Harry Potter et le secret du Graal
Harry Potter et le secret du graal
Chapitre 23 : Les centaures
De tous les endroits du château dans lesquels Harry n'avait pas le droit d'aller, la forêt interdite était sûrement celui qu'il aurait eu le plus de plaisir à éviter. A bien y réfléchir, jamais il n'avait franchit sa lisière sans en ramener de nombreux ennuis. En première année, il avait rencontré Voldemort/Quirrel. En seconde année, Aragog avait faillit le dévorer. En quatrième année, il eut le choc de voir les dragons qui constituerait la première épreuve du tournoi des trois sorciers. Enfin en cinquième année, les centaures avaient faillit les tuer Hermione et lui. Et maintenant il allait demander leur aide. Il n'était pas sûr qu'il s'agisse d'une bonne idée. Mais même Firenze, sûrement celui qui avait le moins de chance de ressortir vivant de la forêt s'il y posait un sabot, les avait accompagné. Hagrid était là également avec Crockdur et son arbalète qu'il portait sur son dos. Les chevaliers avaient demandé qu'aucune arme ne soit brandit ou tenue en main. Il s'agissait de diplomatie et il fallait juste montrer que l'on était capable de se défendre. Mais Firenze n'avait pas voulu emporter son arc. Dans sa situation, Harry trouvait cela assez curieux. Courageux, mais curieux.
La forêt était bien calme, trop pour tout ceux qui y étaient déjà entrés au moins une fois. C'était à peine si l'on pouvait entendre quelques oiseaux timides.
« C'est vraiment tranquille, fit observer Neville. On jurerait que toute la forêt est sous tension.
_ Qu'est-ce que tu racontes ? S'étonna Ginny.
_ Les plantes aussi ressentent les évènements. Il y a quelque chose qui ne va pas. Nous ne sommes pas assez nombreux pour les perturber à ce point.
_ C'est que mes amis nous ont repéré dès que nous sommes arrivés à la lisière de la forêt, répondit Firenze. Ils nous suivent et s'interrogent depuis tout ce temps.
_ Ils s'interrogent ? Intervint Harry. La dernière fois que Hermione et moi y sommes entrés, ils ne se sont pas posés de questions très longtemps.
_Crois-tu Harry ? Oh bien sûr ils s'en sont posés. Mais ils ont jugé que trois sorciers, dont deux jeunes, n'étaient pas un bien grand risque. Aujourd'hui nous sommes plus nombreux et différemment armés. Ils prennent bien plus de temps à la réflexion.
_ Et que croyez-vous qu'ils feront ? Demanda Hermione.
_ Ils tenteront sûrement une approche moins direct que la première fois. »
Et en effet, quelques mètres plus loin, un centaure que Harry ne connaissait pas les attendait sur le chemin.
« Vous êtes cernés ! Fit-il. Lâchez vos armes ou retournez d'où vous venez. Vous n'avez rien à faire ici. Et soyez encore heureux que nous ne vous ayons pas déjà transpercé de nos flèches pour avoir amené un traître dans notre territoire.
_ Nous ne lâcherons pas nos armes et nous avons à faire ici, répondit calmement le roi Arthur. Nous ne sommes pas venus chercher querelles. Tout ce que nous voulons, c'est parler.
_ Nous ne voulons pas parler avec vous. Repartez !
_ Ecoutez-nous et nous repartirons.
_ Nous savons ce que vous voulez. Vous croyez que les centaures ne sont que des serviteurs. De bons chevaux qui vous obéiront au doigt et à l'oeil. Nous refusons de nous soumettre !
_ Je ne vous parle pas de soumission, mais d'entraide.
_ Cela revient au même dans la bouche des humains, Fit alors une autre voix. »
D'autres centaures sortirent de toute part, arcs en main. Hermione, qui n'avait pas un très bon souvenir de la dernière fois où elle en avait vu autant, se pressa contre Ron. Harry reconnut le centaure qui venait de parler comme étant Magorian. Il vit aussi Bane, le centaure au pelage noir qu'il n'avait jamais beaucoup aimé.
« Firenze ! Tu as osé revenir ! Reprit Magorian.
_ Comme tu peux le constater, mon ami.
_ Je ne suis pas ton ami. Je ne le suis plus. Plutôt que de soutenir ceux de ta race, tu es entré aux services des humains.
