de l’une des scènes les plus comiques qu’elle avait eut l’occasion de vivre.
Ensuite, il y a près de deux heures, les quatre filles étaient retournées sur le bateau. Elles s’étaient tout d’abord installées autour de leur table attitrée, sur la pelouse du premier étage, et avaient ri de leurs exploits en prenant le thé. Puis, il avait été décidé que ce soir, l’équipage tout entier se rendrait en ville pour fêter, manger et se saouler sans limite. Estel avait même cru comprendre que Zoro et Elena avaient pour projet de passer la nuit ailleurs que sur le bateau, et en ayant connaissance de ce fait, Nami avait sauté sur l’occasion pour pouvoir s’occuper elle-même de l’accoutrement de son amie. En se remémorant la figure décomposée d’Elena à cette annonce, Estel eut un autre souvenir. Plus tôt dans la journée, elle avait pénétré dans l’aquarium, où s’était réfugiée son amie.
« Ele- » avait-elle commencé.
Mais quelle avait été sa surprise lorsqu’elle avait vu la métisse, debout en plein milieu de la pièce circulaire, les yeux fermés, visiblement très concentrée. Estel s’était arrêtée quelques instants pour l’admirer avec fascination. Elena se tenait immobile, silencieuse, respirait à peine. C’était comme si elle avait plongé au plus profond de sa personne. Sur l’instant, la jeune femme avait dégagé quelque chose d’indescriptible, qui avait même interpelé les poissons rassemblés près de la paroi, rivés sur elle. Estel avait eu un sourire. C’était ça : Elena était captivante. Le temps semblait s’être ralenti, et l’énergie que dégageait son amie lui avait caressé le visage et était venu l’envelopper, comme pour l’initier à libérer sa propre énergie.
Mais soudainement, les cheveux de la métisse avaient été secoués d’une légère brise, et alors, l’atmosphère s’était alourdie brusquement. Estel avait vu Elena frémir et froncer les sourcils, comme si plonger plus profondément lui était devenu difficile. Avec une rapidité ahurissante, les poissons s’étaient mis à trembler et s’étaient éloignés le plus possible de la paroi. Et alors, soudainement, une incroyable force s’était mise à émaner du corps de la brune pour venir emplir la pièce, telle une ombre menaçante planant au-dessus de leur tête.
Estel s’était sentie violemment opprimée par ce pouvoir extraordinaire, sa respiration était devenue bien moins aisée et ses jambes s’étaient mises à flageoler. Mais au-delà de ça, elle avait dû rassembler toutes ses forces pour repousser la terreur qui avait menacé de s’emparer d’elle. Il s’agissait d’une aura moins sombre que celle qu’elle avait ressenti lors de son combat avec Shado, mais d’une énergie terriblement plus puissante. Elle avait compris, uniquement en observant son amie et en ressentant son énergie, l’ampleur de son pouvoir, et l’ampleur de sa faiblesse à elle. Alors, un sourire mal assuré avait étiré ses lèvres et un frisson avait parcouru son échine. Elle avait également compris qu’elle devait devenir plus forte. Terriblement plus forte. Si elle voulait être capable d’aider son amie.
De son côté, Elena avait elle aussi semblé s’acharner dans un combat bien différent, et des gouttes de sueur s’étaient mises à parler sur son visage. Estel l’avait vue grincer des dents et serrer les poings comme dans un unique effort, et alors, tout d’un coup, une titanesque pression s’était abattue sur la jeune femme aux cheveux bleus, et lorsqu’elle s’était effondrée dans les escaliers, Elena était revenue à elle-même pour courir la relever et s’excuser. S’en était suivie d’une longue conversation dans laquelle Elena avait expliqué à son amie qu’elle essayait d’apprivoiser son pouvoir, ou du moins, de le comprendre, de le mesurer, de se l’approprier.
« Je veux devenir plus forte, avait-elle dit, une détermination inébranlable dans ses yeux dorés. Encore plus forte. J’en ai besoin. »
En entendant ces mots, Estel avait saisi les poings de son amie, et s’était exclamée :
« Recommence ! Je vais t’aider. »
Car elle aussi, elle voulait devenir plus forte. Et au-delà de son envie d’aider son amie, elle sentait qu’elle pouvait développer son potentiel, au contact de son énergie titanesque.
