Harry Potter et le secret du Graal
Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 11 : La tombe et le graal
Harry, assit sur une pierre, tenait sa tête entre ses deux mains. Son esprit était totalement confus, il ne parvenait plus à se concentrer. Depuis des heures il cherchait le moyen d’ouvrir la tombe dans la roche mais il accumulait les échecs. Ginny tentait à nouveau de détailler les diverses gravures du cercle. Tous deux avaient reconnu les chevaliers de la table ronde qui entouraient le couple central d’Arthur et Guenièvre. Plusieurs formes se tenaient également près d’eux comme Merlin et Morgane. Il y avait également un homme portant des outils de forgeron dont leurs connaissances des romans de la table ronde ne leur permirent pas de reconnaître. Au dessus de toute l’assemblée était gravé deux dragons en plein combat.
Harry et Ginny avaient longuement regardé les personnages un par un, cherchant un quelconque indice. Harry avait espéré que l’un d’eux était représenté avec le graal et qu’il saurait désormais ce qu’il devait trouver. Mais en dehors de leurs armes et armures, les chevaliers n’avaient rien. Ginny s’était longuement penchée sur Merlin et Morgane mais elle n’avait rien découvert. Harry avait même appuyé sur le personnage de Merlin pour voir s’il n’y avait pas de système d’ouverture secret tout en sachant que dans le monde des sorciers, il était inutile d’avoir recours à de tels subterfuges. Il avait ensuite essayer un à un tout les sorts qu’il connaissait pour faire bouger le rocher, mais rien n’y fit. Il essaya de le soulever, de le réduire, de le pulvériser, de le faire rouler ou glisser, mais la roche n’avait pas bougé du moindre centimètre. Il avait essayer de parler aux personnages, de les nommer un par un ou de leur demander d’ouvrir, mais rien n’avait bougé.
Harry se rendait bien compte que tout espoir d’ouvrir la tombe du roi sans le graal était vain. Il se demandait comment ils avaient pu passer à côté de sa découverte. Au vu des indications qu’on leur avait donné, il lui avait semblé que le graal finirait par se trouver sur leur route et qu’en cherchant un peu, ils sauraient découvrir sa véritable forme. Harry s’énervait. Il avait beau fouiller dans sa mémoire, on leur avait toujours indiqué le chemin à suivre mais personne ne leur avait vraiment donné d’indication concernant le graal.
La seule chose qu’il sache, c’était que sa mère connaissait sa forme. Harry s’était également creusé la mémoire, mais il avait déjà du mal à se souvenir des visages de ses parents. Si seulement il avait connu un sort ou une potion pour réveiller les anciens souvenirs. Il regrettait maintenant l’absence d’Hermione.
« Et si le cercle tournait ? »
Harry revint à la réalité de la situation par la voix de Ginny qui avait plaqué ses mains sur le cercle en essayant de le faire tourner dans un sens puis dans l’autre. Elle compris que ce n’était pas encore la bonne solution et vint rejoindre Harry.
« Je n’ai plus d’idées. Ce ne sont que des gravures qui ne bougeront jamais. Il doit pourtant y avoir un moyen.
_ Oui, revenir en arrière et découvrir l’indice que nous avons manqué sur le graal. Mais c’est impossible, à moins qu’il ne se trouve également à Avalon.
_ Je ne pense pas. Morgane ne semble pas apprécier ce qu’elle fait ici mais elle y ait apparemment forcée. Si le graal était à Avalon, elle nous aurait sûrement dit quelque chose à ce sujet.
_ Peut être. Comment savoir maintenant ? »
Harry se leva l’air furieux.
« Ce n’est pas possible d’arriver ici et d’être arrêté par un rocher. Et qui sait quelles horreurs Voldemort a déjà faites pendant qu’on perd notre temps. J’en ai assez. Je veux tuer Voldemort, avec ou sans chevaliers. »
Ginny s’apprêtait à répondre mais Harry poussa alors un cri de douleur et s’effondra en portant les mains à son front. Sa cicatrice lui avait fait si mal soudainement qu’il en avait perdu toute force. Cela ne lui était pas arrivé depuis si longtemps, depuis que Voldemort avait empêché l’accès à ses pensées, qu’il ne comprit pas tout de suite ce qui le brûlait. Ginny s’élança vers lui et le prit dans ses bras.
