Mutations contrôlées

Chapitre 1 : Situation désespérée

1814 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/12/2018 13:30

1 - Situation désespérée


La guerre... est en pleine forme. Malgré l'état délabré de la planète, on croise difficilement des gens ne portant pas d'armes ou se revendiquant pacifiste au dernier degré. Aussi, est-ce un monde de paix, celui dans lequel il siffle 10 balles de fusil à la minute?

Comme si les animaux irradiés ne suffisaient pas, il faut aussi compter sur les créatures dangereuses telles que Mutants et autre Goules. Mais le pire des prédateur est celui qui est doué d'intelligence. En cela l'homme est bien plus dangereux que n'importe quel écorcheur...

Enfin c'est ce que je me disais sur le chemin du retour.


Je revenais de la chasse, après avoir traqué un radcerf pendant près de 3 heures. La viande serait fraîche pour le souper! Hancock m'a aussi chargé de ramener autant de munitions que possible. Nos stocks fondaient comme neige au soleil. Après, je dis ça mais la vérité c'est que je n'ai jamais vu de neige de ma vie.


Prenons le temps de faire les choses bien. Je m'appelle Dante Borg et ceci est mon journal. A défaut de ces carnets que les médecins utilisent, j'ai un stock d'hollobande à épuiser. Mon oncle m'a dit un jour que les choses importantes doivent avoir leurs traces:


  • Tu te souviens de ce jour ou le feu nous a craché dessus?
  • Non, avouais-je curieux.
  • C'est normal! Personne n'a jugé bon d'en garder une archive. Tu penses bien... les erreurs du passé on préfère les oublier. Mais c'est des conne... des conne..


Après cet échange il s'était endormi, son Jet dans une main et un cigare au coin des lèvres.


J'ai 20 ans depuis bientôt 3 mois je crois. A cette occasion mon oncle m'a légué son vieux Pip-Boy, un mélange entre un petit terminal et un gros bracelet. Un cadeau qui a de l'age autant qu'il a de la valeur tant sa conception est exceptionnellement ergonomique.

Je suis né ici, dans les terres désolées de la banlieue de Springfield. Ma mère était une goule, particulièrement élégante pour une créature aussi peu agréable à regarder. Elle avait séduit mon père grâce à son verbe délicat. Quand Mère Maggie parlait, elle s'accaparait tout l'auditoire présent peu importe les circonstances. Ses vêtement soigneusement repassés, son long manteau de cuir sombre, toujours impeccable malgré la poussière, et son foulard bordeaux faisait d'elle la femme la plus propre sur elle de tout le Commonwealth!

Mais il lui arrivait d'être dur. Quand mon père, ancien pillard, avait tenté de quitter la maison en douce alors que je devais avoir 2 ans, emportant avec lui le stock de munitions de Maggie ainsi que le contenu de son frigo, elle était entrée dans une sorte de rage. Jamais je n'ai compris ce qui a poussé mes parents à s'unir et à me mettre au monde. Une goule? Avec un pillard?

Ma mère était si déçu par la trahison de mon père qu'elle le descendit avant même qu'il ne franchisse le pas de la porte. Après cela nous avons fuit Springfield et sa banlieue pour éviter les représailles potentielles des pillards. Certes ma mère était aussi bonne combattante qu'oratrice, mais les munitions ne sont pas inépuisable et les capsules ne poussent pas sur les arbres.


Après 10 années d'errances sur les routes irradiés du pays, j'étais devenu caravanier. Maggie faiblissait. Chaque jours amenait son lot de souffrance, et la faim en était une grande.

Nous avions prévu de voyager jusqu'à Diamond City beaucoup plus loin au sud, afin de demander l'aide à une connaissance là bas, et de s’arrêter a Goodneighbor pour rendre visite à Lucar, mon oncle, le frère de Maggie. Malheureusement Maggie ne vit jamais la cité des goules. Les radiations, la fatigue et la faim avait finis par l'emmener.

En arrivant chez mon oncle, ma mère dans les bras, je passais la nuit à sangloter près de sa tombe malgré les recommandations de Lucar.

En effet, une goule en état de décomposition, dégage tous ce qui lui reste de radiation dans la semaine suivant le décès.


Et ma mère n'est pas la seule goule que j'ai enterré. Après son trépas je suis resté à Goodneighbor avec mon oncle et à force d’exercer des petits travaux ça et là, j'ai finis par être promus gérant de l'Atelier de la ville par le maire, Hancock.

Je me suis occupés de toute la gestion du quartier pour en faire la ville qu'elle est maintenant, 8 ans plus tard. Et par conséquent, j'allais moi même récupérer du matériel si c'était nécessaire, n'hésitant pas trancher des gorges et trouer la peau des créatures et adversaires se dressant sur ma route. De fil en aiguille j'en suis même venu a érigé un cimetière, à l’extérieur du village pour goules et humains. J'étais donc également devenu le fossoyeur du coin. Et malgré mes années de cavales, à parcourir des endroits tous plus dangereux les uns que les autres, à côtoyer la mort chaque jour un peu plus il a finis par arriver ce qu'il devait arriver.


Je suis mort à quelques kilomètres de chez moi.


