Je t'attendrai
Chapitre Quatrième
Le lendemain, Elena se réveilla de bonne heure, dans la chambre qu'elle partageait avec Nami et Robin. Il n'y avait aucun bruit, ses amies dormaient encore. Alors, elle se faufila sur la pointe des pieds et quitta la pièce, pour sortir à l'air libre. Elle se balada sur le pont, sans réellement savoir que faire. Elena aimait la solitude, ou plutôt, elle y avait été habituée. Alors vivre en société avec une dizaine de personnes, elle ne connaissait pas. Elle s'approcha du bord du bateau et se délecta du paysage qui s'offrait à elle: le soleil était sur le point de se lever.
Elle soupira et ferma les yeux quelques instants, avant de les rouvrir, une moue triste sur le visage. Elle se perdit dans ses pensées, ses pupilles vrillant légèrement. Puis, d'un coup, son visage sembla se transformer en un masque de colère et elle agrippa la rambarde du bateau, à un tel point qu'elle crut la briser. Doucement, Elena s'appliqua à retrouver ses esprits et son calme, et pour cela, rien de mieux que le bruit des vagues et la brise du matin. Elle était donc en train de savourer le vent frais qui caressait doucement son visage quand elle entendit une voix grave lui demander:
«C'était quoi, ça?»
Elena, surprise, se retourna brusquement. Bordel, c'était toujours la même chose! Le vent était peut-être à contre-sens, mais elle aura du le sentir arriver... Elle se rouillait, ou quoi? Ou peut-être était-elle moins sur ses gardes, plus en sécurité ici? La jeune femme considéra l'homme aux cheveux verts et fit mine de retrouver aussitôt une expression naturelle, tentative que le bretteur remarqua évidemment.
«Que fais-tu debout à cette heure-ci? Demanda-t-elle, changeant de sujet.
- C'est plutôt moi qui devrais poser cette question, rétorqua-t-il. C'est simplement dans mes habitudes de me lever tôt.
- Et bah ça, rigola-t-elle. Qui l'aurait cru? Le plus grand dormeur du monde, celui qui se lève toujours le premier? Je ne t'ai pas complètement cerné, Roronoa Zoro.
- Rectification, je ne suis pas le premier.»
Elena le regarda, il lui fit un signe de la tête, lui indiquant les appartements du bateau. Alors, la jeune femme se concentra. Le vent était peut-être en sens opposé, mais elle réussit tant bien que mal à détecter un arôme des plus exquis qui éveilla ses sens félins. Elle jeta un coup d’œil à son compagnon d'armes et comprit bien vite qu'il n'était pas intéressé. Alors, attirée par cette odeur extraordinaire, elle suivit son odorat et se retrouva devant la porte de la cuisine. Poussée par sa quête de délices, elle entra sans précaution et y découvrit un grand blondinet, qui s'activait déjà malgré l'heure matinale.
Surpris de n'être pas le seul -excepté Zoro qui ne comptait pas- à se réveiller aussi tôt, Sanji se retourna vivement et considéra la magnifique femme qui le regardait avec ses grands yeux dorés. Il eut un temps de réaction, mais il reprit ses esprits bien vite et se comporta comme le gentleman qu'il était. Autrement dit, il abandonna son activité en une fraction de seconde et se jeta sur la métisse, des cœurs dans les yeux, tout en la bombardant de compliments plus exagérés les uns que les autres. Il chercha à la serrer dans ses bras, à la câliner, il lui tourna autour, lui parla comme une princesse et lui exprima son «amour si intense».
Lorsqu'elle parvint à le calmer, soit une dizaine de minutes après, elle lui demanda:
«Qu'est-ce que tu peux bien cuisiner, à une heure pareille?
- Le petit déjeuner», répondit-il.
Interloquée, elle sonda son esprit, tentant de déceler la moindre trace d'ironie dans son visage. Mais non, il ne blaguait pas, ces montagnes de nourriture étaient bel et bien dédiées au petit déjeuner des Mugiwara. Sous les yeux éblouis de la jeune femme qui avait une vraie passion pour la nourriture, il se remit au travail comme un véritable professionnel. Émerveillée, elle l'admirait jongler avec les ustensiles, couper les ingrédients à une rapidité hallucinante, préparer les sauces et assaisonner. Elle était impressionnée, c'était un travail incroyable et titanesque qu'elle n'avait jamais vu exécuté avec tant d'habilité et de grâce.
