La maison sur la colline
Chapitre 8 : Chapitre huit
1376 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 18/03/2024 14:22
« Intrusion dans le couloir du septième étage ! Intrusion dans le couloir du septième étage ! »
La voix métallique résonnait dans toute l’école. Un attroupement d’élèves se forma rapidement dans le couloir. Les professeurs durent jouer des coudes pour pouvoir passer. Quand la directrice McGonnagall réussit enfin à passer la foule, elle devint aussi blanche qu’un linge, manquant de faire un malaise.
- Qu’est-ce que… ? Comment ? Prévenez immédiatement Ste Mangouste. Ainsi que messieurs Potter et Weasley. »
XXXX
Quinze ans plus tôt.
- Granger !
Hermione martelait la porte de ses poings à s’en faire saigner.
- GRANGER !!
Le sol grondait sous leurs pieds, la végétation se densifiait et Drago sentait une puissante magie à l’œuvre. Quand il vit les pousses de pin géant sortir du sol, il comprit qu’ils n’étaient pas encore sortis d’affaire. Alors il attrapa Hermione par les épaules et la secoua plus violemment qu’il ne l’aurait voulu.
- Hermione ! Par Merlin, on doit s’éloigner d’ici et vite.
Un vent de panique la fit frémir et, malgré elle, se mit à courir aux côté de Drago. Un arbre géant poussa en un claquement de doigt juste devant elle, manquant de lui arracher un bras. Drago l’avait tirée vers lui une fraction de seconde avant qu’il ne soit trop tard. Sans se lâcher la main, ils se frayèrent un chemin entre les arbres en évitant toujours de justesse ceux qui poussaient près d’eux.
A bout de souffle, ils couraient pour leur vie, main dans la main. Quand enfin, la nature se calma autour d’eux, ils s’autorisèrent à ralentir, prenant la direction du lever de soleil pour s’orienter dans la salle sur demande. Ils s’extasieraient plus tard sur les capacités de cet endroit.
En regardant où aller, un arbre aux branches énormes apparut juste devant eux, les projetant tous les deux en arrière.
Secoués, ils mirent un temps considérable avant de se relever. Ils se jetèrent au pied d’une colline, essoufflés, épuisés et avec mille questions dans la tête.
- Par Salazar, qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Qu’est-ce qu’il vient de se passer ?
Hermione avait du mal à reprendre son souffle. Elle voulait retourner dans la forêt mais la peur panique l’empêchait de bouger.
Un filet d’eau passa devant leur pied, leur permettant de rassasier leur soif, après cette course interminable, et de reprendre leurs esprits.
- Je… Je crois que c’est de ma faute. J’ai demandé un endroit impénétrable.
- D’accord mais pourquoi tu n’as pas pu ouvrir la porte ?
- Peut-être parce qu’il n’y a rien sur quoi l’ouvrir. La bombe… Ha… Harry… Ron…
Drago eut du mal à déglutir en réalisant qu’il n’y avait plus de Poudlard. Il était coincé ici, probablement pour toujours avec elle. Il voulait lui faire remarquer l’ironie de la situation mais il tomba à genoux, le teint soudainement pâle comme la mort.
- Encore un truc bien réussi… Gran…
Hermione se tourna vers lui en voulant répliquer mais eu tout juste le temps de le voir tomber.
- Malefoy ?
Elle courut vers lui.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Malefoy ?
Ses yeux se fermaient doucement.
- DRAGO ?!
- Mmm… Je crois que finalement, on n’a pas besoin d’apprendre à se supporter.
- Qu… Quoi ?! Tu es blessé ?
Il souleva sa cape, une branche de la taille d’un pieu transperçait sa chemise, une tâche rougeoyante dégoulinant tout autour. Les mains tremblantes, Hermione ouvrit délicatement sa chemise, bouton après bouton, découvrant la plaie.
- Je… Tu vas guérir. J’ai juste besoin de… De… Où est mon sac ? Ma baguette… Tu vas guérir Malefoy, d’accord ?
