Dollhouse

Chapitre 18 : Halloween

13593 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/11/2023 11:00

Le lendemain matin, quand Blaise et moi étions descendus dans notre salle commune en constatant que le lit de Theo demeurait vide, nous n’avions pu nous empêcher d’exploser de rire en découvrant le nombre de filles qui dormaient un peu partout dans notre salle commune. Par terre, sur des chaises, sur des tables. Pansy et Theodore ne leur avaient jamais rouvert l’accès au dortoir, étant donné ce dont nous étions les heureux témoins. Blaise avait failli s’uriner dessus tellement il avait rigolé, et quelques instants plus tard nos deux amis étaient descendus avec les visages les plus apaisés que nous ne leur avions jamais connu. Ni Blaise ni moi n’avions été en capacité de retenir les énormes sourires qui s’étaient dessinés sur nos visages lorsque nous les avions finalement vus, et ils nous les rendaient largement. Blaise s’approcha de Pansy pour lui faire un check et lui sorti un « bien joué ! » enjoué qui avait réveillé toutes les filles qui dormaient dans la salle commune. Elles avaient lancé des regards noirs en la direction de Pansy et Theo lorsqu’elles étaient parties rejoindre ce fameux dortoir, mais aucune d’entre elles n’eut le culot de dire quoi que ce soit. Non seulement c’était Pansy Parkinson, et elle faisait peur, mais surtout c’était Theodore Nott, et là c’était un tout autre niveau. 

-       Au revoir, merci, bonne nuit à vous aussi ! leur lança Blaise avec un grand sourire et un signe de main. 

Je pénétrais l’esprit de mon meilleur ami alors que Blaise continuait de féliciter Pansy : 

-       Comment tu te sens ? demandai-je alors. 

Il m’adressa un sourire serein. 

-       Mieux que jamais, me répondit-il. 

Je sortais de son esprit maintenant que j’avais vérifié qu’il allait bien et qu’il n’était pas en train de paniquer totalement, et l’enlaçai rapidement. Je ne pouvais m’en empêcher, parfois lorsque nous étions entourés, et même si c’était de notre famille, lorsqu’il se passait quelque chose d’important, j’avais régulièrement besoin de vérifier que tout allait bien pour Theo. C’était fort probablement plus pour me rassurer moi que parce qu’il en avait réellement besoin, parce qu’en vérité hormis la fois où il avait dû se battre pour ne pas se lever immédiatement et aller buter l’oncle de Pansy, il n’avait pas réellement besoin que je fasse cela. 

-       Eh ben il était temps, bordel de merde ! s’exclama un Blaise extrêmement enthousiaste. 

Il adressa un clin d’œil à Pansy avant de demander avec sa voix joueuse et ses yeux pétillants : 

-       Alors, ça va ? T’arrives encore à marcher ? 

Pansy lui frappa l’épaule en rigolant, et même Theo et moi pouffions sans pouvoir nous en empêcher. Cette soirée resterait dans les annales pour l’éternité.

-       Qui te dit qu’on n’a pas simplement dormi ensemble ? provoqua alors Pansy en essayant de se montrer sérieuse. 

Blaise et moi explosions de rire à gorges déployées.  

-       Oh je ne sais pas, enchaîna celui-ci, peut-être tes hurlements qui ont raisonné dans tout le château et le vacarme terrifiant du lit qui tapait avec conviction contre le mur qui tremblait jusque dans la salle commune ? 

Les joues de Pansy devinrent écarlates et Theodore fixa le sol alors qu’un sourire en coin ne pouvait s’empêcher de se dessiner sur ses lèvres. Il tourna le visage vers Pansy et lorsqu’elle rencontra son regard en retour, nous comprimes qu’ils s’échangeaient-là une private joke que nous ne pouvions pas comprendre. Peut-être lui avait-elle explicitement demandé de la faire hurler de sorte à ce que tout le château l’entende effectivement, mais nous ne voulions pas vraiment le savoir. Nous en avions d’ores et déjà assez entendu. 

-       Et plutôt deux fois qu’une, ne pus-je m’empêcher d’ajouter avec un sourire malicieux alors que Theodore levait vers moi des yeux menaçants. 

-       Vous auriez pu lancer un sortilège d’impassibilité ! s’exclama alors Pansy en regardant Blaise avec des gros yeux. 

-       Oh, oh, oh, oh, ricana Blaise en laissant sa tête basculer en arrière, Pansy ! appuya-t-il avec un grand sourire. Oh toi ma grande tu voulais être entendue et tu le sais très bien ! 

Il se mit à tourner sur lui-même en remuant des fesses de gauche à droite : 

-       Elle voulait que tout le monde sache à qui Monsieur le Tombeur Nott appartenait ! A qui Monsieur le Tombeur Nott appartenait ! répéta-t-il en chantonnant en rythme avec ses déhanchés. 

Pansy et Theodore rirent en cœur avec nous devant le spectacle que Blaise nous offrait, et fort probablement également parce qu’ils devaient être physiquement parlant particulièrement détendus après la nuit qu’ils avaient passé. 

-       Et heureusement que le gentil Blaise a quand même monté le son de la musique ! chantonna-t-il encore en se déhanchant de gauche à droite sur un rythme appuyé, tournant sur lui-même. Heureusement que le gentil Blaise a quand même monté le son de la musique !

Pansy lui envoya un coup de pied dans son derrière et le son profond du rire de Blaise raisonna dans notre salle commune. Notre ami cessa de danser et reprit position debout avec nous, mais il ne s’arrêta pas là pour autant et ajouta avec un sourire provoquant : 

-       La voix criarde de Peeves a de la compétition. 

-       Rusard en sueur hurlant « élève qui se fait torturer ! élève qui se fait torturer ! », ajoutai-je avec un sourire. 

-       Que veux-tu, continua Blaise lorsqu’il put s’arrêter de rigoler un instant, la baguette a enfin trouvé son étui. 

-       La marmite a enfin été portée à ébullition, enchérissais-je sur le même ton alors que nous pouffions tous. 

-       Le manche à balais a enfin été enfourché, continua Blaise sur la même lancée. 

-       Le serpent s’est enfin glissé dans son trou, achevai-je alors que Theo frappa mon épaule avec un sourire, mais j’aurais certainement un bleu le lendemain. 

-       Ok, ok, ça suffit, essaya de trancher Theo qui ne pouvait se retenir de sourire malgré tout. 

-       Je dirais bien que j’espère que ça valait les six ans d’attente, continua cependant Blaise, mais vu le volume sonore qui sortait d’un si petit corps je me doute que quelque chose de bien plus gros le démontait de l’intérieur. 

Il hurla de rire à ses propres mots et Pansy fonça vers lui. Il décampa en courant et en hurlant de rire alors que Pansy lui courait après dans notre salle commune. Il sauta par-dessus le canapé et Pansy monta dessus puis sauta sur son dos, sur lequel elle s’accrocha. Elle serra ses jambes autour de sa taille et frappa son dos de ses deux mains alors qu’il hurlait toujours d’un rire qui raisonnait dans toute la salle commune. Theo et moi rigolions ensemble de la scène qu’ils nous jouaient-là. Personne d’autre n’aurait pu plaisanter de la sorte de ce qu’il s’était passé cette nuit-là, mais nous le pouvions. Seulement nous. C’était la famille. 

-       Des coups de reins aussi violents mais même là il a pas réussi à exorciser le démon en toi ! s’exclama Blaise qui riait encore alors que Pansy s’acharnait de plus belle sur son dos. 

Nous avions encore rigolé un moment alors que Pansy s’acharnait sur Blaise, et nous avions profité de tous nous sentir aussi heureux en cet instant, et puis nous avions décidé que nous avions tous, et surtout Theo et Pansy, besoin de forces pour démarrer notre journée, aussi nous étions-nous rendus dans la Grande Salle pour petit-déjeuner et entamer les cours du jour. 

Durant notre petit-déjeuner, nous avions reçu une lettre qui nous était adressée à tous quatre de la part de Rogue, et cela nous avait bien vite fait déchanter. Il exigeait de nous voir à la pause du déjeuner dans la salle sur demande, ainsi lorsque l’heure était venue, nous nous y étions rendus avec chacun une boule à l’estomac qui nous était propre. Cela pouvait signifier plusieurs choses : l’on attendait quelque chose de nouveau de nous, l’on n’était pas satisfait de nous, mais dans tous les cas, nous avions des problèmes. Rogue nous attendait déjà de pied ferme lorsque nous y étions arrivés après notre dernier cours. Il se tenait debout, ses mains ancrées sur ses hanches au milieu des piles d’objets perdus et oubliés qui s’entassaient autour de lui. 