N'ayant pas l'habitude qu'on le regarde ainsi, qu'on le questionne et qu'on s'intéresse de si près à son ouvrage, Sanji prit un grand plaisir à répondre aux interrogations d'Elena qui ne dissimulait pas son émerveillement. Le blondinet lui expliqua chacun des gestes qu'il faisait, et en à peine quelques phrases, elle comprit l'amour qu'il portait à la cuisine et le sérieux qu'il y mettait. Puis, une dizaine de minutes après, quand le soleil fit son apparition, Sanji présenta un incroyable plateau à Elena: son petit déjeuner. La jeune femme écarquilla ses yeux en amande à la vue de ce qu'il lui avait présenté, l'odeur était des plus exquises, c'était comme si il avait deviné ses goûts culinaires, son rêve en terme de nourriture. Il pouvait lire dans les esprits, lui aussi?
Il vint alors s'installer en face d'elle, curieux de voir sa réaction. La première bouchée que prit Elena lui arracha un cri de stupeur. Elle n'avait jamais rien goûté d'aussi bon, si bien qu'elle se demanda si elle ne rêvait pas, elle n'en croyait pas ses papilles. Comment pouvait-il, avec des aliments si simples, constituer un plat avec tant de saveur? Sans même comprendre pourquoi, Sanji vit deux perles se former aux coins des yeux de la jeune femme qui les effaça aussitôt.
«C'est si bon que j'en pleurerais...» Se justifia-t-elle entre deux bouchées.
Ils restèrent ainsi de longs instants, discutant autour d'un bon petit déjeuner qui les rapprocha sensiblement. Sanji montait incroyablement vite dans l'estime d'Elena, au fur et à mesure de la discussion, et il en était de même pour elle. Puis, environ une heure après, le reste de l'équipage se réveilla petit à petit et la jeune femme aida le cuistot à amener le petit déjeuner aux membres.
Elle les regarda manger puis débarrassa la table, soucieuse d'être utile. Le seul à n'être pas descendu était Zoro. Alors qu'elle passait les assiettes à l'eau, elle fit cette remarque à Sanji qui répondit simplement qu'il n'en avait rien à faire. Elle le regarda, un petit sourire sur le visage.
«Tu mens, se contenta-t-elle d'affirmer sans hésiter ne serait-ce qu'une seconde.
- Pardon? S'enquit-il, surpris d'une telle remarque, en la regardant.
- Tu ne le détestes pas autant que tu veux le faire croire, continua-t-elle, tout en lui adressant un éclatant sourire. Vous êtes un peu comme deux frères.»
A ces mots, le visage du blondinet se décomposa littéralement, il avait perdu ses mots. Amusée, Elena attrapa un plateau, y posa quelques plats restants et déclara: «Je vais lui amener!» Et sur ces paroles, elle sortit de la cuisine, laissant un Sanji tout retourné et abasourdi dans sa cuisine.
«807... 808... 809... 810...»
Dans la salle de sport, près de l'observatoire, Roronoa Zoro s'entraînait, enchaînant abdos sur abdos, tractions sur tractions. Et là tout de suite, l'heure était aux pompes. Il était torse nu sur le parquet et ne semblait pas fatigué le moins de monde, au contraire, il avait de l'énergie à revendre.
«845... 846.... 847....»
Mais soudain, Zoro s'immobilisa. Il jeta un coup d’œil derrière son épaule et considéra la jeune femme qui le regardait, un plateau à la main.
«Que fais-tu ici? Interrogea-t-il.
- Je t'apporte ton petit-déjeuner, répondit-elle.
- Ah... Pose-le par terre. Merci.»
Et sur ce, il se remit à faire des pompes. Il entendit le plateau être posé par terre. Cependant, il n'eut pas le temps d'en faire plus de dix, car il sentit soudainement un poids se poser sur son dos. Incrédule, il dut redoubler d'effort pour ne pas s'écraser contre le parquet et tourna la tête tant bien que mal vers Elena qui venait de s'asseoir de tout son poids sur lui.
«Q-Qu'est-ce que tu fous, là? S'écria-t-il, plus gêné par la proximité de son corps que par son poids.
- Bah je t'aide, ça s'voit pas? Répondit-elle, avec grand sérieux.