- Granger…
- Non. Ne fais pas ça.
Elle sentait la panique monter en elle. Elle venait de perdre toute sa vie, elle ne laisserait pas la mort prendre une vie de plus, pas même celle-là.
Elle ôta son pull et appuya fermement sur la plaie, espérant stopper l’hémorragie le temps de retrouver sa baguette.
- Je vais trouver une solution.
Drago sourit, les dents tachées par son propre sang.
- Pas cette fois… Me dis pas que tu as pitié de moi ?
- Malefoy… Je… Pas toi… Pas encore. Trop de mort… Trop de mort… Je peux pas… Pas toi.
Elle hyperventilait, ne contrôlant plus ses gestes, ses mots, son cœur. Tout devenait noir autour d’elle. Drago ne pouvait rien faire d’autre alors il attrapa sa main et la fixa, attendant de croiser son regard.
- Granger… Hermione… Tu vas t’en sortir… Tu… es la sor…ciè…
Mais elle ne sut jamais la fin de sa phrase. Il ferma les yeux, là, au bas de la colline.
- Malefoy ?
Elle toucha sa joue.
- Malefoy ?!!
Son cœur martela sa poitrine. Elle le secoua légèrement, puis de plus en plus fort.
- Malefoy ??? Drago ?! Par Merlin, Drago !!!!
Un hurlement déchira le silence paisible de la salle sur demande. Elle se mit à courir à l’ouest, en direction de la forêt. Elle ne pouvait pas rester là, tout sauf là.
Tous ces morts, toutes ces pertes. Pour quoi ? Pour quel résultat ?
Elle ignora la tempête dans la salle, elle traversa quelques arbres avant d’être jetée en arrière par la forêt. Elle avait été claire, elle avait demandé un endroit impénétrable. Alors un endroit impénétrable, elle avait obtenu.
Résignée, elle était retournée près de la rivière. Le corps de son ennemi gisait là, inerte et froid. La nuit se couchait. Elle se frotta frénétiquement les mains dans l’eau, déterminée à faire disparaître tout ce sang, tous ces morts, toutes ces horreurs.
Quand dans le faux ciel, les étoiles s’éclairèrent une à une, elle alluma un feu près d’elle et de Drago. Elle couvrit son corps de sa cape et s’assit à quelques mètres de lui.
Une première nuit passa, puis une seconde et une troisième. Deux semaines s’étaient écoulées quand elle se décida enfin à l’enterrer. A partir de ce jour-là, elle lui parla presque tous les soirs :
- Tu crois qu’on aurait pu être amis si les choses avaient été différentes ?
Comme elle n’attendait pas de réponse, elle continua de lui parler. De sa vie d’avant, de ses parents, de ses inquiétudes, de ses peurs. Au bout de quelques mois, elle arrivait à imaginer les réponses qu’il lui aurait servies s’il était encore là.
Un soir, au coin du feu, elle crut devenir folle quand elle entendit la voix de Drago à côté d’elle. En se retournant, elle devina, plus qu’elle ne vit, sa silhouette dans l’ombre.
- Granger, arrête tes états d’âme et mets-toi au boulot.
C’est ainsi que le lendemain elle construisait un abri en branches et feuilles. Elle continua de lui parler, même dans la journée. Et plus elle lui parlait, plus elle le voyait de façon nette et claire.
Elle finit même par oublier qu’il était mort, préférant cette fausse vie que la folie.
XXXX
Ste Mangouste.
« Hermione ?
Elle tourna la tête vers ses deux meilleurs amis. Son regard s’illumina.
- Oh vous êtes venus me rendre visite ? Comme c’est gentil. Vous allez bien rester dîner avec nous ? Drago devrait bientôt rentrer avec les enfants. Il les a emmené voir un match de Quidditch. Orion a parié 5 gallions contre Lyra que son équipe préférée allait gagner. »
FIN