JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Après leur affrontement nocturne, la jeune Joestar s’était écroulée de fatigue sur le lit du modeste appartement parisien. Adam, quant à lui, avait passé une bonne partie de la nuit à panser leurs plaies grâce aux capacités de son Stand. Même si Rag'n'Bone Man n’était pas fait pour tuer, les multiples contusions qu’avaient provoquées la danse des ossements étaient assez importantes pour les empêcher de combattre pendant de nombreux jours s’ils ne les soignaient pas rapidement. En regardant le visage de la jeune fille assoupie, une pensée lui vint : Shizuka Joestar. Joestar. Pourquoi fallait-il que ce nom revienne le hanter ? Cette fille était-elle vraiment responsable du nom qu’elle portait ? Les yeux du français se posèrent sur les écorchures du visage angélique dont les traces disparaissaient peu à peu, s’évanouissant dans la douce lumière de Light Butterfly. La réponse était évidente. Non. Aucun enfant aussi innocent ne devait être mêlé à des histoires aussi cruelles. Demain, dès l’aube, à l’heure où la ville sera toujours noire, il partira, là où l’attend le prochaine indice sur les traces de son père.
Le prochain informateur d’Adam avait également des nouvelles de premier ordre à lui transmettre. La soif de pouvoir l’avait souvent poussé à trahir comme beaucoup trop d’autres. Les organisations criminelles sont souvent dépeintes comme des créatures tentaculaires dignes d’un roman de Lovecraft. Cependant, contrairement aux béhémoth omniscients décrits dans ces œuvres, les mafias sont soumises à une tension interne qui les menace d’imploser à tout moment. Comme en politique et ce depuis plus de 2000 ans, deux valeurs dirigent ces organisations : la loyauté et l’ambition. Deux forces irréconciliables. Même si tous les membres de l’organisation jurent fidélité à leur Boss, ils rêvent tous secrètement de le détrôner. Giorno savait pertinemment que la Passione était peuplée de traîtres ou simplement de sous-fifres trop orgueilleux pour reconnaître leur place.
Le lieu de rendez-vous était Châtelet en plein cœur de la capitale. Cette place tirait son nom du “Grand Châtelet”, une ancienne forteresse royale. Il s’agissait de l’un des endroits les plus fréquentés de Paris et la foule massive qui s’y trouvait lui donnait vraiment des allures de château fort imprenable. Il possède un gigantesque centre commercial souterrain et de nombreux restaurants aux alentours. Adam avait appris de ses erreurs et avait demandé un endroit très fréquenté pour pouvoir se fondre dans la masse et, surtout, être sûr que l’ennemi ne prendrait pas le risque de l’attaquer devant autant de témoins médusés et paniqués par un affrontement de Stands. Le jeune manieur parcourait la foule grouillante en grommelant, à la recherche désespérée du signe distinctif que l’informateur lui avait communiqué.
Adam : Un panama rouge… Un panama rouge...Il est forcément quelque part !
C’est alors qu’il aperçut au loin une forme rouge qui dépassait de la masse informe à plusieurs mètres de lui. Il se précipita vers elle mais, plus il essayait de s’en approcher, plus la foule le repoussait en arrière.
Adam : Excusez-moi, laissez-moi passer !! Vous allez me laisser passer, oui ?!
Il avait beau jouer des coudes et essayer de se frayer un chemin dans l'avalanche humaine qui lui faisait face, rien n’y faisait. Il était submergé par les vagues urbaines et il nageait désespérément à contre-courant tandis que la forme rouge s’éloignait de plus en plus. Une pensée surgit dans son esprit : “Une attaque de Stand ? Encore une ?” Ils ne semblaient pourtant pas possédés, bien au contraire. À chaque coup de coude, il recevait les regards noirs et les grommellements habituels des travailleurs parisiens. Mais s’il s’agissait vraiment d'êtres humains, était-ce vraiment un Stand ? Ne devenait-il pas parano à voir des attaques ennemies dans le spectacle des tumultes urbains d’une métropole ? Une chose était sûre, il ne fallait pas perdre de vue sa cible. Il décida d’emprunter un des autres nombreux couloirs aux dalles blanches du labyrinthe consumériste mais, à chaque fois, il était impossible de faire le moindre pas supplémentaire. Le bruit de chacun des centaines de pieds battait la mesure du brouhaha ambiant en faisant vibrer le carrelage. C’est alors que l’idée émergea dans l’esprit du jeune délinquant.
Adam : Light Butterfly, frappe le sol avec ton pendule !!
Le papillon déploya ses ailes et arma son bras pour frapper les dalles aseptisées d’un coup puissant. C’est alors que son pouvoir se déchaîna : les vibrations qui traversaient le sol furent amplifiées et le carrelage se mit presque instantanément à trembler. Dalles après dalles, fissure après fissure, la totalité de la foule chuta à l’unisson comme un château de cartes soufflé par le vent. Le Stand souleva son manieur et lui permit de planer au-dessus des personnes écroulées et du sol effondré. Tant pis pour la discrétion : si cette personne qu’il poursuivait avait des informations qui pourraient l’aider à avancer dans sa quête, il ferait tout pour le rattraper.
