JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Chapitre 63 : Lake Shore Drive (Partie 2)
1443 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 12/05/2024 20:44
Là où s’étendait quelques secondes plus tôt une petite clairière, la brume avait fait apparaître un lac gigantesque. Les roseaux dansaient au rythme des respirations du vent et bien que la brume inquiétante entourait toujours le rivage du lac, le silence de l’eau avait quelque chose de rassurant. Le poisson sans queue qui se trouvait toujours sur la paume de Shizuka se remua pour s’échapper et replonger dans l’étendue bleue. Ils se rendirent tous compte que leur invisibilité s’était soudainement éclipsée comme la lumière du soleil chassée par la brume.
Shizuka : Pourquoi mon Stand ne fonctionne plus ? C’est un pouvoir de ce lac ?!
Adam : Ziggy ! Est-ce que tu nous entends toujours ?!
Ziggy : Oui, sans souci… si tu pouvais éviter de crier la prochaine fois…
Adam : Tant mieux, on n’aura pas le même problème que sur la Road To Nowhere au moins… est-ce que tu peux nous donner notre position ?
Ziggy : Il y a tellement rien à faire par ici que même les satellites n’ont pas cartographié la zone depuis des années, mais… de ce que je peux voir, vous êtes toujours au même endroit.
Job : Alors, ce n’est pas nous qui nous sommes déplacés… c’est ce lac qui est apparu de nul part… Signorina, soyez prudente !
Shizuka : Alors, c’est ça le fameux lac ? Il est gigantesque ! Et qu’est-ce qu’il est beau ! Si seulement cette brume ne nous empêchait pas de voir plus loin…
Une lumière pailletée provenait du centre du lac. Un éclair de lumière frappa la surface, écartant la brume quelques secondes et projetant l’eau en l’air pareil à l’impact d’un boulet de canon. L’étendue bleue se mit à trembler comme si un volcan sous-marin s’était réveillé. Puis un silence s’imposa.
Adam : Qu’est-ce que c’était que ce flash ?!
Le lac se teintait progressivement d’ombre comme un miroir sans teint. La matière noire étouffa les photons dans un ciel sans étoiles. Une sphère de pétrole émergea et se modela en un visage. Peu à peu, les traits se précisèrent et la masse de ténèbres prit une forme familière : celle de la jeune Joestar.
Shizuka : C-c’est moi…
La tête décapitée se liquéfia instantanément et se mêla au reste de l’eau en créant une onde. Cette vibration se propagea en ligne droite comme sous l’impulsion de ricochets invisibles jusqu’à atteindre le rivage où se tenait la fillette. Un rideau transparent se dressa devant elle avant de se transformer en une marionnette de forme humaine portant son visage.
Shizuka : Je m’appelle Shizuka Joestar. J’habite avec mon père, Joseph Joestar, ma mère Suzie Q, Guns notre majordome et notre garde du corps Ève. Je suis heureuse et tous les jours, j’essaye de les rendre fiers. Jamais je n’ai eu l’envie de fuguer ou de m’enfuir. Je préfère travailler dur pour être prête à reprendre la fondation !
Shizuka : Q-Qu’est-ce que c’est que cette chose qui se prend pour moi ?
La marionnette ressemblait trait pour trait à Shizuka à l’exception de ses cheveux plus longs et arrangés en couettes, de sa robe à fleurs et surtout de ses yeux bleus sans vie. Le regard de la véritable Joestar se reflétait comme si on lui dérobait.
Shizuka : Je suis toi, voyons. Ou plutôt, je suis celle que tu aurais pu être si tu avais fait de meilleurs choix. Je suis la goutte restée dans le lac alors que tu as décidé de fuir en nuage pour être plus proche du Soleil. Autrement dit, tu es une lâche irresponsable.
Shizuka : Tais-toi !!
Achtung Baby : NUNBANUNBANUNBANUNBANUNBA !!
Achtung Baby apparut aux côtés de la jeune fille et se mit à ruer la marionnette de coups de poing. Cependant, les attaques se contentaient de traverser le reflet au lieu de lui causer le moindre dommage. Sur un “WAN” final, l’ange fit disparaître la moitié du visage tout en laissant sa tête pendante au bout de la nuque brisée du pantin.