- P'tin, t'es vraiment lourde, mentit-il. Dégage!
- Ah, donc c'est là toute l'étendue de ta force, Roronoa?»
Elena soupira, Zoro s'arrêta, ne répondit pas. Alors, elle se leva et se dirigea vers la porte.
«Je t'ai surestimé, excuse-moi,» renchérit-elle en posant sa main sur la poignée.
Mais alors qu'elle s'apprêtait à sortir, sa méthode fit effet, et elle gagna.
«C'est bon, céda-t-il en lui adressant un sourire complice, histoire de ne pas perdre la face. Ça peut être un bon entraînement, après tout.»
A ces mots, un immense sourire s'étala sur ses lèvres. Elle lâcha la poignée, attrapa à la volée deux altères qui traînaient au sol et retourna s'asseoir sur le dos de l'homme aux cheveux verts. Et là, elle se mit à muscler ses propres bras tout en prenant un malin plaisir à se relâcher totalement sur le bretteur et à le déconcentrer.
Ils restèrent ainsi de longues minutes, discutant tout en faisant de la musculation, chacun à son rythme et à sa façon. Puis, à la mile quatre-cents soixante-huitième pompe, Elena s'allongea complètement sur le dos du jeune homme, qui abandonna son acharnement au contact de sa poitrine sur ses omoplates. Devenant soudainement d'une couleur rouge cramoisie, il préféra céder et s'étala sur le sol sans ménagements, faisant tomber par le même geste la métisse qui roula au sol.
Devinant la cause de cette réaction, Elena s'esclaffa avant de se redresser. Zoro reprit son souffle et s'allongea sur le dos, s'étalant sur le parquet froid. La jeune femme se leva et se posta à la fenêtre qui éclairait la salle. De là, elle pouvait clairement voir ce que faisaient les autres membres de l'équipage, ou du moins, ceux qui étaient sur le pont. Zoro la regarda et la détailla méticuleusement. Aujourd'hui, elle arborait une sorte de robe blanche qui n'en était pas réellement une. En effet, le haut était taillé comme une surchemise, un gilet qui se croisait en bas de son cou et masquait la totalité de son buste. Sa taille était marquée par des bandes de tissus qui serraient son ventre et dans lesquelles reposaient ses deux sabres. Puis, l'habit tombait sur le devant et le derrière, s'arrêtait à mi-cuisse, mais était fendu des deux côtés jusqu'à la naissance de ses hanches. Cependant, les très hautes jambières noires qu'elle portait masquaient la presque-totalité de ses jambes, si ce n'est un tout petit bout de ses hanches bronzées qui était dévoilé au grand jour. Ses longs cheveux noirs bouclés avaient été relevés en une haute queue de cheval qui dégageait son joli visage. Et le jeune homme avait également remarqué que, contrairement à de nombreuses femmes, Elena évitait à tout prix de dévoiler son corps. Y avait-il une raison à cela? Ou était-ce par pure pudeur? Enfin. En tous cas, il ne put nier qu'elle était belle, vraiment belle, et différente, surtout.
«Qu'est-ce que tu comptes faire, quand on sera arrivés sur l'île?» S'enquit-il.
Elena le regarda quelques instants, avant de nouveau reporter son regard par la fenêtre. Un sourire imperceptiblement teinté de tristesse et de nostalgique s'installa sur ses lèvres, elle soupira. Elle resta là, à regarder les restes des membres de l'équipage s'amuser, sans même relever la question de Zoro qui fixait le plafond. De longues minutes après l'interrogation du jeune homme, elle chuchota comme pour elle-même:
«Des amis?... Une famille, hein?»
Surpris, Zoro la reconsidéra de nouveau et se redressa sur ses coudes. Visiblement, elle ne comptait pas répondre à sa question. Mais quand elle sentit son regard sur elle, elle reprit ce sourire si particulier qui la caractérisait tant et effaça toutes traces d'affliction sur sa face. Zoro la regarda encore quelques instants. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait agir ainsi, il n'était pas dupe. Après être resté ainsi de longs instants, il se retourna, s'assit, et commença à s'étirer les bras. Malicieuse, Elena se retourna et admira son ami qui faisait lentement rouler ses muscles. Une idée lui traversa alors l'esprit. Lentement, doucement, silencieusement, elle s'avança, et comme un chat, se jeta sur sa proie.