_ Tous les hommes ne se sentent pas supérieur à nous. Et tu le sais Magorian. Sinon, pourquoi as-tu rendu cette femme du ministère à Dumbledore il y a deux ans ? Le considérais-tu comme un être éprouvant du mépris à notre égard ? »
Magorian eut un instant d'hésitation.
« Dumbledore était un homme à part, Firenze.
_ Je sais. Mais avec toute l'estime que tu lui portais, cela ne t'as pas empêché de me condamner quand il m'a demandé mon aide.
_ Nous n'avions rien à lui devoir, s'emporta soudain Bane voyant que Magorian ne pouvait rien répondre à cela.
_ Crois-tu Bane ? Mais qui nous a défendu quand le ministère de la magie pensait que des centaures ne pouvaient rester dans l'enceinte de l'école après que vous ayez capturé cette Ombrage ? N'était-ce pas Dumbledore ?
_ J'accepte le fait que Dumbledore nous respectait, Firenze, reprit Magorian avant que Bane ne réplique. Mais qu'en est-il des autres ? Ne serait-ce que ceux que tu as amené ici.
_ Eux ? Parlerais-tu par exemple de Hagrid qui a toujours était amicale avec nous ?
_ Il peut, s'exclama Bane. On le laissait bien se promener dans notre forêt.
_ Tiens donc. Et depuis quand as-tu jamais laissé quelqu'un qui nous méprisait arpenter « notre » forêt Bane ? Pourquoi le lui avoir seulement interdit depuis deux ans s'il nous considère aussi mal que tu le dis ?
_ Je devrais te faire une autre belle marque de sabot, Firenze. La dernière n'a pas duré assez longtemps pour que tu oses me parler ainsi. »
Firenze ignora la remarque de Bane est se tourna ostensiblement vers Magorian.
« Ne vois-tu pas mon ami ? C'est nous qui les méprisons. Nous faisons la même chose que ce que nous leur reprochons. Ils sont venus chercher de l'aide Magorian. De l'aide. Pas des serviteurs. Ils ont besoin de nous autant que nous avons besoin d'eux. A force d'avoir peur des autres, nous nous sommes refermés sur nous mêmes. Et la puissance du mage noir ne cesse d'augmenter. Il nous engloutira dans les ténèbres. Lui ne considère pas les centaures plus que de simples ouvriers, des esclaves. Le monde des hommes n'est pas parfait, mais si nous n'agissons pas, il sera bien pire et nous n'auront pas le droit de nous plaindre car nous n'avons jamais rien fait pour l'en empêcher.
_ Nous ne nous mettons pas en travers de la destinée, s'exclama Bane.
_ Quelle destinée ? Qu'avez vous vu dernièrement dans les étoiles ? Les voyez-vous encore ? Les brumes des détraqueurs ont recouvert le ciel. Et même si nous pouvions y lire notre destinée que saurions-nous de la vérité ? Même les anciens ne cessent de dire que l'on ne peut jamais être sûr des prédictions. Il faut parfois attendre des années pour y voir clair et cela peut toujours changer. Les prophéties ne sont rien que des lignes inventées par ceux qui les prononcent. Il a été dit que ce jeune garçon affronterait le mage noir, il a été dit qu'il serait le seul à pouvoir le détruire, mais rien ni personne n'a jamais dit que cela réussirait si on laissait les choses se faire sans les toucher. L'autre camp a bien essayé de le tuer. Ils ont tenté de changer les choses. Devons-nous rester sans réagir ? Où est-il dit que nous devons rester passif ? Où est-il dit que nous ne pouvons pas influencer sur les choses ? La prophétie est incomplète et ne dit rien de ce qui se passera vraiment. C'est à nous de décider. Nous, centaures et humains, de prendre parti et de faire un choix que nous défendrons. Une destinée ne s'accomplit pas seule. Elle ne s'accomplit pas si on ne fait rien. Elle n'est finalement qu'un projet qui ne demande qu'à se réaliser si quelqu'un veut bien s'en occuper. »
Le trouble avait gagné la troupe des centaures. Si quelques uns, dont Bane, semblaient encore prêts à bander leurs arcs, la plupart se regardaient d'un air interrogateur. Magorian, en particulier, semblait extrêmement pensif. Harry aurait voulu se jeter à ses pattes, le supplier de leur venir en aide mais il voulut garder un peu de tenu, ne serait-ce que pour ne pas déshonorer son jeune rang de chevalier de la table ronde. Il s'avança, tout en lâchant la main de Ginny qui eut un regard horrifié. Harry sortit du rang de ses amis, aperçut très nettement Bane se saisir d'une flèche, et se plaça devant Magorian, à quelques centimètres à peine de lui.