-       Vous vous croyez en vacances ? lança-t-il froidement à notre intention alors que nous n’étions pas même encore arrivés à son niveau. 

Le corps de Theo se plaça machinalement un peu devant celui de Pansy alors que nous prenions place face à lui. 

-       Des événements récents nous ont ralenti dans nos avancées, lui rappelai-je alors. 

-       Des événements qui ont eu lieu des jours plus tôt, vous pensez que vous êtes en position de prendre des congés ? renchérit-il avec plus de colère. 

-       Nous avons déjà commencé nos recherches en ce qui concerne l’armoire à disparaître, lui répondit la voix glaciale de Theodore. 

-       Et vous n’avez fourni aucun résultat encourageant, sauf erreur de ma part ? répliqua Rogue sur le même ton en rencontrant les yeux de Theo. 

-       Pas pour l’instant, non, lui répondit Pansy fermement. 

-       J’ose espérer que vous ne doutez pas, tous autant que vous êtes, du sérieux de la situation dans laquelle vous vous êtes mis, commença alors le professeur. Ce qui s’est produit lors de votre dernière rencontre avec le Seigneur des Ténèbres n’était… qu’un avant-goût de ce qu’il peut arriver à ses côtés, et bien que vous ne soyez que des enfants aux capacités limitées, il a pourtant placé une certaine… confiance, reprit-il après une hésitation, en vous quatre. La vie de votre mère dépend des résultats que vous lui fournirez, Monsieur Malefoy, mais ne croyez pas pour autant être hors de danger, vous-autres, dit-il en regardant Blaise, Theo et Pansy. Il a déjà mis ses mains sur votre mère Miss Parkinson, et croyez-bien qu’il serait tout à fait disposé à réitérer une telle rencontre, avec une issue moins favorable cette fois. Et cela vaut pour chacun d’entre vous. Alors à votre place, reprit-il plus doucement, j’arrêterai de m’autoriser des jours de repos, et je m’appliquerai à lui donner ce qu’il demande le plus rapidement possible. Est-ce clair ? nous demanda-t-il finalement. 

-       C’est clair, répondit Blaise lorsqu’aucun autre d’entre nous ne lui répondit mot. 

Et le professeur disparut, sa cape volant derrière lui, sans plus de cérémonie, nous laissant face à notre destin. Rogue avait raison, et au fond nous le savions parfaitement. La facilité déconcertante avec laquelle le Seigneur des Ténèbres avait décidé de s’en prendre à la mère de Pansy sans motivation aucune, sur simple base de questionnements et soupçons encore infondés en témoignait. Nous n’en avions jamais vraiment reparlé, entre nous, tout comme nous ne parlions pas du fait qu’il avait tué mon père après m’avoir forcé à le torturer sous les yeux de ma mère. Pendant les vacances d’été, cette noirceur et le poids pesant qui allait avec reposait constamment sur nous, c’était tout autour de nous et cela constamment, parce qu’il n’y avait aucune échappatoire possible. Nous faisions tout ce qu’il nous demandait, tous les jours, tout le temps. A Poudlard nous étions moins surveillés, même si Rogue était là. Rogue était loin d’être le pire d’entre eux, bien au contraire. Il pouvait se révéler prévenant parfois. Alors il avait sans doute raison, peut-être nous étions-nous autorisés à oublier, l’espace d’un instant, le sérieux de la situation dans laquelle nous étions, et les vies qui dépendaient de nous. 

-       J’irai à la bibliothèque cette nuit, annonça alors Theo avec détermination, rompant le silence qui s’était abattu sur nous. 

-       Je t’accompagne, lança alors Pansy avec sérieux. 

Theodore lança en sa direction un regard qui voulait tout dire, et Blaise et moi pincions nos lèvres en comprenant parfaitement ce qu’il sous-entendait là. 

-       Non, je dois pouvoir me concentrer et être productif, lui répondit-il alors avec un sourire dans la voix qui fit rougir les joues de Pansy. 

-       Eh bien on sera productif ensemble, répliqua-t-elle sans se laisser démonter. 

Theo appuya son regard sur elle et lui adressa un mince sourire. 

-        On sait tous les deux que ça n’arrivera pas, lui dit-il avec une voix sensuelle, son sourire malin ancré sur son visage. 

-       Est-ce que tu as peur de ne pas pouvoir te contrôler si je…

Blaise boucha soudainement ses oreilles et se mit à hurler avec exagération en coupant Pansy : 

-       LALALALALALA ! JE N’ENTENDS RIEN, LALALALALA ! 

Nous avions tous ri et Pansy et Theo avaient gardé la suite de la conversation pour un moment plus intime que je leur offrais alors : 

-       Vous savez quoi j’ai un devoir à finir à la bibliothèque, vous deux vous n’avez qu’à… rester là un moment. Zabini tu m’accompagnes ? 

-       Je peux t’accompagner jusqu’à la porte ma gente demoiselle, mais après je m’éclipserai en direction du terrain de Quidditch, papa doit prendre des notes sur l’entraînement des Gryffondor pour pouvoir les exterminer en beauté. 

Alors nous avions laissé Theo et Pansy seuls au milieu de la salle sur demande, essayant de ne pas penser à ce qui allait arriver aux pauvres meubles qui se trouvaient aux alentours, et alors qu’en bon gentleman Blaise marchait avec moi jusqu’à la bibliothèque, il lâcha dans un soupir amusé : 

-       Je t’avais dit qu’ils allaient baiser partout. D’ailleurs tu me dois dix gallions, ajouta-t-il un instant plus tard. 

-       En quel honneur ? demandai-je en levant un sourcil circonspect. 

-       A ce que je sache, c’est Pansy qui lui a sauté dessus, s’avança-t-il alors. 

Je ne pus m’empêcher de rire à ses mots. 

-       A ce que je sache, renchérissais-je, c’est Theo qui l’a soulevée du canapé. Pansy a juste posé son cul sur lui, c’est lui qui a initié les choses concrètes.

-       Mais que tu es de mauvaise foi ! s’exclama-t-il alors en me faisant les gros yeux. C’est clairement mon cheval qui a lancé la course, et tu le sais très bien ! 

-       Ton cheval a juste fait le beau devant le mien, mais c’est mon poulain qui a décidé de le courser, ne lâchai-je donc pas. 

-       Ton poney débutant n’aurait même pas reniflé ses fesses si elle ne les avait pas aussi explicitement remuées sous son nez ! continua-t-il avec exaspération. Paye, sorcier de peu de foi ! dit-il en tendant sa main vers moi. 

Je lui adressai un grand sourire. 

-       Très bien, répondis-je sur un ton plus calme que le sien, si une fille est explicitement claire dans ses intentions envers toi, qu’elle t’explique qu’elle te veut et qu’elle se pavane devant toi, mais que finalement ce ne sont que des mots et un peu de teasing, et que c’est toi qui la coinces physiquement contre un mur et qui lui donne concrètement ce dont elle te parlait, c’est elle, ou c’est toi, le papa ? 

Blaise ne me répondit rien, et je lui tendis ma main dans laquelle il mit à contre-cœur les dix gallions que nous avions parié, puis il partit sans me dire un traitre mot en direction du terrain de Quidditch. 