Lors d'une expédition de routine visant à récupérer des adhésifs et divers matériaux de constructions, je tombais, sur le retour, sur une porte scellée. Ce qui était étrange, c'est que dans un rayon de 10 miles autour de ma maison, j'avais tout fouillé, tout ouvert, tout ramassé!

Qui ou quoi pouvait bien se cacher la dedans, si près de chez moi, sans que je ne le sache? Moi qui était un expert du crochetage j'aurais mieux fait d'appeler un maître ce jour là. Je n'avais pas réfléchit et m'était lancer sur la porte dont le bâtiment était composé de 9 étages en plus du rez de chaussé. Je me souvenais parfaitement de cet immeuble. C'est un des plus hauts aux alentours, mais surtout celui avec la plus grande base. Plus de 250 mètres carrés de surface si je ne me trompe pas. Et au sommet un émetteur radio que j'avais piraté et désactivé de peur qu'il n'attire les pillards dans la région.


La serrure résista. Quelqu'un avait posé un mécanisme de défense que seul un maître aurait pu déjouer! A peine avais-je eu le temps de contourner le bâtiment pour trouver une autre entrée qu'une balle de de calibre 308 me transperça le genou.

J'avais beau être résistant je n'était pas moins vulnérable contre les attaques surprises. La tour avait été prise par un groupe de mercenaires jusque là inconnu dans la région. Mon articulation était en morceau mais la balle était ressorti laissant une plaie béante.

J'étais à plusieurs kilomètres de la ville et avec une jambe en moins je n'y parviendrais pas avant la nuit, je le savais. Je titubais donc, tant bien que mal, jusqu'à une grotte des environs dont j'avais caché l'entrée avec des tôles et des branches. J'y pénétrais et y laissait le sac que j'avais remplis lors de mon excursion. Ma tête commença à tourner et je su que je ne pourrais pas tenter de rentrer. J'avais perdu beaucoup de sang et ne m'étais pas restaurer depuis le matin.

J'appliquais un bandage de fortune sur ma jambe, entravé par l'obscurité de la caverne où je me terrais.

Celle ci se trouvait sous la route principal et devait faire dans les 10 mètres carrés. Aucun aménagement ne s'y trouvait si ce n'est une caisse où j'avais entreposé quelque rations de survies ainsi qu'une bouteille d'eau pure, si rare à notre époque.


J'avais finis la bouteille quand le soleil se leva doucement, le bandage avait tenu mais il fallait le changer d'urgence. L'infection guettait. Je réussi tant bien que mal à me mettre debout en m'appuyant sur un tuyau de métal. Dans mes circonstances il m'aurait fallu 3 heures pour arriver a Goodneighbor. En passant par la route nord, je rallongeais le trajet d'une heure mais avait moins de chance de tomber dans une embuscade. Je pris donc la route du nord en contournant largement le nouveau quartier général des mercenaires.

Je marchais plus de 2 heures sans difficultés particulières. Ma jambe me lançait et j'avais peu dormis mais je n'avais pas d'autre choix que d'avancer. Au détour d'un carrefour me faisant bifurquer vers la ville, au sud, ma jambe me lâcha et craqua sous ma masse. Ma canne de service étant lourde et encombrantes, aussi je m'en débarrassais et tentais de me relever sans succès. Je ne sentais plus que la douleur qui s'étendait le long de ma cuisse. De peur d'avoir le fémur cassé je commençais à ramper telle une larve de mouche bouffie, cherchant désespérément une aide salutaire. Mais je perdais peu à peu espoir.

Au bout d'un temps qui me semblait infini, une idée me travers l'esprit. Le lac artificiel n'était pas loin. Il y avait un pécheur dans une cabane au bord de l'eau qui serait peut être à même de rafistoler ma jambe, faute de mieux. L'espoir naissant à nouveaux, je me hissais à l'aide de mes ongles et de ma jambe valide, sur le sentier du lac qui n'était plus très loin.


J'arrivais au bord, aux environs de 17 h, et une tempête semblait se préparer. Le ciel devenait lourd et les nuages baissait à vu d’œil. Les éclairs radioactifs claquaient au loin, vibrant dans les tympans de chaque habitant de la région.

Le lac était comme emprisonné dans une cuvette. Tout autour se dressait un bois d'arbres morts depuis longtemps, mais assez denses pour s'y embusquer. Assoiffé comme jamais, je me hissais jusqu'à la rive et commençait à boire a pleine bouche.


  • Pouha! m'exclamais-je.


L'eau était sale, immonde et irradié. Mais ma soif, loin d'être étanchée, me força à remplir ma gorge à nouveau à plusieurs reprises. Une fois hydraté, je me vautrais contre la porte de la cabane, frappait et attendit. Pendant ce qui me sembla être de longue minute, je ne vis et n'entendis que la tempête s'approchant un peu plus à chaque coup de tonnerre. Bientôt la pluie commença à tomber, acide et corrosive.


J'allais mourir ici, comme un idiot parmi les autres, blessé, affamé, irradié, avec pour seul salut l'avant-toit délabré de la cabane.


Si j'avais eu un peu plus de chance, peut être n'aurais-je eu qu'un genou brisé?

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