Maintenant, Estel sortait de la salle de bain, entièrement prête pour rejoindre ses amies. Elle examina sa courte robe bleu marine dans le miroir, enfila ses sandales assorties, coinça sa mèche bleutée derrière son oreille et quitta la chambre des filles. Elle descendit tranquillement les escaliers et se retrouva alors nez à nez avec ses trois camarades, qui visiblement l’attendaient.
« Désolée pour l’attente » s’exclama-t-elle en sautant les dernières marches.
Quand elle releva les yeux, ceux-ci furent frappés par la beauté des trois jeunes femmes se tenant devant elles. Elle observa tour à tour Nami et sa mini jupe ambrée, Robin dans sa combinaison violacée et Elena, vêtue d’une jaune et courte robe évasée. Elles étaient superbes, et Estel ne se retint pas de le leur faire remarquer. Après lui avoir retourné le compliment avec enthousiasme, Nami s’approcha :
« J’ai réussi à lui faire porter une robe, annonça-t-elle avec fierté à l’oreille de la jeune femme. Elle a accepté de retirer ses foutus bandages pour ce soir ! Tu n’imagines pas le mal que j’ai eu, surtout pour la coiffer et la maquiller. Elle grognait si fort pendant que je lui brossais les cheveux que j’ai cru qu’elle allait finir par m’attaquer. »
A ces mots, Estel éclata de rire et jeta un coup d’œil à Elena, qui n’avait visiblement par l’air de s’adapter à sa nouvelle coupe, une longue et belle tresse de cheveux noirs. Et un nouveau fou-rire s’empara d’elle quand elle remarqua que la métisse avait refusé de se séparer de ses sabres, qu’elle tenait fermement dans ses mains. Robin aussi était vraiment magnifique, avec son visage légèrement maquillé, sa courte combinaison short pourpre qui sublimait son corps mûr et ses sombres cheveux rassemblés en un joli chignon. Quant à Nami, elle était toujours aussi sensuelle, dans sa mini jupe associée à un débardeur moulant blanc et recouvert d’une petite veste.
Et sur ce, les quatre amies descendirent du bateau resté vide pour aller rejoindre le reste de l’équipage en ville. Mais à peine furent-elles arrivées au lieu de rencontre que la première dispute de la soirée prit naissance. Les garçons de l’équipe, qui avaient déjà commencé à festoyer, les accueillirent avec joie et gaieté. Le restaurant n’avait pas été vidé, et quelques uns étaient même venus joindre les Mugiwara dans leur fête. Mais Zoro, en voyant Elena, eut la mauvaise idée d’éclater de rire, et de lâcher violemment : « C’est quoi cet accoutrement ? Qu’est-ce qui t’as pris de te maquiller et de t’attacher les cheveux ? Quoi, tu as décidé de te faire ‘belle’, ce soir ? Tu es bien mieux sans- ».
Mais Elena ne le laissa pas terminer sa phrase. Elle était restée insensible à ces remarques, mais avait été vexée par le fait qu’il bafoue les efforts de Nami. Alors, elle se rua sur lui dans un éclair jaune, augmentant le nombre de tables brisées de l’auberge. Nami soupira, et pour la première fois, préféra les laisser faire et aller rejoindre le reste de l’équipage. Estel observa longuement les deux sabreurs et eut un sourire d’attendrissement. Zoro avait beau lâcher autant de critiques qu’il le voulait, son regard ne trompait pas, et le désir qui le torturait apparaissait à travers tout son corps, et surtout ses yeux. Robin vint la rejoindre, et souffla : « Ils étaient vraiment destinés à se rencontrer, tous les deux. » Ce que la bleutée confirma avec émotion, avant de frissonner en voyant Sanji lui foncer dessus, des cœurs dans les yeux.
Et ce fut ainsi que commença la soirée des Mugiwara. Concours de viande entre Elena et Luffy que gagna le Capitaine, concours de saké entre Zoro et Nami que perdit la navigatrice. Chamailleries entre Elena et Zoro, bagarres de Zoro et Sanji. Chansons entamées par Estel et Elena, danses de Robin et Sanji, escroqueries de Nami. Spectacles de Franky et Chopper, comédies de Usopp, musiques de Brook. La soirée était merveilleuse. Et lorsqu’Elena se rendit compte de l’incroyable de la situation, elle prit un temps pour se mettre à l’écart et réaliser. Un à un, elle observa ses compagnons. Sanji. Brook. Nami. Chopper. Luffy. Zoro. Estel. Usopp. Franky. Robin.