Un devoir que je n’avais pas encore terminé en potions nécessitait que je récolte quelques renseignements supplémentaires à la bibliothèque afin de pouvoir le conclure, aussi déposai-je mes affaires à une table libre de celle-ci, et parti en direction des étagères chercher ce pourquoi j’étais venu. Je savais exactement quel livre je cherchais, c’était un livre fort peu connu du grand public écrit par Tilvia White, un génie des potions bien trop peu reconnue. Elle avait écrit un bouquin remarquable qui recensait tous les ingrédients les plus rares, mais les plus puissants, avec lesquels nous pouvions remplacer certains ingrédients basiques des potions ordinaires afin de les rendre trois voire quatre fois plus puissantes et fonctionnelles. Et pourtant, quasiment aucun élève ne connaissait l’existence de ce livre, et savait encore moins qui était Tilvia White. Il ne fallait pas simplement être bon élève pour croiser le chemin de cette mine d’or de bouquin, il fallait être de ceux qui ne se satisfaisaient pas de réussir une potion convenablement. Il fallait être de ceux qui voulaient plus, et qui se donnaient les moyens d’obtenir plus en cherchant des réponses hors des sentiers battus. Et cette sorte d’élèves là, il n’y en avait pas beaucoup. Pourtant, lorsque je me présentais devant l’étagère où le livre devait être, il n’y était pas. Je l’avais emprunté plusieurs fois à la bibliothèque au fur et à mesure des années, et il avait toujours été à cette place-là, caché dans un coin et royalement ignoré de tous. Il n’y en avait qu’un seul exemplaire, tellement personne ne s’y intéressait. Je relisais pour la troisième fois la tranche de tous les livres de l’étagère qui se tenait face à moi, et constatai une nouvelle fois que le trésor que je cherchais et dont j’avais absolument besoin n’y était pas. Le devoir était à rendre pour dans deux jours seulement, je ne pouvais pas me permettre de ne pas mettre la main sur ce satané livre. Mon devoir serait médiocre sans ce putain de bouquin, et je ne pouvais pas me permettre de commencer à avoir des résultats médiocres dans cette sphère de ma vie également. Pas alors que tout le reste de ma putain de vie m’échappait totalement déjà. Je réalisai que j’étais dans un état mental déplorable alors que je commençai à hyperventiler de ne pas pouvoir trouver un putain de livre débile à la bibliothèque pour un devoir débile comme si cela avait la moindre importance dans ma putain de vie actuelle, et pourtant ma tête commençait à me tourner et les pensées anxieuses défilaient à la vitesse de l’éclair dans mon esprit lorsque sa voix retentit dans mes oreilles : 

-       Tu vas bien ? 

Je ne tournai même pas le visage vers elle alors que je soupirai. Elle était vraiment putain de partout. Mais je n’hyperventilait plus, désormais. 

-       Ça ne te regarde pas Granger, répliquai-je alors. 

-       Tu es conscient que répondre à cette question ne ferait rien de plus de toi qu’un sorcier civilisé, n’est-ce pas ? demanda-t-elle alors avec insolence. 

-       Audacieux de ta part de supposer que je suis un sorcier civilisé, lui répondis-je en lui faisant finalement face. 

Elle portait son uniforme de Gryffondor et avait relevé ses cheveux bouclés en un chignon désordonné qui ne tenait qu’à sa baguette fixée nonchalamment au milieu de ceux-ci. 

-       Je te l’accorde, je pourrais tout aussi bien te qualifier de troll bipolaire, lâcha-t-elle alors en levant un de ses fins sourcil. 

Je pouffai mais choisissais de ne pas relever. J’aurais pu lui faire remarquer qu’elle qualifiait de troll la personne qu’elle avait si peu de temps avant supplier de la baiser, mais j’essayai de ne pas rentrer dans ce jeu-là autant que je le pouvais, au risque de ne pouvoir me contrôler. 

-       Qu’est-ce que tu me veux, Granger ? demandai-je alors avec lassitude. 

-       A toi ? Rien du tout, répliqua-t-elle avec dédain. Je ramène simplement le livre que tu cherches si désespérément, dit-elle alors que je réalisai qu’elle tenait effectivement contre elle le livre de Tilvia White. 

Évidemment, c’était elle qui l’avait. Qui d’autre ? 

-       Toujours un train de retard, à ce que je vois, se permit-elle d’ajouter avec l’insolence qui lui était caractéristique. 

-       Mmh, ronronnai-je malgré moi. J’ai eu les mains pleines ces derniers temps, répliquai-je avec un sourire malicieux, cherchant à lui rappeler que c’était de son corps à elle que mes mains avaient été pleines. 

Ses joues prirent une teinte de rouge alors que j’enchaînais : 

-       Mais n’aies pas d’inquiétude, je suis toujours en piste pour la compétition académique. 

Ses sourcils se dressèrent sur son front et elle pinça ses lèvres avant de me répondre en relevant le menton : 

-       J’ai tendance à trouve ça assez attendrissant, la façon que tu as de persister à appeler ça une compétition, appuya-t-elle, quand tu n’as jamais remporté une seule manche. 

-       Vraiment ? provoquai-je alors avec un sourire. Quelle mention tu as eu l’an dernier à l’examen de Légilimencie ? 

-       Effort exceptionnel, répondit-elle fièrement. 

-       Ouais, dis-je en souriant, c’est bien ce que je pensais. 

-       Pourquoi, tu as eu quoi ? demanda-t-elle soudainement bien moins fière. 

-       Optimal, répliquai-je avec un sourire en coin. 

-       Non, c’est faux, se défendit-elle alors. 

-       Oh si, confirmai-je alors, c’est vrai. 

Sa bouche se resserra en une moue montrant à quel point cela l’insupportait, et je jubilai intérieurement lorsqu’elle releva son menton encore plus haut pour me répondre : 

-       Eh bien ce n’est toujours qu’une seule note, je ne pense pas que cela justifie de qualifier quoi que ce soit de « compétition ». 

-       Certes, continuai-je sans perdre mon sourire, et quelle mention tu as eu à ton projet en métamorphose ? Effort exceptionnel, c’est bien ça ? provoquai-je avec insolence. Je dois dire que je l’ai effectivement trouvé plutôt ennuyant moi-même, je rejoins McGonagall là-dessus. Pour ma part, c’était un optimal à nouveau, au cas où tu ne le savais pas, lui annonçai-je nonchalamment. Elle a qualifié mon projet de fort « innovant », si je me souviens bien, me vantai-je alors. 

-       Ton projet était basique, et le mien audacieux, cracha-t-elle avec dédain. 

-       Audacieux ? répétai-je en pouffant. Tu as métamorphosé Londubat en oiseau ! m’exclamai-je alors. Qu’est-ce qu’il y d’audacieux là-dedans ? 

-       Métamorphoser un être humain en quoi que ce soit d’autre est bien, bien plus compliqué que de transformer un stupide petit dragon en un ciel de nuit plein d’étoiles faites d’opale ! Il y a des milliers de cellules de plus dans un être humain et elles sont beaucoup plus compliquées à métamorphoser de la bonne façon en quelque chose qui n’est pas humain ! se défendit-elle vivement sous mes yeux amusés. 

-       Peut-être que tu aurais dû y penser avant de transformer ce débile de Londubat en un oiseau avec des putains d’énormes oreilles humaines, me foutais-je ouvertement de sa gueule. J’en fait encore des cauchemars, ajoutai-je alors. Si tu veux mon avis, McGonagall t’as donné effort exceptionnel par pitié, parce que vraiment c’était mauvais

Ça ne l’était pas. C’était brillant. Métamorphoser des humains était en effet bien, bien plus compliqué, et elle avait excellé en ne laissant qu’une pauvre paire d’oreilles humaines sur l’oiseau. Mais je n’allais pas lui dire cela. Elle ouvrit sa bouche en une expression explicitement choquée qui m’amusa profondément alors qu’elle répliquait sur la défensive : 

-       Et tu as simplement eu optimal parce que tu as joué avec ses émotions en présentant quelque chose d’incroyablement basique avec simplement la bonne dose de sensible et romantique ! Ce n’est pas académiquement brillant ! Ce n’est que de la manipulation de bas étage ! 

-       Donc tu as trouvé que j’ai présenté juste « la bonne dose de sensible et romantique » ? provoquai-je encore à voix basse avec un sourire en coin. 

-       Je n’ai pas… Argh ! s’égosilla-t-elle avec fureur. 

Elle lança le livre de Tilvia White en ma direction avec énervement et je ne pus m’empêcher de remarquer le sourire satisfait et amusé qui était ancré sur mes lèvres alors qu’elle continuait : 

-       Tiens, ton stupide livre, tout ça pour avoir une stupide note aussi médiocre que ta capacité émotionnelle ! 

Elle tenta de s’en aller en trombe mais je la retenais en saisissant son avant-bras, la tirant à nouveau face à moi : 

-       Qu’est-ce que c’est censé signifier ? demandai-je alors plus sérieusement. 

-       Oh, je n’en sais rien Malefoy, continua-t-elle sur le même ton énervé, si tu es si intelligent que ça peut-être auras-tu fais un lien entre ta prise de distance soudaine avec moi après t’être montré honnête et vulnérable pendant, oh attention, 30 secondes montre en main ! 

-       Ça n’a rien à voir, on ne va pas encore avoir cette discussion, me fermai-je alors. 