Lui qui n'avait rien vu venir se retrouva allongé sur le dos, le bassin encadré par les genoux de la Demoiselle qui était à quatre pattes au-dessus de lui. Alors qu'il s'apprêtait à s'insurger, s'ébrouer etc, elle lui adressa un éclatant sourire des plus plaisants qui soient et déclara d'une voix enthousiasmée qui contrastait radicalement avec les précédents mots qu'elle avait proféré:
«Battons-nous, Zoro!»
D'abord surpris par cette demande, il se reprit bien vite et sourit comme il en avait l'habitude (habitude, c'est un bien grand mot). Il était toujours partant pour un combat contre un adversaire, surtout lorsqu'il s'agissait d'Elena. Alors ils se levèrent tous deux, comme un seul homme.
«A mains nues, je suppose? Demanda-t-elle.
- Ouais, répondit-il en rigolant, les autres nous tueraient si on détruisait la moitié du bateau.»
Alors, à ces paroles, ils s'éloignèrent de quelques mètres et chacun posa ses sabres un peu plus loin. Se souriant mutuellement, ils étaient en proie à la même excitation qui les avait habité lors de leur première rencontre, et lors de leur premier combat. Ce qu'ils aimaient ça, le combat! L'excitation de découvrir de nouvelles techniques, relever un défi différent, repousser ses limites, tester sa force. Oui, ils aimaient ça. Surtout quand ils avaient enfin chacun trouvé un partenaire à leur hauteur, qui comprenait et respectait l'autre.
Zoro fit craquer les jointures de ses mains et s'enquit:
«Alors, t'es prête? Pas trop effrayée?
- Sois pas ridicule, rétorqua-t-elle, sur le même ton railleur.»
Sur ces mots, Elena fit le choix d'attaquer la première: sans chercher à feinter, elle se mit à courir droit sur son adversaire qui ne bougea pas d'un poil. Elle mouvait son corps comme un félin, à une vitesse extraordinaire, et avançait presque silencieusement, les bras repoussés en arrière. Mais alors qu'elle s'apprêtait à franchir totalement la distance qui les séparait, la porte d'entrée s'ouvrit, laissant entrer un tout petit renne qui annonça le repas du midi.
Ahuris, Zoro et Elena s’entre-regardèrent. Avaient-ils vraiment passé toute la matinée ensemble? Cela s'était déroulé si vite, ils n'avaient rien vu défiler! Alors, bien que déçus de ne pas pouvoir se battre ensemble, ils reportèrent leur combat et suivirent Chopper jusqu'à la salle à manger, où tout le monde était déjà réuni.
Comme hier soir, Elena s'installa à côté de Luffy qui l'amusa durant tout le repas. Les crampes aux ventres qu'ils avaient tous deux ne les empêchèrent pas de s’empiffrer de l'exquise nourriture de Sanji, et Elena eut beau s'acharner, elle ne réussit pas à battre le Capitaine. Encore une fois, le repas se passa dans une ambiance de rires et de joie, c'était des plus agréables.
Une fois qu'ils eurent tous fini de manger, chacun vaqua à ses occupations, sauf Elena, qui n'en avait pas. Nami avait souhaité s'enfermer pour pouvoir compléter sa carte du monde, Zoro dormait, Luffy dormait, Usopp, Chopper et Brook avait disparus, Robin lisait, Sanji fumait. Ce fut donc du côté de Franky qu'Elena s'orienta. En effet, il lui avait proposé de l'amener aux sous-sols et lui présenter le Sunny dans son ensemble.
Ils descendirent donc dans la cale et le cyborg lui dévoila les inventions qu'il avait lui-même pensées et fabriquées, il lui expliqua son métier, ses projets, et ce que représentait le Sunny à ses yeux.
Comme ce matin avec Sanji, Elena était impressionnée du travail et de l'effort que fournissait Franky. Son imagination et son côté perfectionniste n'avaient pas de limite, elle l'admirait. C'était comme si le Sunny était son enfant, il lui portait énormément d'amour. Et bien, cet équipage ne regroupait vraiment que des personnes sincères qui aimaient ce qu'elles faisaient. Luffy en avait, de la chance.