« Qu’est-ce qui t’arrive ?
_ Ma cicatrice… c’est horrible.
_ Mais je croyais qu’elle ne te faisait plus mal. »
La douleur s’estompa un peu en même temps que les nerfs de Harry. Il comprit alors ce qui lui était arrivé.
« Non, c’est moi cette fois. J’étais tellement en colère que j’ai forcé le passage mental. Il a dû le sentir aussi. Il faut que je me calme. »
Ginny se serra contre lui et lui caressa doucement les cheveux. Harry prenait de grandes respirations et fermait les yeux en essayant de faire le vide dans sa tête. Mais ce n’était pas évident avec la douleur qui diminuait trop lentement à son goût.
Peu à peu, il retrouva son calme. La douleur était devenue lancinante, comme si quelqu’un lui appuyait sur la tête avec force. Ginny l’aida à se redresser et à s’asseoir sur la pierre. Elle s’agenouilla devant lui et prit ses mains en le regardant d’un air inquiet.
« Ça va mieux, répondit-il à la question qu’elle n’avait pas osé poser. Je crois que c’est passé.
_ Tu crois que Voldemort a eu le temps de voir où l’on était ?
_ Non. Il a dû être surpris lui aussi. Et j’ai tout de suite fermé les yeux. Il n’a rien pu voir. Mais il risque de se demander ce qui se passe à Stonehedge si ses mangemorts lui ont raconté que c’est là que nous avons disparu.
_ On fera attention en y revenant, c’est tout. »
Harry regardait Ginny qui lui souriait faiblement. Elle avait apparemment aussi peu d’espoir que lui de retourner dans leur monde. Il se sentit soudain coupable de l’avoir emmené dans cette situation. Il l’attira doucement à lui et l’étreignit.
« Je te jure que je ne baisserai pas les bras. Je ferai tout mon possible pour ouvrir cette tombe.
_ Je sais, murmura-t-elle, je le sais très bien. »
Ils s’embrassèrent longuement et pendant quelques secondes, Harry ne sentait plus du tout la douleur de son front.
Il se releva et se dirigea vers la pierre avec une nouvelle volonté que même sa cicatrice encore brûlante ne parvenait pas à atténuer. Toutefois la douleur de cet incident était encore assez forte pour qu’il sente comme un vertige. Il se rattrapa juste à temps sur le rocher, réussissant à ne pas se retrouver à nouveau le nez par terre. Mais à peine avait il repris ses esprits qu’il sentit la roche bouger sous sa main. Harry se redressa vivement tandis que le cercle de gravures s’enfonçait dans le rocher. Ginny le rejoignit incrédule.
« Mais co… comment tu as fait ?
_ Je ne sais pas. »
Tandis que le cercle disparaissait dans l’ombre, Harry eut un nouvel élancement au front.
« La cicatrice, fit-il. C’est elle.
_ Quoi ? Tu veux dire que le graal c’est ta cicatrice, s’étonna Ginny.
_ Oui… enfin non pas vraiment. Dumbledore me l’avait dit. Voldemort m’a fournit les armes pour le vaincre. Ce doit être notre lien. Le fait que deux sorciers soient connectés entre eux.
_ Je… j’ai du mal à y croire.
_ Je sais… mais… oui… c’est ça que les chevaliers ont trouvé aussi. Une sorte de connexion mentale entre eux qui a renforcé leur assemblée.
_ En fait ça voudrait dire qu’ils ont créé cette connexion pendant leurs aventures et qu’ils ne l’ont donc pas trouvé à la fin.
_ Oui. Si je me souviens bien, avant de chercher la coupe qui était censée être le graal, ils ont dû attendre le « bon chevalier », celui qui était destiné à trouver le graal.
_ Une sorte d’« élu » donc, murmura Ginny.