Adam : S’il y a bien un manieur, il y a deux possibilités : soit c’est mon prétendu informateur, soit c’est une autre personne qui essaye de m’empêcher d’avancer mais, dans les deux cas, je dois réussir à l’atteindre.
Il aperçut au loin dans un des escalators qui descendaient au rez-de-chaussée le chapeau rouge toujours entouré d’un attroupement dense. Il courut à toute vitesse et sauta par-dessus une des rambardes en verre pour descendre avant l’arrivée de l’escalator. Juste avant son saut, les ailes de Light Butterfly se déployèrent et lui permirent de ralentir sa chute devant les yeux médusés de trois jeunes touristes japonaises. L’une d’entre elle manqua de tomber en arrière à cause de l’onde de choc mais Adam la réceptionna gentiment dans ses bras.
Adam : Bonjour mesdames, je suis désolé de vous avoir ainsi bousculé. J’espère que vous ne vous êtes pas faits trop mal.
Touriste : Dai-Daijoubu…
Il la redressa rapidement et les quitta avec un petit clin d'œil complice. Elles le regardèrent repartir en couinant et avec des yeux brillant d’admiration devant un si charmant et jeune hercule qui s’éloignait héroïquement à la poursuite de son prochain travail.
Adam : Il n’y a jamais de mauvais moment pour être romantique, il faut que je colle un peu à ma réputation ! La foule reprend un escalator, il se dirige forcément vers le métro !!
La silhouette de son informateur disparaissait dans l’obscurité du sous-sol tandis que son poursuivant descendait par le même escalator que lui à quelques mètres de distance. Toujours impossible d’avancer, ne serait-ce qu’un mètre supplémentaire mais il avait un plan : au moment de l’effondrement du sol dans le couloir du centre commercial, il avait réussi à dérober dans une des boutiques une grande bouteille de “Deep Purple”, un soda particulièrement populaire parmi les jeunes de la capitale. Il attendit patiemment d’être descendu de l’ascenseur pour brandir la bouteille et la secouer vigoureusement avant de la frapper du poing de son Stand.
Adam : Light Butterfly, fais péter la tournée générale de Deep Purple !!
Dans une bouteille de n’importe quel soda, il existe à la fois du dioxyde de carbone sous forme de gaz qui forme les bulles à l’intérieur du liquide et une autre partie sous forme d’acide carbonique dissous. Lorsque que l’on secoue une bouteille, le dioxyde de carbone dissous se retransforme en gaz provoquant le débordement de la bouteille à son ouverture. Ici, Light Butterfly amplifie cette transformation et la totalité du carbone dissous reprend sa forme gazeuse en un instant provoquant l’explosion de la bouteille dispersant la foule.
Il projeta la bouteille vers la foule avec toute la force de son Stand. La bouteille explosa dans une onde de choc pétillante qui propulsa les passants vers les murs de la salle. Il allait y avoir quelques blessés mais les secours seraient vite arrivés dans un lieu aussi fréquenté, au moins aucun d’entre eux n’était tombé sur les rails. L’informateur était parmi ceux projetés contre le mur au milieu d’une fissure créée par l’impact. Son mystérieux panama cachait toujours le visage qu’Adam souhaitait voir depuis si longtemps. Cependant, presque instinctivement, il regarda devant lui et distingua au sol une étrange substance luminescente qui brillait de la même aura qu’un Stand. Il s’arrêta avant de marcher dessus et il parcourut du regard les différentes personnes qui avaient percuté le mur. À peu près la moitié portait sous l’une de leur chaussure la même substance visqueuse. Il finit par comprendre de quoi il s’agissait : “U-Un chewing-gum ?? C’était donc bien une attaque de Stand, pas de simples complices !!”. C’est alors qu’une nouvelle foule descendit des escalators et se dirigea directement sur lui. Il lutta de tout son corps pour résister au courant mais s’échoua sur les rails et les lumières sinistres du métro qui arrivait à toute vitesse, lui glaçaient déjà le sang.
Nom du Stand : 『Sugar, Sugar』(シュガー・シュガー)
Nom du manieur : Abigaïl “A-Ha” Harrison
“Sugar, Sugar” possède une forme humanoïde dont le corps est constitué de nombreuses sucreries agglutinées. Il a la capacité de créer des chewing-gum spéciaux qui peuvent être mâchés par la manieuse puis collé à n’importe quelle surface. Si l’un de ces chewing-gum vient se coller sur un membre permettant à la cible de se déplacer, il pourra contrôler ses déplacements et elle aura l’impression de choisir sa direction de façon parfaitement lucide rendant les effets du Stand quasi invisibles s’ils ne se limitent qu’à une seule personne. Cependant, le Stand ne contrôle que la direction et ne peut en aucun cas demander à la cible de frapper ou de se protéger par exemple. Il est également limité à une distance de 100 m obligeant le manieur à rester relativement proche de ses victimes et à un nombre de 50 personnes.