-       Vraiment ? Parce que sauf erreur de ma part, ta réaction initiale à l’annonce de mon couple avec Ron a été quelque chose comme « une fois que j’en aurais finis avec toi, tu prieras les Dieux de faire en sorte que toujours je te revienne parce qu’après ça, tu ne pourrais plus être avec qui que ce soit d’autre. Tu ne seras plus que putain de mienne ».  

Je mordais ma lèvre inférieure sans être capable d’identifier ce que je ressentais exactement. Je ne lui avais pas dit « quelque chose comme cela ». Je lui avais dit cela, mot pour mot. Et elle s’y était accroché. Mot pour mot. 

-       Alors tu peux continuer d’essayer de me donner autant de fausses excuses que tu veux Malefoy, mais n’oublie pas trop rapidement que pour une fois tu as à faire à quelqu’un de plus intelligent que toi, me cracha-t-elle alors. Mais si j’ai tort, ajouta-t-elle un instant plus tard alors que je demeurai silencieux, si par hasard il se trouvait que j’avais tort et que vraiment tu n’en avais rien à faire de moi, ni de mon couple avec Ron d’ailleurs, alors j’imagine que cela ne te fera ni chaud ni froid de me voir à ses côtés à la soirée d’Halloween. Qui sait, peut-être que je finirais même la nuit avec lui, lâcha-t-elle avec insolence alors que les muscles de ma mâchoire se contractaient malgré moi. Comme tu l’avais compris toi-même, personne ne m’avait touchée comme tu l’as fait auparavant, mais maintenant que tu m’as initiée, que veux-tu que je te dise ? J’ai toujours été bonne élève, j’ai envie d’en apprendre plus, me provoqua-t-elle alors. Et si ce n’est pas avec toi, ce n’est pas un problème. Ron, lui, n’a pas peur d’un peu d’intimité, dit-elle en appuyant chaque mot de sa phrase avant de s’en aller de la bibliothèque. 

Je remarquai que ma mâchoire était toujours aussi serrée, que mes lèvres étaient pincées en une moue colérique et que je passai ma langue sur mes dents à l’idée que cet idiot de Weasley pourrait poser ses mains sur cette putain d’insupportable Granger. L’idée que Weasmoche pose ses mains sur elle me rendait malade, plus que je ne m’autorisai à l’avouer. Cette pensée me donnait littéralement envie de vomir. Il fallait que je trouve quelqu’un à inviter à la soirée d’Halloween, pensais-je alors que je quittai moi-même la bibliothèque d’un pas énervé avec mon livre sous le bras. 

Ce soir-là, je racontai mon altercation avec Granger à la bibliothèque à mes amis autour d’un verre dans notre salle commune (en omettant les détails explicites de ce qu’elle m’avait dit), avant que Theodore ne se rende (seul) dans cette même bibliothèque. Blaise et Pansy avaient hurlé de rire, et Theo ne pouvait retenir un sourire en coin lorsque je leur avais rapporté ce qu’elle m’avait dit, et à quel point cela m’avait énervé. 

-       T’as envie de la démarrer ou de la démonter ? plaisanta Blaise sous les éclats de rire de Pansy. 

-       Il veut la démarrer, puis la démonter ! continua alors Pansy assise sur les genoux de Theodore, partie sur la même lancée que Blaise.  

-       Voilà, constatai-je en m’enfonçant dans le canapé, j’vous raconte un truc qui me prend la tête en m’attendant à un peu de soutien, et voilà ce que je récolte ! Je ne sais pas pourquoi je continue d’essayer avec vous, dis-je en prenant une gorgée de mon verre. 

-       Mec, enchaîna Blaise plus sérieusement, si tu n’avais pas été clair sur le fait que tu voulais absolument tout arrêter avec elle je t’aurais dit qu’il était d’intérêt public que tu lui évites de se faire troncher par putain de Weasley, mais tu as été on ne peut plus transparent sur ta volonté de tout couper avec elle, alors à part se foutre de leurs gueules, qu’est-ce qu’on peut faire pour toi ? 

-       Je pense qu’il s’agirait d’abord de demander s’il est toujours aussi sûr de vouloir tout arrêter avec elle, dit alors Theodore en enfonçant ses yeux malicieux dans les miens. 

Je lui adressai un doigt d’honneur bien senti en prenant une nouvelle gorgée de mon verre. 

-       Enfoiré, lançai-je en sa direction. 

-       Oh y a des informations qu’on n’a pas là ! constata Pansy en regardant son mec et moi tour à tour. 

-       Je n’ai pas encore pris de décision définitive, et c’est tout ce que je dirai à ce sujet, leur appris-je alors. 

Et c’était vrai. Les mots de Theodore avaient raisonné en moi, lorsqu’il m’avait fait remarquer que j’avais assez de frustrations et de peine dans ma vie pour m’en rajouter moi-même, et j’avais entendu comme une option le fait de pouvoir voir Granger sans pour autant lui livrer accès à mon âme, même si je doutais que cela soit une réelle option. Mais surtout je ne savais pas si j’étais réellement capable de garder mes distances avec elle, maintenant que j’avais vécu ce que j’avais vécu avec elle. Il y avait eu plusieurs filles avec lesquelles j’avais eu des relations sexuelles, et il y en avait même eues quelques-unes à qui j’avais parfois laissé accès à certaines parties plus vulnérables de moi, mais jamais comme cela. Jamais comme avec putain de Granger. Et je n’avais jamais ressenti cela. Cette envie irrépressible et animale de sentir son corps contre le mien. Cet apaisement en moi lorsqu’elle posait des yeux pleins d’empathie sur moi. Cette pulsion incontrôlable de lui livrer l’accès à mes plus noirs secrets, parce que pour je ne savais quelle raison, j’avais le sentiment qu’elle pouvait les recevoir. Et c’était vrai, j’en avais témoigné. Elle était capable de les recevoir. Seulement moi j’étais incapable de la laisser y avoir accès. J’avais beau essayer de me persuader du contraire, ce n’était pas qu’une histoire de cul. Oui, j’étais incroyablement excité de voir Granger, putain de Granger, jouir de moi. Oui, j’avais envie de lui faire des choses dont elle rougirait des jours et des jours après rien qu’en y songeant. Et oui, je n’avais jamais été aussi sexuellement obsédé par une femme avant. Mais ce n’était pas que cela. 

-       Je vais avoir besoin de savoir quelles ont été les sages paroles de Monsieur le Tombeur Nott pour que t’en arrives là, me dit alors Blaise alors que je continuais de lancer un regard noir à Theo. 

Je soupirai de façon audible. 

-       Simplement que j’ai déjà une vie assez merdique en ce moment pour ne pas m’auto-ajouter de la frustration, expliquai-je alors. 

Blaise regarda Theo et lui céda un signe de tête approbateur. 

-       Bon point, admit Zabini. 

-       Oui mais on parle de Granger là, commenta Pansy avec plus de réserve. 

Theodore releva le visage vers elle et elle baissa le sien vers lui alors qu’il lui fit remarquer à voix plus basse, et bien plus douce : 

-       Je ne te savais pas dans l’équipe qui préfère jouer la sécurité. 

-       Et je pense que ton jugement est obstrué par le fait que tu veux plus que tout au monde voir ton meilleur ami heureux, lui répondit-elle alors. 

Theo leva un sourcil circonspect vers elle, et Pansy s’expliqua en nous exposant son point de vue à tous trois : 

-       Non mais sérieusement, on parle de Granger là. Pour commencer elle est dans le camp ennemi, au cas où vous l’auriez oublié, genre explicitement le camp ennemi. Parce que je veux dire, ça pourrait simplement être une Sang de Bourbe, et déjà là ce serait l’ennemi maintenant qu’on est ce qu’on est, mais non, en plus elle fait partie de l’Ordre ! C’est à peine la meilleure amie et le bras droit du vieux gars que vous-savez-qui essaye de buter depuis que c’est littéralement un putain de bébé pleurnichard, et elle a à peine une mission dont on connaît l’existence explicite qui a pour but d’avoir des infos sur nous et sur les rangs. Mais en plus de ça, c’est pas simplement que Drago a envie de la baiser, c’est qu’il développe des réels sentiments pour elle, et j’attends que l’un de vous me rappelle la dernière fois que c’est arrivé, malgré le nombre de filles avec qui il a couché ? Elle marqua une pause en nous regardant tous tour à tour. C’est ça, appuya-t-elle alors, ce n’est jamais arrivé. Donc pour résumer, le mec qui est maintenant dans les rangs de vous-savez-qui, qui n’a jamais développé de réels sentiments pour une quelconque meuf, et qui va devoir combattre dans la plus grande guerre qui n’aie jamais eu lieu dans le monde des sorciers dans le camp des méchants, s’éprend de la gentille fi-fille qui nous espionne et qui mène les rangs du camp adverse, parce qu’on ne va pas se leurrer c’est pas ce débile de Potter le cerveau des opérations. Et en clair, vous sous-entendez que quitte à être déjà dans la merde, autant baiser la Sang de Bourbe et espérer que tout ira bien. Alors que les choses soient bien claires, Drago si tu veux vraiment y aller, si vraiment tu ne peux pas t’en empêcher, bien sûr que je serais toujours derrière ton cul. Évidemment que je ferais toujours tout ce que je pourrais pour te couvrir et garder tes arrières. Mais par contre n’essayez pas sérieusement de me faire croire que vous pensez que c’est une gentille petite idée innocente, parce qu’on sait tous ici que le Seigneur des Ténèbres le buterait pour moins que ça. 