« Sans vous, nous ne sommes pas assez puissants pour affronter Voldemort. Je vous en prie, accepter nôtre aide et accordez-nous la vôtre. »
Bane semblait sur le point d'exploser de fureur mais Magorian regarda le jeune homme avec grand sérieux.
« Notre combat ne sera pas sans risques ni conséquences, fit alors le roi Arthur en s'approchant à son tour. La souffrance et l'horreur sont le lot de toutes guerres, sans exceptions. Ce sera une bataille rude et sans merci. Et si je dois être foudroyé par la mort à ce moment-là, je jure sur la noble assemblée que je représente que j'aurai au moins été fier de me battre au côté d'autres grands guerriers comme les centaures.
_ Et en tant que centaure, je serai heureux de mourir aux côtés du roi Arthur de Bretagne, répondit Magorian. »
Le sang de Bane ne fit qu'un tour. En d'autres circonstances, Harry aurait trouvé la grimace atroce de son visage absolument hilarante. Mais lorsqu'il pointa sa flèche droit sur Magorian, il avait plutôt une tête sinistre.
« Que vas-tu faire avec ça, Bane ? Demanda Magorian très calme.
_ Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux pas nous dire d'aller nous faire massacrer pour ces minables humains. »
Bane hurlait presque. La main qui tenait sa corde bandée tremblait de rage.
« Je n'ai parlé qu'en mon nom seul, Bane. Libre aux autres de me suivre ou de rester ici.
_ Personne ne te suivra dans cette folie. Tu n'as pas le droit.
_ Pourquoi ne pas le leur demandé alors ? Qui veut nous suivre, Firenze et moi, dans la bataille que nous allons mener avec les humains contre le mage noir ? »
Le visage de Bane se décomposait au fur et à mesure que des centaures levaient leurs arcs. Une majorité, une immense majorité des centaures rassemblés ici voulaient suivre Magorian.
« Tu vois ? Chacun a décidé de son sort, tu ne peux t'y opposer.
_ Tu n'as pas le droit. Tu n'as pas le droit de changer nos coutumes. Nous ne devons pas intervenir. TU N'AS PAS LE DROIT ! »
Personne ne saura probablement jamais si la flèche avait été volontairement lâchée par Bane ou si le tremblement de sa main l'avait finalement trahit. Toujours est-il que celle-ci partit sans prévenir en direction de la poitrine de Magorian. Personne ne put bouger. Magorian eut juste le temps de fermer les yeux. Le roi Arthur sauta en avant et avança son bouclier du mieux qu'il put. Mais il était trop tard. Magorian s'effondra au sol. Son sang s'écoula lentement sur l'herbe à peine née du printemps. Pendant quelques secondes, un silence assourdissant, insoutenable envahit l'espace entre chaque arbres, entre chaque branches et entre chaque feuille. Puis le bruit d'un sabot contre le sol retentit. Il fut suivit d'un autre, puis de deux autres, de dix autres. Tous les centaures sans exception frappaient le sol de leurs pattes avant. Harry se sentit soudain tiré en arrière avec une grande force et vit qu'il arrivait la même chose au roi Arthur. Hagrid les avaient agrippés.
« C'est un avertissement, leur dit-il à l'oreille. Il ne vaut mieux pas être trop proches de Bane pour l'instant. »
Ce dernier semblait avoir du mal à croire à ce qu'il venait de faire mais il semblait complètement perdu en écoutant le bruit de ses congénères. Il réalisait à peine que l'avertissement était pour lui.
« Non... mes amis... attendaient... ce n'est pas ma faute... je ne voulais pas... Ce sont eux... eux, qui ont menacé notre race. C'est de leur faute...
_Tais-toi, couard, fit Firenze en s'approchant du corps de Magorian. »
Les centaures ne firent plus le moindre bruit tandis qu'il se penchait sur le corps inerte.
« Peut être qu'on peut encore l'emmener à l'infirmerie du château ? Souffla Ron qui tenait Hermione en pleur contre lui.
_ Hélas non jeune homme, reprit Firenze, il est trop tard. Ecoutez, vous autre. Magorian et moi n'étions pas d'accord sur bien des points. Mais il était mon ami malgré tout. J'avais toujours espéré qu'il rejoindrait mon avis. Et aujourd'hui qu'il l'a fait, il a été tué. Si vous décidez de me suivre, c'est également ce qu'il pourrait vous arriver. Avez-vous bien réfléchit ?