_ Euh… oui… je suppose. Enfin, ce chevalier était Galaad dans les romans que j’ai lu. Mais si on en croit Flamel, en réalité c’était Perceval. C’est lui, à travers leur dernière quête, qui a dû provoquer la prise de conscience de ce lien.
_ Et à la fin, ils ont finit par découvrir le graal, reprit Ginny d’un air songeur. Le pire c’est que ça se tient. »
Harry tourna la tête vers le trou creusé par le cercle. Il y faisait incroyablement sombre. Il prononça la formule magique et de la lumière jaillit du bout de sa baguette. Mais ce n’était pas encore assez puissant pour voir le fond.
« Il va falloir y aller ! »
Harry ne savait pas si son lien avec Voldemort lui serait encore utile mais il préférait, pour une fois, que la douleur ne s’estompe pas, du moins jusqu’à ce que le roi Arthur soit réveillé. Il se courba et commença à avancer dans le tunnel circulaire. Derrière lui, Ginny murmura « Lumos » et une lumière le suivit. Le tunnel semblait long et ils eurent assez vite mal au dos à se tenir pliés en deux. Ils auraient bien était tentés de s’asseoir quelques secondes mais Harry craignait que sa cicatrice ne cesse trop rapidement ses élancements. Ils accélérèrent, espérant pouvoir se tenir debout une fois arrivé au but. Ils furent donc particulièrement heureux de voir le tunnel s’élargir pour devenir une sorte de grotte où Hagrid aurait à peine frôlé le plafond. Harry, se souvenant que trop bien de la dernière fois où il s’était aventuré dans une grotte, avançait d’un pas prudent. Ginny, bien que ne comprenant pas cette précaution, l’imita.
La grotte n’était pas très profonde cependant et ils arrivèrent rapidement au bout où une sorte de petite butte taillée à même la roche reposait contre le mur du fond. En se penchant dessus, Harry et Ginny découvrirent une gravure d’un dragon surmontée d’une autre en forme de couronne. Sur le dessus il y avait une sorte de fente grossièrement taillée. Harry et Ginny se regardèrent. Cela semblait trop simple.
« Tu… tu crois que…
_ Je ne sais pas… Il faudrait essayer. »
Harry se sépara du long paquet qu’il avait attaché dans son dos. Il en sortit Excalibur et son fourreau. Il dégaina l’épée magique et monta sur l’amas de roche. Ginny le regardait avec un air envieux auquel Harry ne pu résister. Il la fit monter avec lui puis, prenant chacun le manche de l’épée par une main, la soulevèrent puis l’abattirent dans la fente où elle s’enfonça aux trois quarts. Ils lâchèrent prise et constatèrent que rien ne s’était passé. Harry voulut reprendre l’artefact mais il ne bougea plus. La pierre semblait l’avoir aussitôt enserré. Soudain, une voix retentit derrière eux.
« Je suppose que c’est moi que vous attendiez. »
Ils se retournèrent vivement.
Devant l’entrée de la grotte se tenait un homme en armure à la barbe et aux cheveux longs. Le sang de Harry et de Ginny ne fit qu’un tour.
« Je me présente, fit l’homme en s’avançant dans un léger cliquetis métallique, je suis Arthur de Bretagne. Qui donc m’a permis de rejoindre à nouveau ma terre ?
_ Ha… a… a… rry, répondit Harry qui ne parvenait pas à se défaire de son air stupéfait, et… Gi… Gi…
_ … nny, termina Ginny qui ne semblait pas plus apte à la parole.
_ Et bien je vous remercie jeunes gens, reprit le roi Arthur qui était arrivé à leur hauteur. Mais si vous le permettez, je vais maintenant réveiller mes fidèles compagnons. Vous conviendrez qu’ils ont reposé bien assez longtemps. »
Harry et Ginny s’écartèrent d’un bond, comme s’ils craignaient d’être indignes même d’être frôlés par le légendaire souverain. Arthur empoigna Excalibur et la sortit de la roche aussi facilement que si la lame avait été huilée. Aussitôt plusieurs formes apparurent tout autour de la grotte. Harry et Ginny n’osaient croire à ce qui leur arrivait tandis que la faible lumière de leurs baguettes magiques se reflétait sur des armures scintillantes.