Un silence pesant s’ensuivit alors que nous accusions la violence de la véracité de ses paroles, même si Nott la regardait avec des yeux incroyablement satisfaits. Il l’admirait, à en croire la lueur dans ses yeux, et il était fier de la femme qui siégeait sur ses genoux. 

-       Eh ben, finit par soupirer Blaise à voix basse, qui eut cru qu’une virée au septième ciel la détendrait autant… 

Et Pansy se déchaussa de son talon pour le lui envoyer en plein dans son visage mesquin. 


La soirée d’Halloween était arrivée à grands pas, le jeudi soir de cette même semaine. Les moldus avaient pour coutume de se déguiser en quelque chose d’extraordinaire qu’ils n’étaient pas pour cette fête, mais nous, sorciers, n’en avions pas besoin. Nous étions déjà extra-ordinaires. Cependant, Poudlard donnait un bal pour les cinquièmes, sixièmes et septièmes années de l’école à cette occasion, le but étant certainement de prôner des relations amicales entre nous, et potentiellement de se créer des relations tout en passant un moment au sein de l’école qui sortirait un peu du cadre académique. Bien sûr, cela ne fonctionnait jamais vraiment. Les groupes d’amis formés depuis la toute première année demeuraient, mais nous ne nous en plaignons pas, pour une fois que c’était Poudlard qui offrait les festivités. Pansy avait eu envie de s’amuser, cet Halloween-ci, et elle avait décidé de nous maquiller tous trois. Elle s’était mise en tête qu’elle allait nous peindre une énorme tête de mort sur le visage, faite de noir et de blanc, et comme nous étions incroyablement doués pour résister à Pansy même lorsque nous ne voulions pas lui céder, elle avait obtenu exactement ce qu’elle voulait. Alors je me retrouvais assit sur le bord de son lit dans son dortoir tandis qu’elle me peignait le visage, un air serein ancré sur le sien. Elle avait l’air apaisée, et cela me fit du bien de pouvoir témoigner de cela. J’avais trop pris l’habitude de la voir froide, cachant ses émotions, torturant des personnes qui n’avaient rien demandé, ivre ou bien triste. Elle me sorti de mes pensées tandis que je regardais son visage fin et pâle en prononçant doucement : 

-       Tu sais, je sais que je peux être un peu une connasse parfois, mais si Theo était dans le camp adverse, ça ne changerait rien. Pas même tu-sais-qui pourrait se mettre entre lui et moi, ajouta-t-elle en continuant d’appliquer de la peinture sur mon visage. Alors si tu ne peux pas, ou si tu ne veux pas t’en empêcher, ce n’est pas moi qui le ferais. Je comprendrais. Je pense juste qu’il fallait que quelqu’un dise tout ça, et qu’on ne fasse pas comme si tout était normal ou que c’était sans danger, acheva-t-elle alors. 

Je continuais de l’observer en silence un instant. Pansy était une très belle femme, bien qu’abîmée par la vie, et cela se voyait. Elle était de plutôt grande taille, et elle était incroyablement fine. Le genre de finesse de corps que l’on pouvait attribuer à une personne qui n’allait pas assez bien pour manger convenablement, plutôt qu’à une morphologie originelle. Elle portait toujours ses cheveux noirs en un carré court assorti d’une frange cachant son front. La pâleur de sa peau mettait en avant le rouge naturel de ses lèvres pulpeuses et le vert saisissant de ses grands yeux qui étaient toujours marqués de cernes violettes depuis cet été. Elle était le genre de femme qu’il ne fallait pas emmerder, et qui portait cela sur son visage, mais elle était également le genre de femme qui portait sur elle la souffrance qu’elle avait subie, et à côté de laquelle un œil curieux ne pouvait pas passer. Pourtant, elle était l’une des personnes les plus incroyables que je connaissais. Elle avait beau être sanguine et parfois impulsive, et effectivement elle pouvait parfois se comporter comme une connasse selon ses propres termes, mais elle était d’une loyauté à toute épreuve. Elle était également drôle, très drôle même, et incroyablement perspicace. Pansy possédait une réelle intelligence académique, comme Blaise et moi, mais au contraire de lui et moi, elle ne la travaillait pas particulièrement. Elle n’avait pas besoin de fournir bien des efforts pour obtenir d’excellents résultats, et cela lui convenait de la sorte. Ses parents avaient essayé de trop la contenir pendant toute son enfance, la forçant à faire des choses dont elle n’avait pas envie parce que c’était ce qu’il fallait faire lorsque l’on était de bonne famille, comme par exemple jouer du violon alors qu’elle détestait cela, mais elle le faisait. Jusqu’à sa troisième année, où soudainement elle avait arrêté tout effort pour rendre ses parents heureux et pour correspondre à ce qu’ils attendaient d’elle. Désormais, je savais pourquoi. Elle faisait sans conteste partie des gens que j’aimais le plus sur cette terre. Si j’avais besoin de me distraire et de rire, elle serait là.  Si j’avais besoin de débattre et de réfléchir, elle serait là. Si j’avais besoin d’oublier et de boire, elle serait là. Si j’avais besoin de parler et de pleurer, elle serait là. Et si j’avais besoin de sombrer dans les ténèbres et de condamner ma vie, elle serait là, et elle ferait de même à mes côtés. Alors, je la regardais, tandis qu’elle passait un pinceau qui chatouillait la peau de mon visage sur mon front, et je lui souriais, parce qu’elle pouvait briser mes désillusions encore et encore, comme elle le faisait toujours depuis la première année, que j’en redemanderai encore. Parce qu’elle était un cadeau pour nous envoyé tout droit du ciel, encore un ange déchu abîmé par la vie, et que je l’aimais de tout mon cœur. 

-       Tout ce que tu as dit, finis-je alors par lui répondre, je le pense déjà dans mon esprit depuis longtemps. Et je suis d’accord avec toi. C’est prendre trop de risques. Et je pense qu’on en prend déjà suffisamment comme ça. 

-       Je suis d’accord, me répondit-elle fermement, bien que délicatement. Mais je veux juste que tu entendes que s’il finissait par se passer quelque chose avec elle, je ne te jugerai pas. Et je serais là, ajouta-t-elle après un instant. 

-       Je t’entends, répliquai-je avec un doux sourire, merci. 

-       Bien, conclu-t-elle alors en se concentrant plus profondément sur mon maquillage. 

-       Tu as l’air d’aller bien, ne pus-je m’empêcher de faire remarquer avec un sourire. D’aller bien comme ça fait très longtemps que je ne t’ai pas vue aller bien. Je suis vraiment content pour vous, ajoutai-je alors qu’elle souriait elle-même. 

Elle baissa les yeux de mon front et rencontra les miens en souriant. Elle pinça ses lèvres discrètement, puis elle se concentra à nouveau sur le travail qu’elle fournissait sur mon visage. 

-       C’est le cas, chuchota-t-elle sans pouvoir effacer le sourire en coin qui illuminait son visage aux allures dures, je vais bien. Merci, ajouta-t-elle après un moment. Je ne sais pas ce que tu lui as dit pour qu’on puisse en arriver là, mais merci. 

-       Je ne lui ai rien dit qu’il ne savait déjà, le mérite vous revient à tous les deux, répliquai-je doucement. 

-       On sait tous les deux qu’on ne s’en serait pas là si tu n’avais pas fait quoi que ce soit que tu aies fais, alors ferme-là et accepte ma gratitude, trancha-t-elle avec un sourire. 

Alors je me la fermai, et j’acceptais sa gratitude. 