_ Nous viendrons avec toi Firenze, répondit un centaure gris.
_ Nous ne craignons pas la mort, fit un autre au pelage auburn. »
Un à un, les centaures apportèrent leur soutien à Firenze. Puis celui-ci se tourna vers Bane.
« Tu vas me tuer ? Demanda celui-ci d'un air de défi.
_ Je ne peux nier y avoir penser quelques instants, Bane. Mais je ne crois pas que tu en vailles la peine.
_ Je ne l'ai pas tué. Je n'ai pas voulu... ce sont tes amis humains qui l'ont monté contre moi. C'est de leur faute. Ils n'avaient pas à bouleverser nos traditions.
_ Crois-tu ? Explique-moi Bane. Qui est responsable ? Celui qui a tiré la flèche ? Celui qui a essayé de protéger Magorian de son bouclier ? Ou celui qui, il y a à peine un instant, espérait qu'on puisse encore le soigner ? Les centaures ont pris leurs décisions. Toutes tes traditions et règles ne peuvent les en empêcher.
_ Non, tu n'as pas le droit. »
A nouveau, Bane saisit une flèche et banda son arc devant les yeux horrifiés des témoins. Mais comme Magorian, Firenze resta très calme.
« Tu vas me tuer aussi ? Je suis venu sans arme et je ne compte pas me défendre. A quoi cela te sert-il ? Tu ne te souviens plus de combien d'arcs se sont levés pour nous suivre, Magorian et moi ? Vas-tu tous nous tuer un par un ?
_ Tu n'as pas le droit, répondit un Bane dont la colère le faisait trembler plus que jamais.
_ Regardez vous autre, reprit Firenze toujours aussi stoïque. Regardez où vous mène la peur de l'autre. Elle vous mène à la haine. La haine qui aveugle, la haine qui rend sourd, la haine qui annihile tout vos sens allant jusqu'à vous faire menacer l'un de vos frères et de le tuer. »
Les centaures recommencèrent à frapper le sol de leurs sabots avant. La terre tremblait tellement que Harry faillit perdre l'équilibre et rattrapa Ginny qui manqua de tomber. Le regard fou de Bane était toujours plongé dans les yeux tranquilles de Firenze qui attendait patiemment. Puis, sans prévenir, tout comme Magorian, la flèche partit en un sifflement. Firenze ne cligna même pas des paupières qu'un éclair flamboyant frappa le projectile. La flèche tomba au sol en deux morceaux tandis que le roi Arthur rengainait déjà Excalibur dans son fourreau. Harry n'avait rien vu venir. Le geste avait été si rapide, si parfaitement exécuté que la lame de l'épée légendaire avait à peine eut le temps de réfléchir la lumière du soleil.
« Je n'aurai peut être pas dû intervenir, Firenze, fit le roi Arthur. Mais voir pour la deuxième fois un être désarmé être tué par un félon est au dessus de mes forces.
_ Voilà bien la grande noblesse de la table ronde, répondit Firenze aussi tranquille que s'il prenait courtoisement le thé avec le monarque. Mais cela a assez duré je vous l'accorde. Bane ! »
Le centaure noir sursauta et essaya d'attraper une flèche qu'il laissa tomber par terre. Il allait pour en prendre une autre lorsqu'il s'aperçut que le roi Arthur protégeait trop bien Firenze et que les autres chevaliers s'étaient répartis pour protéger les centaures qui bandaient eux aussi leurs arcs dans sa direction. Un centaure apporta un arc et un carquois à Firenze. Celui-ci mit en joue Bane qui paniquait. Firenze tira et la flèche brisa le bois de l'arc de Bane en deux. Une autre flèche coupa la lanière de cuir qui maintenait son carquois et celui-ci tomba au sol. Après l'avoir désarmé, Firenze rendit l'arc et les flèches à celui qui les lui avait prêtés.
