The Dragon is alone, the Wolf is mutiple [& the Lion is in cage]

Chapitre 10 : 10

Chapitre final

2493 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/05/2024 17:01

Les discussions furent longues et fatigantes. La louve rousse avait presque envie de retourner sous les fourrures de son lit mais malheureusement, une fois la réunion de guerre terminée, elle avait d’autres styles de réunion à avoir. Elle rejoint donc sa chevalière et amie, dont elle ne ferait pas l’affront de faire remarquer son air bien trop heureux après les nouvelles qui étaient arrivées. Elle était heureuse pour la louve de saphir. Elle était heureuse pour le loup-lion estropié, pour le loup du nord. Elle était heureuse pour sa meute. 

Pour sa famille.

Pour les jours qui continuaient de passer et pour leur vie continuant d’avancer. 

Pour les rires durant les repas du soir où tous les gens de la ville étaient invités. Pour les regards fiers et les saluts qu’elle recevait de la part des seigneurs. Pour les enfants courants jusqu’à ses jupes afin de demander à nouveau des chansons et des histoires. Pour les parents desdits enfants qui s’excusent avec un sourire simple et non un sourire gêné ou terrifié. Pour les chants et les danses qu’elle partage autant avec son loup blanc de fiancé que les autres hommes de son royaume. 

Pour son propre sourire, alors qu’elle se retrouve au cœur des rondes et qu’elle tourne et tourne, avant de s’arrêter et de regarder Jon, dont ses yeux ne cachent en rien l’amour et le désir qu’il porte pour elle. 

Leurs yeux s’accrochent et le monde s’arrête durant ce qui semble des heures. 

Avant que Vère ne la presse de retourner dans la danse en riant. 

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Il suffit de deux petites semaines. Deux petites semaines et ils eurent à nouveau des nouvelles du front.

Le parchemin est scellé par le sceau du lion. 

Le loup blanc regarde sa Reine détruire la cire d’un coup sec avant de lire ce qu’il se passe. Il voit son regard bleu, glacial, revenir encore et encore sur le papier avant de fermer celui-ci. Elle resta silencieuse. 

« Alors ? » demanda-t-il en s’approchant d’elle, prenant sa main toujours fermée sur le bout de parchemin dans les siennes. « Que dit-elle ? »

Le regard bleu qu’il a vu tant de fois plein de feu est calme quand passe en revu les hommes s’entraînant sous eux. Il entend Tormund, Jaime et Brienne donner des ordres ensemble, se coordonnant bien vite pour un couple si jeune, ce qui l’amuserait énormément dans un autre contexte. 

Elle pousse un soupir et sourit.

« Daenerys a pris la fuite vers Dragonstone avec le reste de ses forces. Les Martell et Tyrell sont en train de prendre d’assaut le Red Keep. Elle veut notre aide en échange d’un traité de paix entre les deux couronnes. »

Ce même regard bleu, qu’on lui répète sans chaleur, se porte sur lui et il n’y voit qu’une joie fière. Une joie d’avoir vaincu une de ses tortionnaires à son propre jeu. Une joie d’avoir vaincu un de ses maîtres. Une joie d’être reconnue comme égale, à l’instar de la Reine dragon, toujours vu comme non légitime. 

Il ne sait pas ce qui lui prend. Ils sont à la vue de tous et ce n’est, vraiment, pas approprié. Mais il lui attrape la nuque pour l’embrasser à pleine bouche. Derrière eux, Rhodes émet un hoquet de surprise. Et Jon s’en contrefout. Bien plus intéressé par le gémissement qui sort de la bouche qu’il dévore.

Bien plus intéressé par ce son et les mains qui attrapent sa cape. 

Quand il la relâche enfin, respirant difficilement, elle se met à ricaner légèrement, une main devant sa bouche afin d’essayer d’étouffer ce son. Les yeux bleus n’ont rien de froid quand il se perd en leur sein une nouvelle fois. 

Ils ne sont coupés que par le grattement de gorge de Rhodes. Ce à quoi sa Reine se cache presque dans ses fourrures à cause de l'embarras. 

« Veuillez m’excuser. » fit-il au chevalier du Val « Je voulais exprimer mon amour pour le cerveau de notre Reine et j’ai oublié mes manières. »

« Il n’y a pas de mal, Sir. Mais pensez-y la prochaine fois. »

La jeune femme dans ses bras pouffe dans ses fourrures. Et ils se regardèrent à nouveau avec aucun rempart pour les en empêcher cette fois.

Hors Tormund qui leur hurle de faire cela à vue ou dans leur tente. Se faisant hurler dessus par chevalière bien-aimée pour l’outrage et les manières.