J’avais invité Edna Beauregard à être ma cavalière au bal d’Halloween. C’était une élève de la maison Serpentard de septième année à la beauté légendaire. Elle était de grande taille et de silhouette fine, elle portait de longs cheveux noirs sur un visage de porcelaine aux yeux bleus, aux traits fins et aux lèvres rosées. Pour beaucoup, elle faisait partie des plus belles filles de toute l’école. Je reconnaissais aisément qu’elle était d’une beauté saisissante, et c’était la raison pour laquelle c’était elle que j’avais invitée à la soirée. Granger se sentirait certainement bien bête, avec putain de Weasmoche à son bras, tandis que je me pavanerai avec la plus belle fille de l’école. Mes intentions envers Edna étaient simples : je voulais passer à autre chose. Je voulais que mes pensées et fantasmes concernant Granger s’évanouissent et qu’ils trouvent un nouvel objet de prédilection. J’étais prêt à tout mettre en œuvre pour ne plus être autant attiré par la Gryffondor, et quoi de mieux pour cela que la femme la plus magnifique qui se trouvait dans les alentours ? Bien sûr, Edna n’était pas une énervante miss-je-sais-tout, et elle n’était pas une compétitrice telle que Granger pouvait l’être. Elle n’était pas non plus dotée d’un regard aussi doux que chaleureux qui traduisait la bonté immaculée de son âme. Mais elle était intelligente, ambitieuse et absolument renversante. Il me semblait que c’était là un excellent début. En bon gentleman que j’étais, j’avais proposé à Edna de l’attendre en bas des escaliers menant à la Grande Salle, pour qu’elle puisse faire l’entrée de princesse que je pensais que bien des filles souhaitaient un jour pouvoir faire dans leur vie, avec leur prince charmant les attendant en bas des marches. J’étais loin d’être un prince charmant, mais l’idée que Granger verrait sa beauté descendre les marches alors qu’elle couperait le souffle à tous ceux et celles qui poseraient les yeux sur elle, et me voir lui tendre mon bras m’inspirait satisfaction. Alors, lorsque je fus maquillé et habillé d’un costume élégant aux couleurs sombres, j’avais rejoint bien d’autres élèves devant l’entrée de la Grande Salle dont les portes demeuraient encore fermées, attendant ma cavalière. 

Pansy et Theodore se tenaient à mes côtés, Pansy vêtue de sa splendide robe noire au décolleté proéminant qui lui avait été offerte par Theo, faite de tulle et décorée de fleurs noires ornant sa poitrine. Je maintenais ce que j’avais pensé lorsque je l’avais vue essayer cette robe quelques jours plus tôt, elle avait vraiment l’air de la reine des enfers, et elle était sublime. Elle avait réussi à convaincre Theodore de le maquiller de la même façon qu’elle m’avait peint le visage, et ils formaient un couple absolument époustouflant alors qu’ils se tenaient côte à côte, à l’allure royale. Blaise avait également été maquillé de la sorte par notre amie, mais lui n’était pas dans les environs, je supposai qu’il devait être avec sa cavalière dont j’ignorais le nom (et je supposai que lui également), quelque part dans cette horde d’élèves impatients de commencer les festivités. 

Je ne pus m’empêcher de la repérer et de l’étudier, lorsque mes yeux se posèrent sur elle. Elle avait attaché ses cheveux en un chignon élégant et travaillé, un chignon qui lui donnait l’air d’être une grande dame, mais sa chevelure demeurait reconnaissable entre mille. Elle portait une robe d’un raffiné que je ne lui connaissais pas : elle était noire, entièrement noire, longue et ajustée au niveau de sa taille, bien que pas outrageusement moulante non plus. Sa robe remontait sur son cou en un col élégant, et des manches ouvertes faites de tulle noir transparent et brodé de dentelle recouvrait ses bras en tombant jusqu’au sol. Elle était incroyablement élégante, je ne pouvais que le reconnaître. Elle ne m’avait pas encore adressé un seul regard mais j’avais pu voir qu’elle avait noirci le contour de ses yeux et décoré la pulpe de ses lèvres d’un peu de liquide brillant et transparent. Elle était à couper le souffle. D’une simplicité, et pourtant d’un raffiné sans égal. Et elle portait le noir à merveille. Weasley, à côté d’elle, était en toute objectivité absolument ridicule. Il n’y avait pas d’autre mot. C’était un couple qui n’avait pas le moindre sens. Theodore m’annonça d’un signe de tête en direction des escaliers que ma cavalière arrivait, aussi me retournai-je pour l’accueillir comme il se devait tandis que je constatai, comme je l’espérai, que quasiment tous les visages se tournèrent vers Edna lorsqu’elle apparut en haut des marches. Elle portait une longue et épaisse robe de bal d’un bleu si clair qu’il en était presque argenté, de l’exacte couleur de ses yeux. Ses cheveux étaient lâchés dans son dos mais son magnifique visage était dégagé grâce à un serre-tête de diamant dans lequel elle avait entremêlé une partie de ses cheveux. Elle avait maquillé ses lèvres pulpeuses de rouge, faisant ressortir la pâleur de sa peau, et le bleu de ses yeux. Elle portait une parure de boucles d’oreilles et un collier qui lui donnaient l’air d’appartenir à la royauté. Elle m’avait sans conteste pris au sérieux lorsque je lui avais proposé de réaliser son rêve de princesse. Satisfait du spectacle qu’elle offrait, je lui tendis mon bras lorsqu’elle arriva en bas des marches, et déposai un baiser sur le dos de sa main, comme il convenait de le faire. Elle m’adressa un sourire radieux, et je relevai le menton avec fierté alors que j’avançai avec elle vers les portes de la Grande Salle qui commençaient à s’ouvrir. Il me semblait deviner que la mâchoire de la Gryffondor était plus contractée que jamais. 

La Grande Salle était décorée de gigantesques citrouilles qui flottaient partout au-dessus de nous, et de fausses toiles d’araignée parcouraient les murs autour de nous. La lumière était si tamisée qu’il faisait presque noir, la pièce était illuminée à la lumière des bougies qui brûlaient à l’intérieur des citrouilles volantes, et de celles qui avaient été disposées sur les quelques tables qui avaient été mises à disposition. Blaise nous avait rejoint pour l’entrée en salle et avait délaissé sa cavalière avec son groupe d’amies un instant. Des boissons étaient préremplies et disposées sur les tables, toutes non-alcoolisées bien-sûr. Seules les soirées du club de Slughorn étaient bénies d’un peu d’alcool dans cette école, mais Blaise avait pris avec lui une flasque qui allait nous permettre d’épicer un peu nos verres. Nous rajoutions quelques goûtes de notre propre breuvage au jus de citrouille proposé lorsque le clan de Potter s’approcha de nous pour prendre leurs propres verres. 

-       Oula, dit Blaise avec une moue de dégoût et un mouvement de recul, je sais que c’est Halloween mais putain Weasley t’aurait pu faire un effort, y a pas à faire peur comme ça.

Pansy regardera Weasmoche de haut en bas avec un air tout aussi dégoûté que Blaise et enchaîna : 

-       Ne sois pas médisant Blaise, au moins il ne sera jamais au chômage une fois sorti de Poudlard, malgré des compétences intellectuelles inexistantes. Une bête de foire pareille aura toujours sa place dans un cirque de l’horreur, cracha-t-elle alors que Blaise lui tendait sa main pour qu’elle la rencontre en rigolant. 

Weasmoche ne trouva rien à leur répondre, et Theo et moi ne cherchions pas à cacher les sourires en coin qui s’étaient dessinés sur nos visages. Je sentis mon cœur se réchauffer sous les mots assassins de mes amis. Effectivement, ils me soutenaient toujours, et leur loyauté n’était jamais sujet à questionnement, peu importait les circonstances. Granger ouvrit la bouche pour prendre la défense de son idiot de petit-ami, mais Potter fut plus rapide qu’elle :

-       Au moins il ne se voue pas à une carrière dans le meurtre et la torture, répliqua-t-il sèchement. 

Granger fixa soudainement le sol alors que ses joues prirent une teinte de rouge. Elle était mal à l’aise des mots de son ami. Je répliquai avec un sourire en coin : 

-       Que veux-tu Potter, certains ont plus d’ambition que d’autres. 