« Je ne veux plus voir de sang couler aujourd'hui, qu'il vienne d'un centaure ou d'un homme. Je ne vais pas te tuer Bane. Tu subiras la même punition que moi. Je te bannis de la forêt. Et je n'aurai même pas besoin de te faire une marque de sabot. Après ce qu'il vient de se passer ici, ton nom sera une marque bien plus efficace. De centaure en centaure cette histoire se racontera et le nom de Bane sera refusé dans chaque clan de l'Angleterre à l'orient. Prépare-toi à une longue vie de reclus et de solitude, Bane. Et peut être que tu comprendras comme moi, et comme Dumbledore avant moi, que la mort est loin d'être ce qui est le plus à craindre sur cette terre. »
Bane aurait voulu protester. Cela se voyait dans ses yeux. Mais le nombre de centaure qui ne partageait pas le dernier point de vue de Firenze et qui tenait toujours leurs arcs vers lui le décidèrent à ne plus rien dire et à s'enfuir au galot. Les centaures prirent leurs arcs sur leurs épaules. Deux d'entre eux soulevèrent et emmenèrent le corps de Magorian. Firenze se tourna vers les sorciers et les chevaliers.
« Magorian devrait avoir des funérailles d'exception, mais le temps manque désormais également aux centaures. Nous lui rendrons un dernier hommage puis nous vous rejoindrons au château. Allez en paix mes amis et ne vous reprochez rien. »
Firenze s'élança et disparut au détour d'un arbre.
Hagrid mena les chevaliers et les jeunes sorciers sur le chemin du retour où le silence fut pesant. Harry était perplexe. Il avait été extrêmement touché par la mort de Magorian mais, maintenant que tout cela était finit, il se sentait étrangement calme. A nouveau, un être avait consenti au sacrifice pour l'aider à avancer dans sa quête. Mais cette leçon aussi avait été difficile à retenir. Il se demandait combien de personnes devraient encore disparaître ainsi pour qu'il est une chance, finalement infime, de l'emporter face à Voldemort. Devant lui, Ron essaya de les sortir de leur torpeur.
« Avec les centaures, et si l'ordre du phoenix a réussi à convaincre les êtres de l'eau, nous serons peut être assez nombreux pour prendre Azkaban.
_ Mais prendre Azkaban par la force n'a jamais fait parti de nos plans, répondit le roi Arthur.
_ Comment ? S'exclama Ginny. Mais comment comptez-vous arriver face à Voldemort sans cela ?
_ Par la ruse ma chère.
_ Quelle ruse ?
_ L'une des plus vieilles du monde. Tandis que nous mènerons un semblant d'attaque frontale pour attirer toute la vigilance et la force de nos ennemis en un seul point, un groupe s'infiltrera à l'intérieur de la forteresse.
_ Mais comment cela sera-t-il possible ? Demanda Hermione. Nous ne passerons jamais sans qu'il nous voit.
_ C'est le dernier détail à régler, fit Lancelot.
_ Vous appelez ça un détail vous ? S'étonna Ron.
_ Peut être que Malefoy en sait plus qu'il ne nous en a déjà dit, intervint Neville.
_ Je ne crois pas, répliqua Hermione. De toute évidence, il tient vraiment à récupérer son père.
_ Et où est-il celui là, d'ailleurs ? Grogna Hagrid.
_ Il s'est installé tout seul dans le dortoir des Serpentards, répondit Luna. Je ne sais pas pourquoi il n'a pas préféré prendre une autre chambre à Gryffondor. Ce doit être sinistre.
_ On a tous sa fierté, même si elle n'est pas toujours bien placée, reprit Hagrid avec un air docte. Malefoy...
_ Mais oui, Malefoy ! S'écria Harry. »
Tout le groupe s'arrêta pour le regarder d'un air étonné, presque choqué. Sonviage rayonnait.
« La voilà la solution pour entrer dans Azkaban. Malefoy !
_ Je crois qu'il est un peu perturbé en ce moment, commenta Ron. Tu vas bien Harry ?
_ Très bien, réfléchis un peu. Malefoy ne voulait pas être vu pour nous contacter et il y a réussit.
_ Tu veux dire... l'invisibilité ? Fit Hermione étonnée.
_ Tout à fait.
_ Mais c'est un sort extrêmement difficile, intervint Ginny. Voldemort aura cent fois le temps de raser toute l'Angleterre avant que nous ne le maîtrisions. Même avec el temps qu'il a passé dessus, Malefoy n'y arrive pas complètement. »
Harry réfléchit. Il était vrai que se rendre invisible sans cape était atrocement compliqué. Et que toutes les formules qui visaient le corps humains pouvaient avoir de fâcheuses conséquences si elles étaient ratées.
« C'est vrai, dut-il admettre. Mais vous avez oublié une chose.
_ Quoi ? Demandèrent les jeunes sorciers en choeur.
_ On a vraiment pas le choix. »