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Ils n’en firent donc rien. Laissant Cersei dans les ronces des Tyrell et les crocs venimeux des Martell tandis qu’ils ordonnèrent à leurs hommes de se mettre en marche pour le château du dragon. D’après les estimations de ses espions, ils n’avaient pas réellement besoin d’y aller à force entière, mais elle ne pouvait déshonorer une Reine par moins que la plus grande partie de son armée. 

Elle savait que celles de la reine de feu étaient trop faibles pour que ses armées puissent défaire celles fraîches du Nord. 

Et les sèches étaient trop prises dans leurs propres territoires pour arriver à temps. 

Alors cette guerre finirait en contraire à son début. Le dragon contre les loups.

Mais elle finira lors du prochain combat. 

Et après cela, elle se concentrera sur les forces qui essayeront de marcher vers elle. Ou sur les plans des deux familles ayant vaincu le lion et leur diplomatie. 

Quelle que soit la suite, elle avait vaincu.

Sa maison était sienne. Sa meute était rentrée, vivante et entière pour ceux qui avaient survécu aux années. Le Nord était aux loups. 

Le Nord était sien. 

Le Nord était libre. 

Elle lança un regard à sa meute, sa famille, qui se trouvait dans le Bois Sacré peut-être pour la dernière fois, pour certains, à juste profiter avant que certains ne partent en guerre pour leur maison. 

Elle regarde Brienne rire à une énorme bêtise de Tormund et Jaime. Arya reprendre la blague sous les yeux outrés de Gendry. Bran et Vère se regardant en levant les yeux au ciel, tandis que Sam essayait de faire en sorte que son fils ne jette pas une nouvelle fois son bâton dans la truffe de Ghost. Jon souriait au tableau et, sentant son regard sur lui, se tourna vers elle pour lui rendre son sourire. 

Oui. Ils avaient réussi à se défaire des crocs de la lionne, des griffes du dragon et pourraient bientôt juste vivre dans leurs terres sans frayeur. 

Bientôt. 

Plus qu’un combat ou deux et tout cela serait derrière eux. 

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Le loup blanc mène les hommes du Nord sur Dragonstone et le combat ne dure même pas une semaine. La reine de feu le regarde avec une haine noire, plus noire que les écailles de Drogon qui est tombé un peu plus tôt, dernier rempart qu’il était avant sa mère. Qu’importe, l’esprit du loup estropié était plus fort que celui du dernier dragon de Westeros.

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Sam se tient dos au Baral, près de l’ancien et bientôt nouveau Roi du Nord. Il ne peut lâcher des yeux la femme devant lui qui deviendra bientôt sienne. Ses cheveux longs, roux, en cascades sur ses épaules, font presque tâche sur la robe tout en corset d’acier et de blanc, mais il sait qu’elle les porte de cette manière pour lui. Parce que la voir comme cela lui rappelait la douceur de chaque matin où il se réveillait avec elle dans ses bras.

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Un corbeau vient de Dragonstone, la cire porte le sceau du loup. La Reine du Nord se lève rapidement de sa chaise pour courir retrouver Bran et Sam, quelques salles plus loin. Elle ouvre le parchemin avec eux et sourit en voyant la bonne nouvelle, la fin de la guerre. La fin des dragons, de manière définitive cette fois. Ils n’attendent plus que les membres de la meute partis reviennent.

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La louve rousse regarde son fiancé qui l’attend au pied de l’arbre sacré. Pensant aux mots de son père sur le fait qu’un jour, il lui trouverait un homme bon et doux, un homme digne d’elle. Elle l’avait trouvé sans son aide. Elle le regarde et sourit aux yeux noirs pleins d’amour et de tendresse à la contempler. À ce sourire qui prend le pas sur le visage barbu sans que ce dernier s'en rende compte. 

Elle s’avance au bras de sa sœur et de son frère qui l’accompagnent lors de cette marche vers la suite de sa vie.

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Un autre corbeau vient, quelques jours plus tard. Une rose se tient dessus. Mais il contient deux signatures. La Reine louve lit la mort de la Reine lionne à travers les lignes ainsi qu’une invitation à venir discuter du futur du royaume à King’s Landing en compagnie de toutes les autres familles en tête des royaumes. Quelques jours plus tard, elle se met en route pour cette ville en ruines en compagnie de la louve de saphir et gardienne de la Reine de glace.

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« Qui se présente devant les anciens dieux ? » demanda la voix de Sam, imposante dans le silence solennel.