Weasmoche les encouragea à s’éloigner de nous sans chercher à causer plus d’ennui, ce qu’ils firent lorsque Granger appuya cette décision. Theodore, qui se tenait juste à côté de Pansy, un bras sur sa taille, tourna le visage vers elle et le baissa pour rencontrer le sien. Elle leva les yeux vers lui alors que nous nous tenions au milieu de la Grande Salle, et la fierté fut explicitement lisible dans les yeux de Theo. Il baissa lentement son visage, ouvrit la bouche, et déposa un lent et long baiser langoureux sur ses lèvres. Lorsqu’il se sépara finalement de sa bouche, Pansy ne pu s’empêcher de poser des yeux enivrés sur lui, et elle murmura :

-       Encore…

Theodore lui sourit, et il laissa son visage se baisser une nouvelle fois vers le sien qu’elle relevait, et leurs bouches s’ouvrirent pour que leurs langues puissent, très lentement, se rencontrer à la vue de tous. Blaise et moi échangions un regard complice quand nos deux amis s’éclipsèrent loin des autres élèves sans un mot en notre direction. 

-       Eh bien, soupira Edna à mes côtés que j’avais oublié un instant, je crois que je n’ai jamais vu autant d’amour dans un baiser. 

Je lui adressai un sourire, et lui proposai de l’emmener danser, ce qu’elle accepta avec joie. Une robe pareille méritait d’être montrée. Je la faisais virevolter autour de moi avec élégance quand j’aperçu que Granger et Weasmoche s’étaient également insérés sur la piste de danse. Autant que j’essayais de m’en empêcher, je ne pouvais contrôler mes yeux et la façon dont ils surveillaient les mains de Weasley sur son corps. Sa peau et la sienne en contact alors qu’il lui tenait la main, et la paume de son autre main logée sur sa taille. Je ne pouvais m’empêcher de sentir mon sang bouillonner dans mes veines et la chaleur me monter à la tête alors que je pouvais voir son visage à elle rire à quoi que ce soit qu’il pouvait bien lui raconter. Pendant qu’il la touchait. Pendant qu’il la faisait danser, au milieu de tous. Pendant qu’il pouvait poser sur elle ses yeux, ses lèvres, et ses doigts. Alors qu’il était celui qui avait le droit de l’embrasser impunément, de lui demander comment s’était passé sa journée et de la voir étudier pendant des heures au coin du feu de leur salle commune. Le son de son rire parvint jusqu’à mes oreilles malgré la musique alors que nous dansions relativement près l’un de l’autre, et ce fut trop. Mes oreilles bourdonnaient lorsque je saisissais Edna par le bras et l’entraînai hors de la piste de danse, et la plaquai contre un mur de la Grande Salle, à la vue de tous. Alors que mes mains tremblaient, j’en déposai une à côté de son visage surpris, et penchai mon visage vers son cou. Je lui chuchotai à l’oreille que je ne pouvais plus résister à sa beauté, et embrassai sa joue délicatement. Je savais qu’elle nous regardait. C’était absolument sûr et certain. Je voulais qu’elle nous regarde. Je voulais qu’elle jalouse Edna et qu’elle souhaite pouvoir être à sa place, et qu’elle sente la rage monter en elle comme je la sentais moi-même de me voir toucher une autre femme qu’elle. Je voulais désirer Edna. Je voulais sentir mon corps brûler pour elle, brûler du contact de mes lèvres sur sa peau, et que pensées soient finalement entraînées par toutes les choses que je voulais lui faire. Mais il n’y avait rien que je voulais lui faire, et mon corps brûlait de rage contre Granger, et les seules pensées que j’avais et qui brouillaient ma vision concernaient ce que putain de Weasley faisait avec elle. Je tentai de me concentrer sur Edna, de me concentrer sur la beauté de ses yeux ou encore d’imaginer ce que ses lèvres pulpeuses pourraient me faire, mais rien de tout cela ne m’intéressait. Ses projets d’avenir ne m’intéressaient pas. L’histoire de sa famille ne m’intéressait pas. Ses passions ne m’intéressaient pas. Ses positions politiques ne m’intéressaient pas. Ce qu’elle pensait de Tilvia White ne m’intéressait pas. Son corps ne m’intéressait pas. Je sentais ma respiration s’accélérer alors que la rage montait en moi, et aussi soudainement que je l’avais entraînée hors de la piste de danse, je la laissais contre le mur en prétextant avoir besoin de prendre un bol d’air seul. Je ne prêtais pas attention à son incompréhension, et traversai la Grande Salle et les élèves qui prenaient du bon temps pour sortir dans la cour. Granger avait détraqué mon cerveau. Je ne comprenais pas ce qu’elle m’avait fait. En ce qui la concernait elle, j’avais envie de savoir ce à quoi elle se destinait dans l’avenir, parce que je savais que cela était certainement grandiose. Comment elle avait grandi et qui étaient ses parents, ses moldus qui l’avaient mise au monde et l’enfance qu’elle avait eue m’intéressait. Ce qu’elle pensait de la politique me questionnait, parce que je savais qu’elle remettrait certainement de façon pertinente en question ce que moi je pensais, et qu’elle le ferait certainement avec passion, et que nous pourrions passer des heures enflammées à débattre ensemble. Ce qu’elle pensait de ce qu’avait écrit Tilvia White m’intéressait, et la façon dont elle s’était sans aucun doute approprié son œuvre m’intéressait. Son corps et tout ce que je pourrais faire avec me hantait, peu importait à quel point j’essayais de l’ignorer. 

-       Ton rendez-vous se passe comme tu l’espérais ? questionna sa voix dans mon dos. 

Je me retournai vers elle. Elle était somptueuse, dans sa longue robe noire. Elle était tout simplement absolument divine, et je la détestais pour cela. Parce que je ne pouvais faire autrement que de le voir. Parce que je n’avais pas d’autre choix, au quotidien, que d’être confronté à sa beauté, à son intelligence, et à son arrogance sans pareille. 

-       Oh, mieux même, mentis-je alors. Le tiens par contre doit laisser à désirer pour que tu me coures après comme ça ? ajoutai-je en relevant un sourcil. 

-       Dis celui qui est pratiquement parti en courant, laissant sa cavalière pantoise contre un mur ? répliqua-t-elle en jouissant quasiment de ce constat avec son air si supérieur qu’elle prenait souvent. 

Je lui souriais.

-       Tu ne peux pas t’empêcher d’observer le moindre de mes mouvements, n’est-ce pas ?

-       Je dois reconnaître que je me suis demandé si tu aurais le culot de faire quelque chose avec elle dans la Grande Salle, sous les yeux de tous, me répondit-elle avec son air hautain. Tu avais l’air bien parti pour, je ne pouvais m’empêcher d’être curieuse. 

-       Jalouse, Granger ? 

-       Tu aimerais bien, répliqua-t-elle en haussant un sourcil. 

Je m’approchai d’elle jusqu’à me tenir à quelques centimètres de son visage et chuchotai à son encontre : 

-       Alors qu’est-ce que tu fais là, alors que ton cher et tendre t’attends à l’intérieur ? 

Elle avala distinctement sa salive et releva son menton un peu plus haut avant de me répondre sur son même ton hautain habituel : 

-       Et toi, qu’est-ce que tu fais là alors que ta conquête t’attends pendue à tes lèvres ?

Un sourire en coin se dessina sur mon visage. Elle n’avait pas arrêté de nous observer, comme je l’avais espéré. Ce constat m’apportait plus de satisfaction que je ne m’autorisai à le reconnaître. 

-       Tu n’as pas répondu à ma question, lui murmurai-je. 

Elle étudia mon visage de ses yeux chaleureux un instant avant de me répondre :

-       Je suis prête à reconnaitre que tu m’intrigues si tu trouves le courage de l’admettre toi-même. 

Mes sourcils se dressèrent sur mon visage. 

-       Que je t’intrigue ? répétai-je alors. 

-       Si tu trouves le courage de l’admettre toi-même, réitéra-t-elle. 

-       Je n’ai rien de la sorte à admettre Granger, mentis-je en souriant, mais je me trouve bien flatté de susciter la curiosité de la grande miss-je-sais-tout. 

Elle soupira avant de répliquer avec assurance : 

-       Oui, ce n’est pas comme si tu parlais de moi à tes amis. Le déferlement de haine contre Ronald n’est bien évidemment que pure coïncidence, ajouta-t-elle en levant plus encore le visage vers moi. 

-       Je ne suis pas responsable du fait que les yeux de mes amis voient des choses que tu t’obstines à ignorer, enchaînai-je sans me laisser démonter. Et si tout cela n’est qu’un jeu teinté d’un peu de curiosité pour toi Granger, pourquoi tiens-tu tant à ce que je reconnaisse quoi que ce soit ? 