Le soir, après avoir pris son bain, Elena se proposa gentiment pour aider Sanji à cuisiner, qui accepta avec plaisir. Chopper vint se joindre à eux, tout mignon qu'il était. Avec joie et sérieux, le jeune homme leur apprit quelques bases de cuisine et les interdits du métier, ce qu'Elena enregistra avec soin. Consciente qu'elle n'était pas vraiment un cordon bleu, et surtout effrayée de rater, Elena préféra s'attaquer aux aliments et user de sa force et de sa grande maîtrise du couteau. Trancher, découper, écraser, moudre, éplucher, ça, elle savait faire. Le petit renne, quant à lui, se chargea de récupérer au fur et à mesure le travail de son amie et de le mélanger dans l'eau bouillante pour en faire une soupe.
De temps en temps, ils jetaient tous deux un coup d’œil à Sanji qui lui, faisait cuir la viande qu'avait coupé en tranches Elena. Même ça, il le faisait à sa manière, comme un chef. Il se déplaçait souplement et rapidement, mouvaient ses membres poussés par des réflexes innés, il savait complètement ce qu'il faisait, dans les moindres détails. Il ne faisait que préparer des côtes de viande, mais ça en restant impressionnant, et ni Elena ni Chopper ne se lassaient du spectacle.
A de nombreuses reprises, Luffy s'incrusta, pour aider. La troisième fois, on accepta. Mais quand il avala deux des côtes de viande, la sanction tomba. Étonnement, ce ne fut pas Sanji qui s’énerva le plus, mais Elena. En voyant les côtes qu'elle se retenait de ne pas goûter depuis une heure et qu'elle avait elle-même découpées, se faire avaler comme une vulgaire mie de pain, un simple grain de raisin, la jeune femme perdit les pédales. Une aura malsaine, sombre et effrayante s'échappa instantanément de son corps, horrifiant Luffy qui regretta son geste.
Ses yeux en amande se retroussèrent, pareils à de grands D, ses dents s'allongèrent, et sa tête prit en volume. Ses cheveux volants comme des serpents prêts à vous dévorer le cœur, elle attrapa le Capitaine qui tentait de fuir et s'appliqua à lui flanquer la rouste de sa vie. A cet instant, personne ne put nier qu'Elena était vraiment effrayante, par moment, et qu'il fallait éviter de l'énerver le plus possible, comme une certaine autre membre de l'équipage. Et depuis, Luffy ne refit pas son apparition dans la cuisine.
Puis, la métisse installa la table dans la pièce à manger et retourna aider Chopper à assaisonner à la soupe qui était presque prête. Le petit renne et elle s'entendaient à merveille et rigolaient sans cesse ensemble, comme s'ils se connaissaient depuis des années. Sanji les félicita, ils ne s'en sortaient pas si mal, les novices. Comme pour voir on cela en était, Zoro et Nami entrèrent et restèrent quelques minutes, surpris par un tel spectacle: Elena et Chopper qui vaquaient, s'animaient dans tous les sens, comme de bons petits soldats, riaient et cuisinaient sous les consignes de Sanji qui s'amusait aussi beaucoup.
Zoro fut amusé de ce spectacle et pour une raison qui lui échappa, il se retint de faire une quelconque remarque à Sanji qu'il avait rarement vu ainsi. Ses yeux se portèrent ensuite sur le docteur du bateau. Même si il masquait beaucoup son affection pour les autres, Zoro aimait beaucoup Chopper... Comme tous les autres de ses camarades, d'ailleurs. Puis il reporta son attention sur la jeune femme à ses côtés.
Comme si elle se sentait observéz, celle-ci se retourna, ses yeux en amande brillants, le visage illuminé. Elle fut d'abord surprise de le voir la regarder, mais elle dépassa rapidement ce stade et lui adressa un rayonnant sourire qui bouleversa le bretteur. Comme immobilisé par ce geste et ce visage, Zoro fixa ses yeux sur elle, le visage aussi étonné que si il avait vu un fantôme. Et ce ne fut que quand il entendit la remarque de Nami qu'il sortit de ses pensées. Comme si elle avait compris la totalité de la situation, celle-ci glissa à l'oreille de l'homme aux cheveux verts:
«Elle est vraiment super, cette femme.»
Zoro la considéra l'espace de quelques secondes, et comprit en voyant le regard malicieux de la jeune femme.
Alors, il se dirigea vers la porte de sortie, se gratta la tête, et se contenta d'un «Hm.» en guise de réponse à la rouquine de l'équipage.
Merci d'avoir lu!