Un véritable tableau se dressait sous ses yeux brillants d’émotion. Des couleurs, de la chaleur, des larmes de rire, de la joie, du bonheur, de la confiance, de l’amour. Bien loin des Ténèbres qui avaient hanté sa vie. Elle les contempla de longues secondes, silencieuse, à imprimer dans son esprit les visages illuminés de ceux qu’elle considérait désormais comme des membres de sa famille. Et, peut-être était-ce à cause de l’alcool, les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle parvint à les repousser. Elena ne pouvait s’empêcher de sourire en les voyant joyeux et naturels devant elle. Ce qu’elle les aimait. A vrai dire, elle n’avait jamais été si heureuse.
Ses yeux se posèrent sur Sanji, qui l’avait épaulée et soutenue de bien des manières ; sur Nami, devenue sa véritable amie et sur Luffy, son Sauveur. Toute sa vie, Elena avait toujours eu besoin d’haïr quelqu’un. Pour survivre, pour résister, pour avancer, elle avait toujours eu besoin d’une personne sur qui reporter sa colère. D’abord, les adultes de son village, et même les enfants : son île tout entière. Puis, pendant quelques temps, sa grand-mère, qui ne lui avait pourtant pas laisser le temps de la détester. Et ensuite, il y avait eu Shado. Durant des années, elle n’avait été habitée que par un seul sentiment : la haine. Elle avait été forgée, façonnée dans la rage, et cette colère folle s’écoulait désormais dans ses veines.
Mais ils étaient arrivés. Les Mugiwara. Nami lui avait tendu la main, Sanji l’avait portée sur son épaule et Luffy lui avait fait ouvrir les yeux. Grâce à eux, elle était parvenue à se détacher de cette spirale sans fin, de ce cycle vicieux qui la tourmentait, de cette rancœur incontrôlable qu’elle apprenait désormais à dompter. Ils l’avaient sauvée. Et jamais elle ne les en remercierait assez. Elena se passa la main sur le visage, plus émue que jamais. Au final, sa vie avait vraiment l’air d’être tout droit sortie d’un film. Un mauvais film à la fois comique, dramatique et ténébreux dans lequel la protagoniste était un véritable monstre, doté d’une effroyable puissance destructrice qui, malgré tous ses efforts pour ne pas l’être, avait été sauvé. Elena rit intérieurement. Jamais elle n’aurait pensé parvenir à trouver une famille, à trouver le bonheur, à les trouver eux.
Puis, presque par automatisme, son regard dériva jusqu’à rencontrer la chevelure verte d’un certain bretteur qu’elle se mit à observer comme pour la première fois. Elle ne cessait jamais de le découvrir sous un nouvel angle, sous un nouveau jour. Roronoa Zoro. La seule évocation de son nom la faisait frissonner jusqu’aux entrailles. Il était ce qu’il lui était arrivé de mieux dans sa vie de pauvre fille. Elle ne savait comment exprimer verbalement ce qu’elle ressentait, ni ce qu’elle pensait. Il était Lui. Il était Tout. Il était Zoro. Mais alors qu’elle essayait en vain de mettre des mots sur le lien qui les unissait, elle fut coupée par une magnifique jeune femme aux cheveux bleus qui vint passer par derrière ses bras autour de son cou.
« Viens danser avec moi ! » S’exclama Estel avec enthousiasme.
Sortie de sa rêverie émotionnelle, Elena ne se le fit pas dire deux fois. Les rôles s’inversèrent, et elle entraîna son amie sur la piste avec une gaieté explosive. Les deux amies dansèrent ensemble pendant près d’une demi-heure. Mais ni l’une ni l’autre ne vit le temps s’écouler. Leurs lèvres respectives étaient étirées en d’immenses sourires imprégnés d’un bonheur absolu. Elles dansaient, faisaient onduler et remuer leur corps, se laissaient aller comme les jeunes femmes sensuelles qu’elles étaient. Elles dansaient, euphoriques, transportées par le rythme qui faisait disparaître le monde autour, pour ne laisser qu’elles. Elles dansaient, les visages illuminés, les cheveux au vent, emportées par la musique, emportées par l’allégresse. Etre l’une avec l’autre les emplissait d’une joie pure et sans limite. Elles étaient enfin réunies. Elles étaient heureuses, et ce, comme jamais elles ne l’avaient été.