Elle me regarda un instant avec de me répondre en chuchotant : 

-       Si tout cela n’est qu’un jeu, qu’as-tu à faire de Ron ? 

Je ne savais pas si c’était la rage que je ressentais à l’idée qu’il puisse poser ses yeux sur elle, ses mains sur corps et ses lèvres sur les siennes qui m’emportait, mais je m’approchai à quelques millimètres d’elle et murmurai : 

-       Fait attention aux choses que tu souhaites, Granger.  

Et je l’abandonnai pour retrouver la fête qui battait son plein, mon sang bouillonnant dans mes veines. 

La bête en moi était alimentée. Peut-être était-ce l’alcool, peut-être était-ce la rage, peut-être était-ce Granger, je ne le savais pas, mais je la sentais bouillonner en moi. Elle avait faim. Je l’observai, alors qu’elle dansait au milieu des autres élèves, son idiot de petit-ami se tenant à quelques mètres de là, assis dans un coin. Elle m’appelait. Son corps m’appelait. Son aura toute entière m’appelait comme si elle m’appartenait. Et puis merde, pensai-je alors. Au diable les conséquences, au diable les restrictions, et au diable les décisions raisonnées. Je vidais mon verre d’une traite, et alors qu’elle dansait au milieu d’une horde d’autres élèves, je collais mon torse à son dos, et chuchotai à son oreille de ma voix animale tandis que la musique retentissait dans la pièce sombre : 

-       Tu veux vraiment jouer à ça, Granger ? 

Je sentis la faim de la bête à l’intérieur de moi grandir, et alors que mon jugement et ma morale s’obstruait de plus en plus, je murmurai à son oreille :

-       Tu veux vraiment que je te touche, malgré Ron ? 

Elle tourna son visage sur le côté pour pouvoir rencontrer mes yeux argentés, et répliqua : 

-       Oui. 

Un grondement animal raisonna en moi, et j’approchai ma main droite de sa bouche alors que je lui ordonnai en pressant un doigt contre ses lèvres : 

-       Mouille-le pour moi. 

-       Malefoy, qu’est-ce que tu fais ? On est… 

J’enfonçai mon doigt à l’intérieur de sa bouche. 

-       J’ai dit : mouille-le pour moi, répétai-je en appuyant chaque mot de ma voix animale. 

Elle referma sa bouche sur mon doigt, appliquant une douce pression sur celui-ci, et laissant sa langue l’humidifier de tout son long. Ma respiration s’accéléra lorsque je le retirai de ses lèvres, et que je remontai l’arrière de sa robe de cette même main. 

-       Je t’avais dit de faire attention aux choses que tu souhaitais, petite sorcière. Et maintenant, chuchotai-je alors que ma respiration se faisait de plus en plus difficile, tu vas écarter les cuisses comme une gentille fille, et tu vas jouir pour moi Granger. 

Je chassai sur le côté le tissu de sa petite-culotte et caressait de la pulpe qu’elle avait humidifiée son intimité. Elle laissa son dos trouver appui contre mon torse, et son visage bascula contre mon épaule alors que je faisais entrer ce doigt en elle. 

-       Est-ce qu’il sait que tu es aussi trempée pour moi ? lui murmurai-je déjà à bout de souffle en laissant mes doigts faire des va-et-vient en elle. 

-       N… non, chuchota-t-elle alors que son visage reposait toujours sur mon épaule. 

J’accélérai les mouvements de mes doigts en elle alors que j’étudiais les traits de son visage qui reposait sur moi, debout au milieu de la Grande Salle. Les lumières étaient trop basses pour deviner ce que je lui faisais, et les élèves étaient trop occupés à danser, de plus mon corps placé derrière elle cachait l’arrière de ses jambes découvertes, mais un œil curieux trouverait matière à s’interroger, et cela m’excitait au plus au point. Son mec était là. La moitié de Poudlard était là. Et je touchais Granger à la vue de tous. Sous le nez de son putain de petit-ami. 

-       Est-ce qu’il sait que tu supplies Drago Malefoy de te baiser comme l’insupportable et bornée miss-je-sais-tout que tu es ? 

-       Non…, murmura-t-elle en pinçant sa lèvre inférieure pour s’empêcher de gémir à voix haute. 

-       Regarde-toi, chuchotai-je alors que mon cœur battait à cent à l’heure dans ma poitrine et que les mouvements de mes doigts se faisaient de plus en plus rapides en elle, regarde-toi, la parfaite première de classe, se faisant doigter par putain de Drago Malefoy au milieu de la Grande Salle. 

Un gémissement lui échappa alors que des flux de son corps commencèrent à couler le long de mes doigts. Je sentis ma propre bouche s’ouvrir alors que je regardais son visage qui reposait sur mon épaule. Ses yeux fermés. Ses sourcils froncés. Ses lèvres pincées. Elle était si belle. Elle était si douce. Et je la tenais au creux de ma main, devant putain de tout le monde. Je touchais Granger au milieu de la moitié de Poudlard, et j’adorais ça. Je ne lâchai pas son visage des yeux une seule seconde alors que je continuais :

-       Et tu vas jouir, oh oui tu vas jouir, alors que ton petit-copain est juste là, à quelques centimètres de toi, et tu vas jouir pour moi Granger. 

Elle continua de se mordre la lèvre inférieure et ses sourcils se froncèrent plus fortement sur son visage que je regardais avec excitation lorsque je sentis une plus importante quantité de liquide se répandre sur mes doigts. Je n’avais aucune idée de ce que c’était à l’intérieur de moi qui me poussa à faire ce que je fis ensuite, alors que nous étions au milieu de la Grande Salle, et au milieu de pleins d’élèves qui pourraient causer un scandale si nous étions vus, mais je baissai mon visage vers le sien sans me préoccuper une seule seconde des conséquences possibles, et déposai un baiser sur son front alors que je chuchotai en retirant mes doigts d’elle et laissait retomber sa robe sur ses jambes :

-       Ça c’est une gentille fille, murmurai-je avant de me retirer.  

J’allais me chercher un verre, cherchant à faire redescendre la bosse indécente qui logeait dans mon pantalon, et retrouvai Theo et Pansy qui se tenaient non loin de là. Pansy dansait autour de Theodore, qui lui, posait sur moi des yeux qui en disaient long. 

-       Ferme-là, ordonnai-je alors que je vidais mon verre d’une traite. 

-       Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda Pansy à voix haute en continuant de danser autour de nous. 

-       Rien, répliquai-je fermement. Il ne se passe absolument rien. 

Et Theo leva un sourcil circonspect vers moi et ne put se retenir d’afficher un sourire en coin. J’avais été incapable de me contrôler. Absolument putain d’incapable de me contrôler. Elle activait quelque chose en moi que je ne connaissais jusqu’alors pas. Et j’étais visiblement incapable d’y résister, quand bien même j’étais conscient des risques. Quand bien même nous étions à la vue de tous. Quand bien même je risquai ma vie. Simplement incapable. 

Soudain, au plein milieu de la piste de danse inondée d’élèves se tortillant au rythme de la musique, une boule de lumière noire apparu, sortie de nulle part. Les vibrations qu’elle émettait et les nuages noirs flottant autour d’elle ne laissait aucun doute sur sa provenance. Ma respiration se coupa et il me sembla que le temps s’arrêta de s’écouler alors que je compris ce qu’il se passait, et ce qui allait alors se produire. Comme si tout se passait au ralenti, et sans que je n’aie le temps de réfléchir à quoi que ce soit, l’instinct prit le dessus, et mes yeux cherchèrent Granger du regard alors que les élèves arrêtaient de danser autour et commençaient à se questionner sur ce qu’il se passait. Dès que mon regard trouva ses cheveux, je m’élançais aussi vite que je le pouvais et courrais vers elle, elle qui se tenait à quelques mètres de là, et qui risquait d’être blessée. Je sautais de tout mon corps sur le sien lorsque le premier bruit d’explosion de magie retentit dans mes oreilles. De la magie noire. De la magie du Seigneur des Ténèbres. Une attaque contre l’école qui avait réussi à pénétrer les murs du château. Une punition. Un avertissement. Le corps de Granger rencontra le sol, protégé par le mien, et elle leva vers moi des yeux terrifiés alors que les cris des autres élèves retentissaient dans nos oreilles, et que d’autres, ceux qui étaient les plus près de la boule de magie, tombaient autour de nous sur le sol dans un bruit sourd. 


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