Shizuka : Je déteste les fleurs… Jamais je porterais une robe aussi ridicule.
L’invisibilité coula le long de la porcelaine comme de la peinture sous une pluie battante et le visage inexpressif se remit droit dans un mouvement inhumain. La marionnette attrapa fermement le poignet de la jeune fille, qui n’arrivait pas à s’échapper de son emprise.
Ziggy : Adam, est-ce que la petite va bien ?! Je l’ai entendu hurler !
Adam se précipita pour venir à la rescousse de la jeune fille mais il se fit, à son tour, retenir par une étrange créature sortie du lac noir, une Chose qui volait son apparence. Il faisait face à son doppelganger qui reproduisait chacun de ses traits mais arborait une coupe bien plus ordinaire et un costume d’employé de bureau.
Adam : Et toi… laisse-moi deviner… tu es censé être moi ?
Adam : Tout à fait, je suis Adam Polnareff. J’étais pensionnaire dans l’orphelinat Dante et j’y retourne souvent. En même temps, il est resté debout après toutes ces années. J’ai été adopté par une famille qui m’aime et j’ai abandonné la recherche de mon père qui est sans doute déjà mort. J’étudie pour devenir avocat. Je continue de traîner avec mes amis que j’ai rencontré là-bas : Ziggy et Sa-
Le pantin fut interrompu par un violent coup de poing qui fit jaillir deux dents, arrachant son sourire que le véritable Adam s’empressa de revêtir.
Adam : Ça ne les blesse peut-être pas mais ça fait un bien fou !
Derrière son assurance, l’ancien orphelin était troublé par ce qu’il venait d’entendre. Le téléphone ne laissait également échapper aucun son, silence témoin du choc pour Ziggy. Malgré toutes leurs tentatives, ni Shizuka, ni Adam, ne réussissaient à se libérer de la force de leur réplique sortie du lac.
Job : Check The Rhythm !
La silhouette bleue s’enroula autour de son manieur et, de ses mains, trancha les bras des pantins sans aucun problème. D’un pas en arrière, les deux anciens prisonniers s’éloignèrent du rivage tandis que l’ancien chef criminel se questionnait.
Job : Pourquoi mon Stand est capable de leur faire des dégâts et pas les vôtres?
Shizuka : Job, tu es immunisé à ce pouvoir ?!
Job : Je ne sais pas, Signorina… il y a quelque chose d’étrange avec ce Stand ! Le plus prudent serait que vous restiez tous les deux en arrière !
Shizuka : Non, Job ! Si c’est vraiment nos émotions et nos souvenirs refoulés qu’il faut affronter, alors on les affrontera ! Adam, tu es d’accord avec moi ?
Adam : Tout à fait, Jojo ! Il n’y a pas de meilleur remède à la tare de la tricherie qu’un bon duel en face à face pour équilibrer les forces !
Sur le mot “duel”, Adam brandit son nouveau fleuret qu’il s’était procuré sur le chemin en faisant face à sa réplique venue des tréfonds. Les doubles et les originaux se foncèrent les uns contre les autres pendant que Job guettait les mouvements du lac. Était-il vivant ou quelqu’un le manipulait-il ?
Job : Cette lumière… Elle est toujours au centre du lac…
Job se lança vers l’étendue noirâtre dont la surface semblait se solidifier à chaque pas. Il suivait les petites étincelles qui brillaient timidement dans les ténèbres et la brume. Il courut aussi vite qu’il le pouvait mais avant de pouvoir l’attraper, la lumière s’était enfoncée dans les profondeurs.
Job : Qu’est-ce que c’est que ce foutu poisson ?!
Job s’accroupit et passa son doigt dans le liquide sur lequel il flottait. Sa texture et son odeur ferreuse étaient étrangement similaires au sang des Mystères. Se pouvait-il que la malédiction du Voyageur ait affecté la totalité du lac ?
Job : Signorina ! Je pense que j’ai trouvé le sang du Mystère, il faut que vous sortiez…
Quand Job se retourna, les seules silhouettes qu’il aperçut sur le rivage portaient une robe à fleurs et un costume d’employé de bureau.