« Sansa, de la maison Stark, vient se marier. Une femme de sang noble et pur, la Reine du Nord. Elle implorera l’approbation des dieux. Qui la demande en mariage ? »

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Les familles roulent des yeux, haussent le ton, s’offusquent même. Mais il n’y a pas de déclaration de guerre. Des traités de paix, des traités de commerce. De nouveaux royaumes. Le Nord, sous sa gouverne, avec le Val et le Conflans. Dorne absorbe les Terres de l’Orage et King’s Landing en son sein, tandis que le Brief en fera de même avec les Terres de l’Ouest. Les Greyjoys garderont leurs îles et Dragonstone sera laissé à l’abandon. Ainsi furent redéfinies les terres de Westeros, après une longue semaine de négociations.

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« Jon Stark, de la maison Stark. Ancien Roi du Nord. Qui la propose ? »

« Arya Stark, de la maison Stark. Et Bran Stark, de la maison Stark. Nous sommes ses frères et sœurs. »

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Quand la Reine louve retourne à Winterfell, sa meute est entière et l’attend patiemment dans la cour. Les histoires et les chants disent que le loup blanc n’a pas attendu qu’elle descende de son Direwolf pour l’attraper et la prendre dans ses bras. L’embrassant à vue de tous avant même leur mariage. Mais le peuple ne fit que sourire et applaudir leur Reine.

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« Dame Sansa, acceptez-vous cet homme ? »

« J’accepte cet homme. »

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La louve sauvage et le cerf partirent à l’aventure peu après le mariage de la Reine des loups. Partant vers l’Ouest en quête de nouveau paysage. Ils rentreront des années plus tard, prêts à enfin s’installer définitivement chez eux.

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Elle s’agenouilla devant le Baral, sentant la cape qu’elle avait faite à Jon, ce qui semblait des années auparavant, encore à Castle Black, tomber sur ses épaules. La possédant entièrement devant les anciens dieux. Qui, elle l’espère, écouteront sa prière, sa première depuis des années et la dernière pour les années futures, quand elle demande une union bénie de joie et de rire.

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La louve saphir, le loup à crinière et le loup du Grand Nord prirent en mains la Garde de la Reine, tout en étant les liens avec les gens venus du Grand Nord. Ces nouveaux habitants eurent bien vite des terres et des villages abandonnés à replanter et à reconstruire, offerts par la Couronne et le sourire doux de la Reine du Nord. Ils ne quittèrent jamais vraiment Winterfell ou le couple royal.

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Il la regarda se relever, sienne à ce jour et à jamais. Et, comme souvent, il découvre, il ne peut s’empêcher de l’attraper et de l’embrasser à la vue de tous. Mais cette fois, au lieu d’un énième hoquet gêné, il eut le même accueil que lors de son retour à eux. Arya hurla le plus fort, mais tous les seigneurs et le peuple applaudirent et hurlèrent avec elle.

Quand ils se séparèrent, ils se sourirent. Avant de remonter l’allée par laquelle ils étaient venus, Roi et Reine du Nord.

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La louve mère et le loup chasseur devinrent maîtres des enfants et des apprentis maestres. La première s’occupant de ceux qui n’avaient plus de famille et le deuxième parlant grandement de son mécontentement quitte à l’apprentissage qu’il avait reçu. Ensemble, ils devinrent mère et père de biens des neiges du Nord, les faisant grandir comme loups féroces et rusés avec l’approbation de la Reine des loups et de son consort. Leur aîné devint maître d’armes au palais et il était reconnu comme l’un des plus grands épéistes du continent

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Les rires, les chants, les hurlements de joie. Tout cela était le pourquoi ils s’étaient battus. 

Elle dansait avec Tormund, riant à gorge déployée de cette coordination et de ses pas très éloignés de ce qu’elle avait l’habitude. Elle dansait avec Jaime, qui possédait une grâce s’en pareille bien qu’elle ne l’ait jamais vu danser durant sa vie à King’s Landing. Elle dansait avec Brienne et Arya, qui pour une fois, se laissèrent embarquer par leur Reine. 

Mais ils se poussèrent tous, une légère révérence au passage, quand Jon s’approcha d’elle. Elle lui sourit. Tous deux se firent la révérence et il lui attrapa la taille d’une main et sa main droite d’une autre. Le tempo changea. Et ils dansèrent à leur tour, en tant que Roi et Reine du Nord.

Plus tard, quand la fête était encore bien battante, que les hommes et les femmes riaient, dansaient, chantaient, ils quittèrent la grande salle sans se faire voir.

Car, après tout, la Reine de glace et son Roi de neige avaient bien droit à un repos, ou non-repos, bien mérité.

Le Nord était leur.

Le Nord était libre.

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