A cet instant précis, Elena se rendit compte de la chance qu’elle avait d’avoir connu Estel, et d’être avec elle en ce moment. Elle était son pilier, sa première rattache au monde des humains. Elle était la première à être venue éclairer les Ténèbres de son être, de son cœur, de son âme. Elle était sa première véritable amie, elle était la sœur que la vie ne lui avait donnée. Et elle se promit intérieurement de lui rendre la pareille, de rester à ses côtés et de la protéger quoi qu’il lui en coûte. Mais alors, Elena remarqua que le sourire d’Estel s’était légèrement atténué, et que celle-ci avait son regard brun rivé au sien. Elle s’apprêtait à lui demander ce qui n’allait pas, quand la bleutée demanda :
« Que comptes-tu faire maintenant que tu as trouvé ta famille ? »
A cette question, Elena ne sut que répondre. Mais elle finit par baisser les yeux. Les yeux d’Estel ne trompaient pas. Son amie avait deviné ses projets, avant même qu’elle ne les ait formulés à qui que ce soit. Elle la connaissait si bien.
« Tu vas vraiment le faire, hein ? » Reprit la jeune femme dont les cheveux bleus volaient dans le vent.
Elena hocha tristement la tête. Elle savait ô combien ce serait dur, mais elle n’avait pas le choix. C’était la seule solution pour qu’elle puisse avancer, se pardonner.
« Moi aussi je sais ce que je veux, maintenant. J’ai trouvé ma famille, moi aussi. » Annonça Estel.
En entendant ces mots, Elena releva de grands yeux ronds vers son amie.
« Ah oui ? C’est vraiment bien. Tu vas rester avec Luffy et son équipage, alors ? » Questionna Elena. Elle était vraiment heureuse d’entendre ça. La savoir heureuse et satisfaite était l’un de ses plus grands souhaits, désormais.
« Non, répondit-elle d’une voix calme. Je viens avec toi. »
Prise de court, Elena manqua de trébucher. Elle écarquilla grand ses yeux et dévisagea Estel qui souriait.
« Q-Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu ne peux- »
Mais son amie ne lui laissa pas le temps de s’insurger plus longtemps, et répliqua d’un ton déterminé et sans appel :
« Je te l’ai dit : je ne te laisserais plus jamais seule. »
Elena vérifia un instant que personne ne les regardait ou ne les écoutait. Presque paniquée, elle chuchota plus bas :
« Estel, tu sais bien que c’est dangereux ! Et puis, je ne veux pas t’imposer ça ! Pense à toi, un peu. Tu n’as pas à faire ça. »
La concernée soupira, avant de river son regard au sien, et de lâcher :
« Tu m’as changée, Elena. Je renais, grâce à toi. Je n’ai pas encore trouvé ma propre voie, je ne suis pas encore mes propres rêves. Mais avec toi, j’ai trouvé ma famille. Et le seul désir qui m’habite aujourd’hui est de rester avec toi, et de protéger ma famille. Je sais que je suis faible, mais je sais que je peux changer. Je deviendrais forte, pour toi. Alors laisse-moi te suivre et t’aider. Laisse-moi rester à tes côtés et en retour, accompagne-moi aussi dans mon propre cheminement vers mes rêves, d’accord ? »
Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’Elena ne réagisse. Lentement, ses pas se ralentirent pour finir par arrêter de danser. Ses yeux brillants étaient accrochés à ceux d’Estel, qui lui souriait avec sincérité. Elena n’ouvrit pas la bouche. Au fond d’elle, elle avait toujours su qu’une fois mise au courant, Estel serait restée près d’elle. Et même si c’était dur de se l’avouer, elle avait réellement souhaité pouvoir rester avec son amie. Mais, persuadée que cette demande était égoïste, elle avait préféré prier pour que sa camarade reste avec les Mugiwara. Mais désormais, elle avait sa réponse. Alors, elle se contenta simplement de prendre son amie dans ses bras, de l’enlacer et de la serrer contre elle pour lui transmettre les intenses sentiments qui l’habitaient.